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LOUIS DE FUNE
Louis de Funès est un des acteurs comiques les plus célèbres du cinéma français d’après-guerre. Toutefois, le succès fut long à se dessiner et ce n'est qu'après presque vingt ans sur les planches et devant les caméras, que la carrière de l’acteur s’emballe au début des années soixante grace à son personnage comique. Ce personnage irascible, autoritaire, raleur, tout en mimique et énergie fera de lui le champion incontesté du box-office français des années 60/70. Mais encore aujourd'hui, 25 ans après sa mort, il est toujours une référence emblématique du cinéma français et une personnalité connue de tous.
Né à Courbevoie le 31 juillet 1914, Louis de Funès (1914-1983) est le troisième enfant d’un couple arrivé d’Espagne en France en 1904 après que son père, Carlos Luis de Funès de Galarza (1871-1934), eût enlevé sa mère Léonor Soto Reguera (1879-1957) parce que la famille de celle-ci s’opposait à leur union.
Son père, qui ne peut plus exercer sa profession d’avocat depuis son installation en France, s’improvise négociant en perles et en bijoux. Ce père, personnage un peu fantasque qu’il a peu connu, semble avoir eu moins d'influence sur lui que sa mère. Ainsi, Louis de Funès a raconté qu’elle fut son premier professeur de comédie : « Il arrivait à ma mère de me courser autour de la table en criant 'Yé vais té toué', dans sa façon d’être et d’agir, elle possédait, sans le savoir, le génie des planches. ». Elle lui donne également ses premières leçons de piano à l’age de 5 ans.
À 16 ans, après des études secondaires moyennes et sur les conseils de son frère devenu fourreur, Louis de Funès entre à l’École Professionnelle de la Fourrure mais il est mis à la porte pour chahutage. Il travaille ensuite chez plusieurs fourreurs, exerce successivement différents métiers, mais à cause de ses renvois systématiques et par lassitude de ses frasques professionnelles, ses parents l’inscrivent en 1932 à l’École Technique de Photographie et de Cinéma (ETPC), aujourd'hui Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière. Dans les cours, il a notamment pour condisciple Henri Decaë qui fut bien plus tard directeur de la photographie sur plusieurs de ses films.
Les capacités de Louis de Funès à mimer et à faire des grimaces sont les principaux aspects de son humour. Le mime est pour lui essentiel pour ponctuer ses mots : « Quand on décrit une forme de bouteille avec ses deux mains, expliquait-il en joignant le geste à la parole, la bouteille est là, on la voit. Elle flotte un instant dans l’espace, même quand le geste est terminé. ». Il joue aussi beaucoup sur la répétition dans une scène de ses gestes ou paroles. De plus le ressort de son humour est aussi capté dans le caractère excessif des sentiments et émotions qu’il exprime, que ce soit la peur ou le désespoir – feint ou réel – de son personnage.
Il excelle en particulier dans l’expression de la colère : grognements, bruits de la bouche, gifles répétitives sur les autres personnages, grands gestes, etc. Ses rôles se prêtaient volontiers à ce jeu : ses personnages sont souvent hypocrites, antipathiques, sans être, la plupart du temps, méchants ou incapables de rédemption. Louis de Funès disait que rien ne le faisait plus rire, dans la vie courante,
qu’une personne en engueulant une autre, sans que cette dernière puisse répliquer… On guettait ainsi dans ses films le moment où il allait se mettre en colère contre quelqu’un d’autre.
Sa petite taille (1,64 m) contrastait avec celle de ses partenaires plus grands (Bourvil, Yves Montand) et ajoutait un autre élément comique au personnage.
Pouic-Pouic marque aussi le début de la collaboration entre Jean Girault et Louis de Funès qui produisit treize films. Après Faites sauter la banque, en 1964, ils tournent ensemble, malgré les réticences des producteurs qui préfèrent Darry Cowl ou Francis Blanche, le premier volet de la série des Gendarmes, Le Gendarme de Saint-Tropez, qui rencontre un succès considérable et installe l’acteur en haut du box-office pour la première fois. À peine deux mois plus tard, il triomphe à nouveau dans le rôle d’un représentant de l’ordre dans Fantômas. Dans ce film construit sur la double composition de Jean Marais (Fantômas / Fandor), il transcende son rôle de contrepoint comique et parvient à éclipser ses partenaires. Pendant que les succès populaires s’accumulent, fin 1964, il tourne Le Corniaud, de Gérard Oury, où il partage l’affiche avec Bourvil. La sortie du film en mars 1965 est un nouveau triomphe. En 1966, La Grande Vadrouille, de nouveau avec Bourvil et réalisé par Gérard Oury, connait un succès colossal : le film a en effet détenu longtemps le record du plus grand nombre de places de cinéma vendues en France (17 millions). Il n’a été détrôné qu’en 1998, par le film Titanic de James Cameron mais il est demeuré le film français ayant obtenu le plus grand nombre d'entrées en salle pendant plus de 40 ans, seulement dépassé par la comédie de Dany Boon au mois d'avril 2008, Bienvenue chez les Ch'tis. La Folie des grandeurs de Gérard Oury doit marquer les retrouvailles de Louis de Funès et de Bourvil mais la mort de ce dernier faillit interrompre le projet. Simone Signoret suggère alors le nom de Montand à Oury qui perçoit le potentiel du duo après quelques adaptations : « J'avais conçu pour Bourvil un rôle de valet de comédie genre Sganarelle. Montand sera plus proche de Scapin »
En 1980, il réalise un vieux rêve : adapter au cinéma une pièce de Molière et en réaliser une version à son image. C’est ainsi que L’Avare arrive sur les écrans de cinéma, mais ne rencontre qu’un modeste succès (en 1964 déjà, il avait enregistré sur un disque 33T 6 textes de pièces de Molière -dont des extraits de l'Avare-, et 10 fables de La Fontaine). Cette même année 1980, il reçoit cependant un César d’honneur pour l’ensemble de sa carrière, des mains de Jerry Lewis. Plus tard, un de ses fils lui conseille de lire un roman de René Fallet intitulé La Soupe aux choux, qui, selon lui, a le potentiel pour pouvoir « faire un bon film ». Une adaptation au cinéma est tournée en compagnie de Jean Carmet et de Jacques Villeret. Le Gendarme et les gendarmettes est son dernier film. Le 27 janvier 1983, il est victime d’un nouvel infarctus, qui lui est fatal. Il est enterré au cimetière du Cellier le 29 janvier 1983.
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Nom |
Louis Germain David de Funès de Galarza |
Surnom |
Fufu |
Naissance |
31 juillet
1914 |
Mort |
27 janvier
1983 (68 ans) |
Films notables |
Léopold Saroyan |
Conjoint(e) |
Germaine Louise Élodie Carroyer ( |
Site internet |
www.defunes.com |
Récompense(s) |
Grand prix du rire, Comme un cheveu sur la soupe |
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