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Diderot, Jacques le Fataliste et son maitre (extrait)
Quel que soit l’angle par lequel on aborde Jacques le Fataliste, il n’apparait jamais comme un seul livre, mais comme un roman-mosaïque juxtaposant plusieurs structures, strates et genres narratifs enchevêtrés dans l’intrigue simpliste — et prétexte surtout à une large réflexion sur le fatalisme et la liberté — du périple d’un valet et de son maitre. La polyphonie apparente de cette œuvre où la parole se déverse comme dans les dialogues théatraux, et en dehors des repères propres au roman traditionnel, cache le désir de Diderot d’interroger le genre et les limites du roman.
Jacques le Fataliste et son maitre de Denis Diderot
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Jacques le fataliste et son maitre (Denis Diderot)
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Jacques le Fataliste et son maitre (Denis Diderot), roman de Denis Diderot. Écrit à partir de 1765, probablement remanié vers 1773 (le texte aurait en fait été métamorphosé par plusieurs additions), il parait en feuilleton dans la Correspondance littéraire de Grimm, entre 1778 et 1780, avant d’être publié, à titre posthume, en 1796. L’auteur s’est directement inspiré d’une œuvre anglaise de Laurence Sterne, Vie et Opinions de Tristram Shandy. Mais il fait référence à bien d’autres écrivains, notamment Goldoni, Molière ou Cervantès.
SUR LA ROUTE, DEUX VOYAGEURS : JACQUES ET SON MAITRE…
Van Loo (Louis-Michel), Portrait de Denis Diderot Louis-Michel Van Loo, Portrait de Denis Diderot, 1767. Huile sur toile, 81 × 65 cm. Département des peintures, musée du Louvre, Paris.THE BETTMANN ARCHIVE
Le but du voyage est inconnu et finalement sans intérêt, seul importe leur dialogue. Le valet entame l’histoire de ses amours afin de distraire son maitre — ou tout au moins essaye — car son récit est sans cesse interrompu par d’autres contes — la manipulation terrible de Mme de La Pommeraye pour se venger d’un amant infidèle, la ruse du Père Hudson, génie dans le mal — et nombreuses sont les aventures singulières qui viennent troubler l’itinéraire des deux voyageurs. Tout semble prétexte à remettre à plus tard l’histoire des amours de Jacques que l’on retrouve comme un refrain, à force, comique. Les rapports entre le maitre et son valet sont plus amicaux que conflictuels, même si Jacques, « fataliste », est persuadé que son seul maitre est le destin.
LE REFUS DE L’ILLUSION ROMANESQUE
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Diderot, Jacques le Fataliste et son maitre (extrait)
Quel que soit l’angle par lequel on aborde Jacques le Fataliste, il n’apparait jamais comme un seul livre, mais comme un roman-mosaïque juxtaposant plusieurs structures, strates et genres narratifs enchevêtrés dans l’intrigue simpliste — et prétexte surtout à une large réflexion sur le fatalisme et la liberté — du périple d’un valet et de son maitre. La polyphonie apparente de cette œuvre où la parole se déverse comme dans les dialogues théatraux, et en dehors des repères propres au roman traditionnel, cache le désir de Diderot d’interroger le genre et les limites du roman.
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Diderot bouleverse le rôle traditionnel du narrateur. Il n’emmène pas son lecteur dans une histoire imaginaire structurée ; au contraire, il doute, questionne et propose. Pour ce faire, il intègre un lecteur fictif avec lequel il dialogue sur le déroulement de l’histoire. Dès le début, il affirme son ignorance (« Est-ce qu’on sait où l’on va ? ») et fait comme si le récit lui échappait. Les digressions abondent, où l’auteur casse l’illusion du récit (« J’ai oublié de vous dire, lecteur… ») et refuse toute satisfaction romanesque (« Qu’est-ce qui m’empêcherait de marier le maitre et de le faire cocu ? »). En rhapsodie, des histoires parallèles viennent obscurcir le fil narratif. Néanmoins, un autre plaisir s’installe pour le lecteur, celui de n’être plus passif mais subjugué, associé aux infortunes des personnages. L’attente impatiente du lecteur peut ainsi se transformer en complicité avec le narrateur.
UN FATALISME PARADOXAL
La figure du valet sort, elle aussi, de l’ordinaire ; c’est Jacques qui détient le monopole de la parole et ainsi l’autorité sur son maitre. Il mène son maitre comme l’auteur mène son lecteur. Il se veut avant tout philosophe et répète, en souvenir de son capitaine, que « tout ce qui arrive de bien et de mal ici-bas est écrit là-haut ». Mais le philosophe a ses contradictions : ses actes ne suivent pas ses idées et paroles. Au lieu d’être un fataliste passif et soumis entièrement au destin, Jacques puise dans la philosophie une force entreprenante, un courage qui lui permet d’oublier sa peur. C’est ainsi qu’il s’élance au-devant des dangers sans hésitation : s’il est écrit là-haut qu’il lui arrivera un malheur, il n’y pourra rien changer, autant avoir l’air d’un héros. Finalement, le fatalisme de Jacques est moins une philosophie intellectuelle qu’une manière de trouver le repos grace au refus de toute métaphysique.
L’ÉCRITURE COMME MÉTAPHORE DE LA PHILOSOPHIE
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Diderot, Jacques le Fataliste
L’idée philosophique de l’œuvre trouve ici une forme adéquate. L’incertitude de l’auteur quant à la suite des événements peut se confondre avec l’incertitude de l’Homme face à son destin. Il ne sait où l’enchainement de ses idées va le mener comme nous ignorons où l’enchainement inéluctable des faits nous conduira. Le destin gouverne l’Homme, lequel n’a que l’illusion d’influencer sa destinée. « Nous marchons dans la nuit au-dessous de ce qui est écrit là-haut, » dit Jacques. Dans ces conditions, Diderot choisit une forme d’écriture elle aussi incertaine, perpétuellement en questionnement et doutant de tout. Par les récits simultanés, les ruptures, les accélérations, les ralentissements, l’œuvre est toujours en mouvement. De même l’Homme, selon le déterminisme de l’auteur, est une matière soumise au mouvement, aux métamorphoses de la Nature. Le narrateur n’offre donc pas une fin absolue aux péripéties mais relance la narration sur un nouveau doute, puisqu’il est impossible de fixer un seul instant la trame d’une vie. Si l’Homme fait partie d’un tout, s’il est une maille ne pouvant échapper à sa chaine, la liberté n’est qu’une illusion, « un mot vide de sens » et nos actions sont régies par des causes extérieures qui nous sont inconnues. Diderot s’inscrit dans la lignée de Spinoza pour qui « l’Homme n’est pas un empire dans un empire » mais une partie intégrante de la Nature. Le monde de Diderot est régi par une inéluctable nécessité. Du moins, le temps d’écrire Jacques le Fataliste, l’auteur réussit-il à être le maitre absolu et à jouir d’une certaine liberté.
bibliographie
Les ouvrages proposés apportent des informations complémentaires sur Jacques le Fataliste et son maitre (Denis Diderot).
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Religieuse, la (Denis Diderot)
Religieuse, la (Denis Diderot), roman de Denis Diderot publié en 1796 — douze ans après sa mort —, après une première livraison en revue.
Ce roman aurait à coup sûr valu à Diderot un embastillement pour le restant de ses jours s’il l’avait publié de son vivant. En effet, c’est un vrai et violent réquisitoire que dresse Diderot contre l’institution religieuse, contre la famille et contre toutes les formes d’oppression de l’individu.
Composé de 1760 à 1780, ce roman nait d’une mystification : un marquis crédule croit recevoir d’une femme enfuie de son couvent des lettres écrites par Diderot. L’affaire découverte, Diderot décide d’en faire un roman, la Religieuse : enfant illégitime, Suzanne Simonin est envoyée dans un couvent. Acculée à la folie par son enfermement et par la perversité de son entourage, elle adresse, avant de mourir, une lettre au marquis de Croismare dans laquelle elle décrit son martyre.
« C’est la contrepartie de Jacques le Fataliste. Il est rempli de tableaux pathétiques […] tout l’intérêt est rassemblé sur le personnage qui parle […] et je ne crois pas qu’on ait jamais écrit une plus effroyable satire des couvents », écrira Diderot à un ami. En effet, le réalisme rencontre ici le pathos le plus troublant, et nul ne peut rester insensible aux tourments de cette jeune fille qui, bien que dans son droit, ne parvient pas à le faire reconnaitre : sa famille, avec la complicité des autorités religieuses, la contraint à rester prisonnière du monde clos du couvent.
La description de ce combat que mène la jeune femme pour reconquérir sa liberté préfigure à cet égard les grands romans du XIXe siècle. À travers cette lutte pour la liberté individuelle, Diderot, l’écrivain et le philosophe, nous livre son œuvre la plus moderne et la plus profonde.
La Religieuse a été transposé à l’écran par Jacques Rivette en 1966, sous le titre Suzanne Simonin, la Religieuse de Denis Diderot. Son interdiction de projection publique par la censure a suscité, dans la France entière, une campagne de protestations sans précédent.
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