Notre-Dame de Paris

Notre-Dame de Paris

Notre-dame de Paris est, de trés loin, la plus visitée des églises de France et probablement l’une des plus visitées du monde. Monument prestigieux au centre de Paris, symbole aussi bien politique que religieux de la capitale, sa construction fut un enjeu important. Aussi les grandes heures de son édification sont-elles presque aussi mouvementées que celles de son histoire.

Il y a vingt siècles que l’on prie à Paris en ce lieu. Temple gallo-romain, basilique chrétienne, église romane s’y sont succédés avant l’actuelle Notre-Dame, fondée par l’évêque Maurice de Sully. Sa construction commença en 1163. A la mort de Maurice de Sully, en 1196, la plus grande partie de la nef étaient terminées. Jean de Chelles reprit alors les travaux, et fut remplacé ensuite par Pierre de Montreuil, l’architecte de la Sainte-Chapelle. Les chapelles du pourtour du chœur furent édifiées au XIVe siècle, accompagnées par un jeu savant d’arc-boutants d’une extrême légèreté qui épaulent le chœur-l’un des plus extraordinaires déploiments d’architecture fonctionnelle et décorative de l’art gothique. L’édifice ainsi achevé au cœur de la capitale fut immédiatement le centre de la vie grouillante de la cité.

Sur place du Parvis, au pied de la grandiose façade, on jouait au Moyen Age les mystères-pièces à themes religieux. Le portail servait de décor:il représentait le paradis, d’où le mot “parvis”. Devant le porche de Notre-Dame furent créés le “Miracle de Théeophile” du trouvère Rutebœuf, et le “Vrai mystère de la Pasion” d’Arnoul Gréban. Plusieurs centaines d’acteurs amateurs participaient à la representation qui durait trios jours completes.

Les confréries parisiennes d’artisants avaient chacune leur chapelle dans la chatédrale. L’une des premières fut celle des cordonniers, fondée en 1379. c’est celle des orfèvres qui est la plus connue:de 1630 à 1707 ils offrirent à la Vierge, chaque 1er mai, de grands représentant des scènés évangéliques. Ils s’adressaient alors aux meilleurs peintres du temps:les plus beaux “mays” sont dus à Le Brun et à Le Sueur.

Les portails de la chatédrale, remarquables par leur diversité et la richesse de leur iconographie, ont pour vocation l’évangélisation des fidèles. L’immense chatédrale peut contenir jusqu’à neuf mille personnes.

La Vierge est bien sûr mise à l’honneur: on la retrouve sur le tympan du portail Sainte-Anne- dont la statue de la Vierge en majesté avec son enfant est la statue la plus ancienne de l’église. Le portal de la Vierge, réalisé de 1210 à 1220 présente des scenes empreintes de douceur et d’humanité qui servirent de modèle aux imagiers pendant tout le Moyen Age. Ainsi, le triomphe de la mère du Christ est traité avec une grande sensibilité: sa gloire est tempérée d’humilité; elle siège à la droite du Christ, la main levee en adoration, tout près de la main de son fils qui la bénit.

Sur le tympan du cloitre est répresentée l’histoire du diacre Théophile, qui était jouée au Moyen Age sur le parvis: Téophile avait vendu son ame à Satan, mais la Vierge le sauve en arrachant à ce dernier le contrat, que l’évêque montre alors au peuple. Au-dessus, la grande rose a été élevée vers 1250 par Jean de Chelles qui a créé ici une œuvre d’une hardiesse et d’une légèreté sans précédent.

Pendant trois siècles, la chatédrale resta intacte: ses modifications commencèrent à la fin du XVIIe siècle avec la réalisation du vœu de Louis XIII. Celui-ci n’ayant pas eu d’enfant après vingt-trois ans de mariage, consacra la France à la Vierge en 1683, et promit d’élever un nouveau chœur à Notre-Dame. Son fils Louis XIV en confia la réalisation, soixante ans plus tard, à Robert de Cotte. Celui-ci métamorphosa complètement la chœur gothique et dans le nouveau chœur présenta des œuvres qui sont parmi les plus belles de la statuaire classique: la Pietà en marbre blanc ainsi que la statue agenouillé de Louis XIII par Nicolas Coustou et celle de Louis XIV par Coysevox.

Le coup le plus rude fut porté par la Révolution: les rois de Juda de la façade, que le peuple avait toujours pris pour des monarques de France, furent abattus, puis toute la statuaire extérieure fut détruite. Notre-Dame offrit désormais un désolant spectacle et fut entièrement dépouillé de ses tableaux, de ses statues, de ses boiseries et orfèvreries.

A l’occasion de son sacre, Napoléon redonna à la chatédrale son rôle de symbole national. L’engouement romantique pour le Moyen Age et l’historicisme du XIXe siècle firent définitivement basculer l’opinion. La parution du roman de Victor Hugo “Notre-Dame de Paris” en 1841 acheva la consécration de l’édifice médiéval dans la culture populaire du XIXe siècle. En 1844, Louis Philippe lança un concours pour une restauration générale de la chatédrale, que Lassus et Viollet-le-Duc remportèrent aisément.

Ce dernier commença par procéder avec beaucoup de soin aux consolidations indispensables. Il reconstruisit l’ancienne flèche détruite à la Révolution, n’hésitant pas à se représenter luimême parmi les évangélistes et les apôtres en cuivre qui la décorent puis il voulut restituer l’édifice dans son état primitif. Son imagination romantique et débordante conçut donc une nouvelle Notre-Dame, quelquefois plus “moyenageuse” que nature, si bien qu’il est parfois difficile de différencier ajourd’hui l’autenthique dans sa reconstruction parfois fantaisiste, qui eut pour mérite de sauver définitivement l’édifice et de lui render la premier place parmi les monuments parisiens.