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DOCUMENTE SIMILARE |
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Dans la structuration du lexique, certains principes inspirés de F. de Saussure jouent un grand rôle:
a) Le mot n'est pas la chose désignée (il ne faut donc pas confondre le sens d'un mot avec la description de l'objet désigné, c'est-à-dire qu'il faut distinguer la structure lexicale et la structure de la réalité et ne pas confondre la structuration linguistique avec la structure 'objective' du réel).
b) Le mot n'est pas une unité isolée; chaque mot se définit, dans un systÈme, par les relations qu'il entretient avec les autres mots. Ces relations qui unissent les mots, ces structures élémentaires du lexique, selon Greimas, sont à la fois des relations de conjonction (similitude) et des relations de disjonction (opposition). Par exemple: chair et chaire sont liés par des rapports de conjonction sur le plan des signifiants et par des rapports de disjonction sur le plan des signifiés
G. Mounin (1965) affirme à son tour que la structuration du lexique est de nature conceptuelle. Par exemple: chat, chatte, chaton et étalon (cheval), jument, poulain représentent des classes d’unités lexicales illustrant une certaine représentation des relations qui s’établissent dans le monde réel entre des familles “zoologiques”. La structuration sémantique doit refléter la structuration que nous donnons du monde non linguistique, et qui n'est jamais rigoureusement parallÈle à la structuration des signifiants que nous offre la langue.
Les réalités sémantiques doivent Être distinguées de réalités lexicales qui ne les recouvrent qu'en partie. Les unités lexicales étant des unités à deux faces (signifiant et signifié, expression et contenu), leurs relations peuvent admettre trois structures différentes, fondées sur les rapports:
a) des signifiants seulement;
b) des signifiés seulement;
c) des signifiants et des signifiés.
L'étendue du lexique empÊche qu'on puisse le représenter sous l'aspect d'une structure unique. On le fragmentera donc en micro-structures ou champs qu'on tentera ensuite de relier en macro-structures (structures de structures ).
Un mot peut appartenir à plusieurs de ces sous-ensembles lexicaux.
ex. malfaiteur appartient aux groupes:
des mots étymologiquement apparentés: faire, faiseur, faisable, fainéant.
des mots dérivés au moyen du suffixe -eur indiquant l'agent de l'action: chômeur, directeur, enchanteur, collaborateur
des mots préfixés au moyen du préfixe mal-: malpropre,malhônnete, malhabile.
des mots apparentés uniquement par le sens: apache, rôdeur, gangster, tire-laine.
des synonymes: bandit, escroc, vaurien, voleur.
des antonymes: bienfaiteur, donnateur, mécÈne, protecteur,sauveur.
des mots avec lesquels il se trouve souvent dans des rapports contextuels ou dont on se sert dans des situations identiques: tribunal, punition, prison, fuite, impunité, juré.
La théorie des champs a été avancée dans les années 1920 – 1930 par un certain nombre de linguistes allemands et suisses, dont se distingue Jost Trier (1934). D'autres linguistes, tels G. Matoré (1953), S. Ullmann (1957, 1962), P. Guiraud (1967), E. Coseriu (1974) ont entrepris des recherches dans ce domaine.
Le champ est un ensemble de termes liés par une structure de relation, oÙ les éléments se délimitent réciproquement et tirent leur valeur de la position qu'ils occupent à l'intérieur du champ.
Pour Trier, nos concepts recouvreraient tout le champ du réel sans laisser de vide et sans se chevaucher, comme les piÈces d'un puzzle.
La méthode de Trier permet, sur le plan synchronique, de décrire la structure intime du vocabulaire à une époque donnée. Une deuxiÈme application consisterait à comparer l'organisation du mÊme champ dans des langues différentes. Enfin, en opposant les uns aux autres des états successifs de la mÊme langue, on pourrait, selon Trier, amorcer « l'histoire structurale du lexique ».
La théorie de Trier a provoqué des critiques et a subi des réajustements Ainsi, on lui a reproché de trop s'appuyer sur la métaphore, ou analogie, de refuser la possibilité de trous ou de chevauchements dans un champ lexical, d'affirmer avec trop d'insistance que le vocabulaire est un systÈme unique intégré et pleinement articulé. On a aussi critiqué Trier pour avoir mis l'accent sur les relations de sens paradigmatiques et négligé les relations syntagmatiques. Pourtant, l'essentiel de sa pensée concernant la possibilité de structurer le lexique a fait fortune.
Comme on peut s’en rendre compte, les sous-ensembles lexicaux oÙ une unité linguistique est susceptible de figurer diffÈrent sensiblement par leurs critÈres de délimitation. En effet, il existe plusieurs définitions, certaines assez différentes, des champs lexicaux et respectivement sémantiques. En voici un tableau résumatif:
Auteur |
Champ lexical |
Champ sémantique |
A. BOISSINOT |
une série de termes renvoyant à une mÊme réalité ou à un mÊme concept les références à des séries de termes perçues comme existant dans la langue, antérieurement à la réalisation du texte (et donc structurant notre pensée) |
- l'ensemble des sens qu’un mot peut actualiser dans divers contextes; on précise en général que la rubrique du dictionnaire donne une vue d'ensemble de ces sens |
X. DARCOS, |
- l'ensemble des mots qui sont utilisables pour exprimer une mÊme idée, pour décrire un mÊme domaine de la réalité, pour présenter ou développer un mÊme concept. |
- la totalité des sens, tous les emplois possibles d’un mot, sa polysémie |
E.COSERIU |
- une structure paradigmatique constituée par des unités lexicales se partageant une zone de signification commune et se trouvant en opposition immédiate les unes avec les autres. | |
C.ETERSTEIN, A.LESTOT |
- les articles d'un dictionnaire analogique regroupant autour d'un mot tous les autres mots qui appartiennent au mÊme domaine: la ville, la musique, etc. |
CHR. BAYLON, |
- ensemble de termes conjoints par au moins un sÈme et disjoints par au moins un autre sÈme: v. les adjectifs désignant des températures | |
J. GARDES- TAMINE |
- une liste fermée |
- un ensemble clos, un sous-ensemble du lexique, un micro-systÈme lexical qui fait correspondre à une notion (ex. couleur, mobilier, etc.) un groupe de termes; l’association d’un champ notionnel et d’un champ lexical |
A.PAGÈS, |
- ensemble des mots qui, à l'intérieur d'un texte ou d'un groupe des textes, expriment une mÊme idée ou décrivent une mÊme réalité. |
- ensemble des emplois possibles pour un mot, c'est-à-dire l'ensemble des énoncés qui définissent la polysémie de ce mot. Les exemples d'un article de dictionnaire constituent le champ sémantique du mot considéré. |
I. A. MEL UK, |
le concept de champ lexical est fondé sur ceux de champ sémantique et de vocable. - l'ensemble de vocables dont les lexies de base appartiennent à ce champ sémantique. |
l'ensemble des lexies qui ont une mÊme composante sémantique identificatrice de champ. |
J. PICOCHE |
- ensemble structuré d'éléments linguistiques | |
A. N. SALMINEN |
- l'association d'un ensemble de termes du lexique (champ lexical) à une notion particuliÈre (champ notionnel) |
On voit que le terme de champ peut recouvrir des choses trÈs différentes et par conséquent entrainer des ambiguÃtés; c'est pour cela qu'il est indispensable de cerner avec précision les différents types de champ.
sont des ensembles de termes conjoints (unis) par au moins un sÈme que l’on appelle valeur du champ et disjoints au moins par un sÈme également: ainsi par exemple, glacial, froid, tiÈde, chaud, brÛlant constituent un champ lexical du français.
reposent sur des analogies au plan du signifiant.
On considÈre que le domaine oÙ la structuration de l'expression lexicale peut Être le mieux illustrée est le domaine de la formation de mots ou la dérivation (principal moyen d'enrichissement du lexique). Les similitudes formelles organisent les mots en groupements homogÈnes. Les mots dérivés formés à l'aide du mÊme suffixe, du mÊme préfixe (= champs affixaux) ou à partir de la mÊme base de dérivation appartiennent au mÊme champ morphologique.
Un exemple de champ dérivationnel: les dénominations des animaux domestiques
George Mounin (1965) a réfléchi sur la délimitation du champ des animaux domestiques. Il a constaté que l'on peut essayer de recenser tous les termes disponibles du champ en se basant sur des repérages dérivationnels:
local d’élevage |
adj. dérivé |
gardien spécifique |
parturition |
jeune |
femelle |
nom spécifique |
anon |
Ane |
|||||
chevalin |
Cheval |
|||||
mulassier |
muletier |
Mulet |
||||
bouverie |
bovin |
bouvier |
Boeuf |
|||
chevrier |
chevreter |
chevreau |
chÈvre |
ChÈvre |
||
porcherie |
porcin |
porcher |
porcelet pourceau |
Porc |
||
cochonnier |
cochonner |
cochonnet |
Cochon |
|||
chatonner |
chaton |
chatte |
Chat |
|||
chenil |
chienner |
chiot |
chienne |
Chien |
||
lapiniÈre |
lapiner |
lapereau |
lapine |
Lapin |
||
poulailler |
poulet |
poule |
Poule |
|||
caneton |
cane |
Canard |
Ces champs, dits aussi notionnels, sont des ensembles organisés au plan du signifié, tous les éléments de l'ensemble ayant un dénominateur sémantique commun. Pour saisir la structuration du plan du contenu, on a recours à des procédures conceptuelles, non linguistiques.
Ch. Bally propose sous la dénomination de champ associatif un groupement de mots fondé sur toute une série de rapports analogiques. Par exemple le champ associatif du mot bœuf.
BŒUF fait penser à:
a) vache, taureau, veau, cornes, ruminer, beugler;
b) labour, charrue, joug;
c) viande, boucherie;
d) idées de force, d'endurance mais aussi de lenteur, de lourdeur, de passivité.
H. Holec (1974) analyse les types de relations sur lesquelles se fondent ces associations:
Association de mots |
Type de relation |
bœuf - vache - taureau – veau |
rapports de conjonction et de disjonction qui caractérisent les champs lexicaux |
bœuf - beugler bœuf – joug |
rapport d'implication: lie deux termes dont le Sé de l'un fonctionne comme sÈme de l'autre: joug ne peut se dire que d'un bœuf |
bœuf – cornes |
rapport terminologique: termes en opposition exclusive |
bœuf - labour - charrue |
rapport entre les objets désignés, fondé sur |
l'association dans la réalité extra-linguistique |
|
bœuf- idée de force |
de nature extra-linguistique: c'est l'objet BŒUF qui dégage cette idée et non le mot bœuf |
bœuf-ruminer |
rapport de sélection |
N.B. Il s’instaure un rapport de solidarité entre deux signifiés appartenant à des champs lexicaux différents, dont l'un est compris, en partie ou dans sa totalité, dans l'autre en tant que sÈme. Deux types de solidarité donnent lieu à deux types de groupements différents, illustrés par l’analyse de H. Holec:
implication: boeuf / beuglement - beugler: beuglement est le cri du boeuf; beugler ne peut se dire au sens propre que du boeuf.
- sélection: dans ce rapport qui lie deux termes, la valeur de champ du champ lexical auquel appartient le premier fonctionne comme sÈme de l'autre: boeuf / ruminer; le boeuf est un ruminant, ruminer exprime la façon de traiter la nourriture des ruminants.
Un autre exemple: le champ analogique (associatif) de liberté a la configuration suivante:
- liberté, délivrance, etc.
- libre, indépendant, délivré, etc.
- libérer, affranchir, délivrer, etc.
- libérateur, sauveur, etc.
- servitude, servage, captivité, emprisonnement, etc.
- esclave, captif, prisonnier, etc.
- asservir, enchainer, emprisonner, etc.
- tyrannie, pouvoir, impérialisme, etc.
Les champs sont délimités par les éléments périphériques d'autres champs. La derniÈre série ci-dessus, par exemple, peut Être considérée comme la frontiÈre d'un autre champ sémantique - le pouvoir politique, oÙ d'autres séries s'insÈrent (p. ex. démocratie, république, monarchie, empire, etc.)
Le terme appartient à P. Guiraud. Ces champs combinent les relations de forme (Sa) et de sens (Sé), dans une double perspective synchronique et diachronique. Ils groupent un mot avec la totalité de ses dérivés et composés, envisagés dans leur expression et leur contenu. A ceux-ci s'ajoutent les dérivés sémantiques (les synonymes et les antonymes). Le problÈme est donc de trouver l'élément formel (Sa) et l'élément sémique (Sé) commun à tous les éléments du champ. Cet élément est l'étymon du champ.
Le terme appartient à G. Matoré. Ces champs représentent les ensembles de termes fonctionnellement possibles à l'intérieur d'une situation thématique donnée. L'organisation du champ se fait en fonction de quelques éléments appartenant à l'activité psychosociale. Matoré étudie surtout le côté matériel, économique, technique ou politique du lexique : son fameux champ notionnel d'Art et de technique vers 1765 a fait fortune, de mÊme que les travaux de A. J. Greimas sur La mode en 1830.
N.B. La notion de champ thématique s'inscrit au carrefour de la linguistique, de la psychologie et de la sociologie.
Ces champs illustrent la structuration parallÈle de l’expression et du contenu. Ce type de structuration se réalise là oÙ il y a régularité (exemple: le domaine de la dérivation homogÈne: boulanger- boulangerie, épicier- épicerie, laitier- laiterie). Dans ce cas on réalise des champs morpho-lexicaux de mots motivés.
Structurer le lexique signifie cependant aussi découvrir les relations qui existent entre les signifiés des termes immotivés; on peut réaliser aussi des groupements de mots désignant des objets qui apparaissent dans une situation extralinguistique et qui se trouvent dans des rapports de contiguÃté. Ces groupements s'appellent champs situationnels (une autre dénomination possible des champs associatifs).
ex. apprendre, apprentissage, apprenant, maitre, élÈve, classe, craie, tableau noir, écrire, devoir écrit, récréations, vacances, etc.
Pour E. Coseriu, il s'agit de classification objectives composées de mots qui ne se définissent pas les uns par rapport aux autres selon des rapports de conjonction et de disjonction des signifiés, mais selon les délimitations dans la réalité qu'ils sont chargés de désigner: leurs traits distinctifs ne sont pas des sÈmes mais des traits appartenant aux objets désignés. Ce sont des nomenclatures énumératives: la signification de chaque terme coÃncide avec l'objet qu'il désigne; les termes qui les composent sont tous et toujours en opposition exclusive: carré vs. rectangle vs. losange vs. trapÈze vs. cercle vs. triangle.
Pour mettre en évidence les structures du lexique, O. Duchaèek propose la répartition des champs suivante:
|
morphologique |
|||
|
de mots (noyau formé par un mot) | |||
syntagmatique |
||||
champ linguistique (ensemble de mots formant une unité structurale hiérarchisée) | ||||
conceptuel |
||||
d’idées | ||||
contextuel |
Les champs que la lexicologie cherche à structurer recouvrent des réalités trÈs diverses; dans tous les cas, cependant, il s'agit d'un ensemble d’unités linguistiques formant un micro-systÈme dans lequel les éléments tirent leur valeur de leur relation à tous les autres.
Du point de vue de la nature du découpage, il faut distinguer entre champs sémantiques onomasiologiques et champs sémantiques sémasiologiques, selon que ce découpage se fonde sur le référent ou sur des critÈres linguistiques.
A Les champs onomasiologiques présentent en général les caractéristiques suivantes:
a) les unités recouvrent un domaine conceptuel dans lequel le signifié de chacune est limité par celui de toutes les autres;
b) elles appartiennent à la mÊme catégorie syntaxique;
c) leur valeur se définit par les oppositions entre les éléments du champ.
ex. des ensembles de verbes tels aimer, haÃr, détester, etc. (verbes de sentiment)
des ensembles de noms tels stylo, crayon, bic, feutre, etc. (noms d’ « objets pour écrire »)
des ensembles d'adjectifs tels rond, carré, triangulaire, etc.(adjectifs de «forme géométrique»)
C'est en raison de leur nature que certains de ces champs « pré–structurés » ont été étudiés plus fréquemment que d'autres: couleurs, grades militaires, termes de parenté, etc..
Un exemple de champ onomasiologique
Ce type d’analyse se donne au départ un domaine d'expérience et dégage les sÈmes en comparant systématiquement entre eux les lexÈmes appartenant à cet ensemble. Ainsi, B. Pottier choisit un domaine d'expérience, celui d'un citadin voyageur, composé des unités: voiture, taxi, autobus, autocar, métro, train, avion, moto, bicyclette. Il construit une matrice de traits en inscrivant + ou - selon que lexÈme en question possÈde le trait ou non, et + /- si le lexÈme est indifférent au trait.
sur terre |
sur rail |
2 roues |
individuel |
payant |
4 à 6 pers. |
intra-urbain |
transport de personnes |
|
voiture | ||||||||
taxi | ||||||||
autobus | ||||||||
autocar | ||||||||
métro | ||||||||
train | ||||||||
avion | ||||||||
moto | ||||||||
bicyclette |
Chaque ligne horizontale du tableau constitue un sémÈme.
N.B. D'une langue à une autre, les champs onomasiologiques ne se superposent pas; chaque langue opÈre un découpage spécifique de l'univers des significations.
On construit aussi des champs onomasiologiques fondés sur les associations de mots autour de termes privilégiés (ainsi les mots associés à boucher: les diverses viandes, les outils, les gestes, etc.) de mÊme que sur les rapports synonymiques ou antonymiques.
a) variantes sociologiques et stylistiques: registre chatié: prendre; registre scientifique: se nourrir, s'alimenter, ingurgiter, se sustenter; registre argotique: bouffer, croÛter, se morfaler, se goinfrer, se taper la cloche, s'en mettre plein la lampe, briffer.
b) variantes psychologiques: tater, déguster, sauvourer, se délecter; 'selon la modalité': mangeotter, chipoter, grignoter, becqueter, picorer, avaler, happer.
c) variantes contextuelles et situationnelles: selon le contexte: croquer,(des pralines, dans une pomme), gober (un œuf cru), ronger (un os), mastiquer (une viande rebelle), macher (du pain);selon la circonstance: casser la croÛte, piqueniquer, banqueter; selon l'heure: déjeuner, goÛter,diner, souper.
d) variantes géographiques: dans le Midi, on déjeune le matin, on dine à midi; on soupe à vingt heures.
E. Coseriu se propose d'établir une typologie des champs sémantiques, sur la base des critÈres suivants:
1) les types d'oppositions constitutives de la catégorie sémique (privatives, équipollentes, graduelles, antonymiques).
2) le nombre des catégories sémiques considérées.
Coseriu distingue les champs unidimensionnels, fondés sur une seule catégorie sémique:
ex. - champs antonymiques: bas / haut, court / long;
- champs graduels: les adjectifs désignant la température: glacé, froid, frais, tiÈde, chaud, brÛlant.
Selon Coseriu, il existe des champs bidimensionnels
- corrélatifs: léger / lourd, demander / répondre
- non corrélatifs: couleur / non couleur
et des champs pluridimensionnels
taxinomiques
corrélatifs (porter / mener, apporter / emporter, amener / emmener)
non-corrélatifs (« siÈge »: chaise, fauteuil, canapé, tabouret, pouf,etc.)
sélectifs
B. Les champs sémasiologiques se fondent sur une similarité formelle:
a) les champs dérivationnels regroupent les mots formés par l'adjonction de préfixes et suffixes à une mÊme lexÈme
ex. apprendre, apprenant, apprenti, apprentissage,
b) les familles de mots sont, en diachronie, des ensembles de mots provenant d'un mÊme étymon: ainsi, le mot latin schola et les mots français écolier, scolaire, scolastique, etc. Le champ dérivationnel est donc synchronique, alors que la famille de mots est diachronique.
ex. L'adjectif souffreteux est rattaché en français contemporain au champ dérivationnel de souffrir (étymologie populaire), alors que d'un point de vue diachronique il provient de l'ancien français soufraite, mot aujourd'hui disparu qui avait pour étymon le latin suffrangere.
Les propriétés syntaxiques permettent de construire des champs sémasiologiques: c'est en particulier le cas des verbes présentant des caractéristiques syntaxiques communes (champs syntaxico-sémasiologiques). Ainsi, les « verbes de mouvement » comme aller, partir, venir, courirsont intransitifs et peuvent Être immédiatement suivis d'un infinitif.
N.B. L'opposition champ onomasiologique / champ sémasiologique ne saurait Être absolue: les deux perspectives sont complémentaires.
De ce point de vue, le concept de champ lexical est fondé sur ceux de champ sémantique et de vocable. Ainsi, le champ sémantique des parties du corps est formé par les lexÈmes BRAS, JAMBE, POITRINE, etc.; la lexie identificatrice de ce champ est l'expression PARTIE DU CORPS. Chacun des lexÈmes indiqués entre dans un vocable:
- le vocable BRAS comporte 14 lexÈmes, dont BRAS de Jean, BRAS de singe, BRAS du poulpe, BRAS (anatomique: entre le coude et l'épaule), BRAS du cheval, BRAS d'un brancard, BRAS d'une ancre, BRAS d'une manivelle, etc.
- le vocable JAMBE comporte 7 lexÈmes, dont JAMBE de Jeanne, JAMBE de la girafe, JAMBE du pantalon, JAMBE du compas, etc.
La réunion de tous ces vocables forme le champ lexical des parties du corps.
Exemple de traitement lexicographique: le champ des bateaux dans le Lexis et dans Le Petit Robert.
Les deux dictionnaires organisent sémantiquement ce champ de la maniÈre suivante:
LEXIS
Barque: nom générique désignant toute sorte de petit bateaux.
Bateau: terme générique désignant toute sorte de navire ou d'embarcation.
Batiment: navire de grandes dimensions.
Canot: embarcation légÈre, mue par un moteur, à la rame ou parfois, à la pagaie.
Cargo: navire spécialement destiné au transport des marchandises.
Embarcation: terme générique désignant tous les petits bateaux.
Navire: bateau, en général de fort tonnage,
Paquebot: grand navire aménagé pour le transport des passagers.
Vaisseau: navire d'une certaine importance.
Vedette: embarcation automobile.
Cette représentation met en valeur l'organisation hiérarchique du champ: bateau est l'hyperonyme de barque, embarcation et de navire, qui est co-hyponyme de barque et de embarcation. Canot et vedette sont co-hyponymes de embarcation. Les quatre autres sont hyponymes de navire; seuls cargo et paquebot sont clairement co-hyponymes. Barque et embarcation sont synonymes. De mÊme batiment et vaisseau.
Le PETIT ROBERT
1. Barque: petit bateau ponté ou non.
2. Bateau: construction flottante destinée à la navigation.
3. Batiment: bateau de fort ou de moyen tonnage.
4. Canot: embarcation légÈre non pontée.
5. Cargo: navire destiné surtout au transport des marchandises.
6. Embarcation: bateau de petite dimension, ou canot.
7. Navire: construction flottante de forme allongée, pontée, destinée aux transports sur mer.
8. Paquebot: grand navire de commerce principalement affecté au transport des passagers.
9. Vaisseau: navire d'une certaine importance.
10. Vedette: petite embarcation automobile rapide.
En comparant le résultat avec le systÈme dégagé dans le Lexis, on trouve que les différences ne sont pas considérables. Elles portent sur les points suivants:
bateau et navire partagent le mÊme incluant. Ils ne sont cependant pas synonymes, car leurs sÈmes spécifiques les distinguent: le second a les sÈmes spécifiques 'forme allongée', 'pontée', 'sur mer' ce qui en fait un hyponyme du premier;
navire, barque, embarcation. Ces sÈmes spécifiques appellent en fait deux remarques: la premiÈre vise la relation des deux mots entre eux, qui vient d'Être explicitée (relation hiérarchique et non synonymique, malgré la grande proximité de leurs définitions); la seconde concerne la relation de navire avec barque et embarcation: dans le PR, la mention de la taille ne fait pas partie des sÈmes spécifiques, si bien que navire n'est pas ici présenté comme un co-hyponyme de barque ou embarcation, qui ne s'opposent plus à lui par leur petitesse. La relation entre navire et les deux autres n'est pas explicitée;
cargo et paquebot sont toujours co-hyponymes de navire, mais l'opposition entre eux est atténuée ('surtout', 'principalement');
batiment et vaisseau sont hyponymes l'un de bateau, l'autre de navire.
La description des champs sémantiques par l'analyse sémique ou componentielle consiste à appliquer à la substance du contenu des principes de l'analyse phonologique. Du point de vue de sa signification, chaque mot peut faire l'objet d'un découpage en traits pertinents sémantiques.
Il va de soi que l'analyse sémique est particuliÈrement sensible aux modifications du référent. Certains sÈmes qui sont pertinents à une époque, par exemple /quatre pieds/, pour une chaise, deviennent non pertinents aprÈs l'invention de nouvelles formes de chaises.
TrÈs souvent les sÈmes sont combinables entre eux sans que l'on puisse établir une hiérarchie. On parle alors de classification paradigmatique.
Parfois les traits sont subordonnés les uns aux autres, organisés hiérarchiquement. Dans ce cas on parle de classification taxinomique.
ex. Il existe en français un certain nombre de verbes qui expriment l'idée de 'faire mourir'.
tuer |
empoisonner |
guillotiner |
assassiner |
descendre |
étrangler |
liquider |
noyer |
massacrer |
égorger |
asphyxier |
zigouiller |
exterminer |
refroidir |
foudroyer |
décapiter |
achever |
suicider |
exécuter |
terrasser |
abattre |
occire |
buter |
électrocuter |
poignarder |
fusiller |
estourbir |
supprimer |
immoler |
suriner |
Le corpus présente des termes archaÃques (occire, estourbir) des termes familiers ou argotiques (buter, descendre, zigouiller, refroidir, liquider). On peut déjà opposer les termes par niveaux de langue.
On peut également trouver une certaine hiérarchie, il y a des traits qui sont subordonnés les uns aux autres. Tuer est le terme générique dont tous les autres sont des spécificateurs: exterminer, c'est tuer jusqu'au dernier, exécuter, c'est tuer par décision de justice, etc. On obtient la taxinomie partielle suivante:
tuer | |||
en groupe |
sans idée de groupe |
||
jusqu'au |
sans cette indication |
par décision |
par |
| |||
exterminer |
massacrer |
exécuter |
assassiner |
Une étude récente (Cheminée, 1996) compare les réseaux synonymiques et analogiques de maison tels que les représentent les dictionnaires (dont le Petit Robert), et l'usage que fait la presse immobiliÈre des noms reliés par ces réseaux lexicographiques.
Les dictionnaires distinguent notamment deux acceptions de maison, la maison définie comme 'logement'; la premiÈre a pour synonyme familier baraque, et parmi les analogues de la seconde figure demeure. Or dans les discours contemporains ces deux noms fonctionnent assez différemment. D'une part, on observe que baraque peut désigner toute maison, y compris des propriétés qui n'ont rien de modeste:
ex. Ils habitent une chouette baraque du côté de Saint-Germain.
Mais la presse immobiliÈre exclut assez naturellement le mot baraque de ses petites annonces, comme tout mot familier susceptible de dévaloriser la marchandise. En revanche, demeure ne s'emploie plus aujourd'hui peu pour désigner une maison (généralement belle et importante), glissement de sens favorisé sans doute par le caractÈre légÈrement archaÃque de ce mot, qui lui confÈre un certain prestige. La presse immobiliÈre fait de demeure le nom d'une catégorie particuliÈre d'immeubles, c'est-à-dire un co-hyponyme de maison; dans les versions télématiques les plus récentes du classement des immeubles à vendre, trois catégories organisent le catalogue: 'appartements', 'villas‑maison', 'chateau‑demeures'. Ainsi, la presse immobiliÈre exploite au mieux les données enregistrées par les dictionnaires; dans l'usage courant, on semble moins respecter les spécificités de baraque et demeure.
De telles observations montrent à quel point langue et discours sont solidaires: d'une part, les discours actualisent, selon leurs conditions d'énonciation, tel ou tel aspect du lexique; d'autre part, il semble difficile de constituer un champ sémantique sans prendre en compte ses réalisations discursives.
La premiÈre difficulté résulte du fait mÊme qu'on ne sait pas comment délimiter les champs:
a) À partir du niveau conceptuel ou notionnel de la pensée. Dans ce cas la démarche est onomasiologique.
b) En fonction des thÈmes liés à un domaine d'expérience ou à une nomenclature. Ces regroupements extra-linguistiques ne sont pas structurés linguistiquement. Les structurations de ce type (modÈle Mounin) se limitent à des domaines trÈs peu nombreux.
c) Par des critÈres uniquement linguistiques: morphologiques (dérivationnels par exemple) et/ou sémantiques et/ou phonétiques.
A ce type de regroupements on reproche le fait qu'ils ne satisfont pas l'intuition des locuteurs si l'objectif est de montrer aussi une structuration des signifiés; on regroupera ainsi: fin, finalement, finis, etc. mais non terminer ou achÈvement. Dans ce cas, les démarches sont sémasiologiques.
Une autre difficulté réside dans le fait qu'on ne peut pas délimiter strictement les champs et leurs rapports qui ne se présentent pas dans une juxtaposition harmonieuse, complÈte. La plupart des mots participent à plusieurs champs qui sont ou bien hiérarchisés, en rapports d'inclusion ou bien en rapports d'intersection.
Quant à la modalité d'étudier chaque champ, on remarque deux possibilités:
une méthode analytique par laquelle on décompose la signification de tous les mots inclus dans le champ établi en sÈmes (l'analyse sémique). Cette méthode est trÈs répandue et les résultats fructueux.
une méthode synthétique par laquelle, à l'aide des opérations logiques, on arrive à la définition de toutes les unités incluses dans le champ établi.
APPLICATIONS
17. Classez les verbes suivants dans deux colonnes.
s’élancer – chanceler – crever – surgir – se ruer – s’essouffler - se précipiter – bondir – s’effondrer – faiblir.
A = vigueur |
B = fatigue |
18. Retirez de l’ensemble des mots ci – dessous ceux qui sont de la famille de gras, et dites à quelle famille appartiennent ceux qui restent.
gras – graisse – grace – gracieux – disgracieux – grassouillet – gracieuseté – engraisser – gracieusement – graisseux – grassement – gracier
GRAS | |
19. A quel sentiment ou état peut-on relier chacun des verbes de la liste ci-dessous?
a. la timidité; b. la méchanceté; c. l’humour; d. le désir de séduire.
Amuser – attaquer – avoir le génie du mal – avoir un mauvais esprit – badiner – bégayer – blaguer – charmer – conquérir – dérider – distraire – effaroucher – effrayer – égayer – épouvanter – faire le mal – flatter – gagner – médire – ne pas oser – plaire – plaisanter – rire
La timidité |
La méchanceté |
L’humour |
Le désir de séduire |
20. Trouvez quatre noms de la famille de mobile.
21. Relevez les deux champs lexicaux développés dans ce texte.
« Dans tout mariage, il existe un certain rapport à l’argent, entre l’homme et la femme, qui peut Être positif ou négatif, sain ou névrotique; mais, dans l’ensemble, ce rapport ne fait l’objet d’aucune réflexion. Les incompatibilités sexuelles et affectives sont étudiées avec soin et mÊme traitées, mais les querelles financiÈres sont souvent dissimulées. Un voile de honte recouvre ces questions. Au pire, ces conflits naissent de l’opposition de deux traits de personnalité inconciliables: la parcimonie et l’extravagance. Il existe de nombreuses permutations de cet antagonisme fondamental des instincts, mais la nature du conflit est le plus clairement visible chez le mari avare qui a une femme dépensiÈre. »
T. WISEMAN, L’Argent et l’inconscient
22. Dans chaque ligne trouvez l’intrus.
électriser – échauffer – enfiévrer – enflammer – enrubanner – enthousiasmer – exalter – galvaniser – stimuler – transporter.
agitation – bouleversement – choc – déchirure – émoi – fiÈvre – frisson – sensibilité – sentiment – émotion.
barque – bateau – canot – chaloupe – écart – embarcation – esquif – nef – péniche – vedette.
23. Dans quels champs le mot enseignement peut-il Être rangé?
24. Soit les lexÈmes fleuve, riviÈre, ruisseau; leur analyse sémique est-elle la mÊme pour tous les locuteurs?
25. Faites l’analyse sémique des mots appartenant au champ lexico-sémantique des moyens de transport.
26. A. Constituez le champ sémantique lexical de l'archisémÈme «état affectif positif» (autrement dit, plaisir, joie, etc.) Consultez les dictionnaires analogiques et de synonymes.
B. Cherchez les cas oÙ plaisir et joie peuvent se substituer l'un à l'autre sans différence de sens considérable; ceux oÙ ils ne peuvent pas se substituer l'un à l'autre à cause de leur environnement syntaxique et les cas oÙ ils ne peuvent se substituer l'un à l'autre sous peine de changer profondément le sens de la phrase ou d'arriver à une absurdité:
1. Un enfant qui fait plaisir à voir.
2. Je vous souhaite bien du plaisir!
3. Une bouffée de tabac qu'il laisse échapper par petits nuages en économe qui veut faire durer son plaisir (Th. Gautier)
4. Au plaisir de vous revoir!
5. Quel plaisir a-t-il eu depuis qu'il est au monde?
En est-il un plus pauvre en la machine ronde? (La Fontaine)
6. Vous dites cela pour me faire plaisir! Vous n'en pensez pas un mot!
7. Plaisir léger, insignifiant doux, fort, intense, extrÊme, innocent, permis, défendu, dangereux, trompeurs, morbides, hors-nature, malin.
8. Le plaisir d'exister de posséder, de commander, d'étonner, de plaire, de souffrir.
9. Le plaisir du devoir accompli.
10. Les plaisirs de la table, de la chasse, du jeu, de l'amour, des sens, de l'esprit.
1l. Une vie de plaisir, un homme de plaisir, un rendez-vous de plaisir.
S'amollir dans les plaisirs. Le tourbillon des plaisirs.
Pendant que des mortels la multitude vile
Sous le fouet du plaisir, ce bourreau sans merci
Va cueillir des remords (Baudelaire)
13. Allons, vive l'amour que l'ivresse accompagne!
Que tes baisers brÛlants sentent le vin d'Espagne!
Que l'esprit du vertige et des bruyants repas
A l'ange du plaisir nous porte dans ses bras. (Musset).
14. Plaisir d'amour ne dure qu'un moment
15. 'Dis-moi ce que tu sens, dis-le-moi! As-tu du plaisir? Tu n'en as pas? Ca ne fait rien, la nuit est longue'. (S. de Beauvoir)
16. OÙ il y a de la gÊne, il n'y a pas de plaisir.
17. Si Peau d'Ane m'était conté, j'y prendrais un plaisir extrÊme. (La Fontaine)
18. J'aurais un plaisir extrÊme à lui jouer quelque tour. (MoliÈre)
19. Si nous n'avions point de défauts, nous ne prendrions pas tant de plaisir à en remarquer dans les autres. (La Rochefoucauld)
20. Je me ferai un plaisir de vous recevoir et de mettre ma bibliothÈque à votre disposition.
21. Un hobereau qui chasse moins pour le plaisir que pour le profit. (Buffon)
22. Ne faisant plus de médecine que pour son plaisir personnel, qui d'ailleurs était grand (Barbey d'Aurevilly)
23. Pouvez-vous m'accompagner? Avec plaisir!
24. Fais-moi le plaisir de te taire!
25. La fÊte, au reste ne fut pas ruineuse. Pour trente sous qu'il m'en coÛta tout au plus, il y eut pour plus de cent écus de contentement: tant il est vrai que le plaisir ne se mesure pas sur le dépense et que la joie est plus amie des liards que des louis. (Rousseau)
26. Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en Être cause et mourir de plaisir! (Corneille)
27. Jean-Paul redoutait les 'parties' avec Lulu et son amie dans les lieux de plaisir, cabarets artistiques, restaurants de nuit, oÙ l'on compose de la joie avec du champagne. (Mauriac)
28. La joie éclate sur son visage; une joie communicative; épancher, dissimuler sa joie; une éruption de joie.
29. Frémir, tressaillir, bondir, sauter, danser de joie.
30. Cris, chants, pleurs de joie
31. L'hymne à la joie de Beethoven.
32. Certitude. Certitude. Sentiment. Joie. Paix. Dieu de Jésus-Christ. Joie, joie, pleurs de joie. (Pascal)
33. Joie calme, douce, sereine, intérieure, profonde, cachée, secrÈte, inexprimable, indicible, durable, passagÈre.
34. Joie amÈre, mauvaise, féroce, cruelle, insolite.
35. Coeur plein, gonflé de joie.
36. Me voici, à la joie de mon coeur, toute seule dans ma chambre, à vous écrire paisiblement. (Sévigné)
37. Ceux qui sÈment dans les larmes moissonneront dans la joie. (Bible de Sacy)
38. A ces mots, le corbeau ne se sent pas de joie. (La Fontaine)
39. Enfants, ma seule joie en mes longs déplaisirs. (Racine)
40. Je suis presque sa seule joie sur la terre. S'il venait à me perdre je ne sais vraiment pas comment il supporterait ce malheur. (Musset)
41. La joie de créer, la joie de vivre, les joies de la gloire, de la considération, de l'amour, des sens.
42. Il se faisait une joie, de ce voyage, il a été
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