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LITTÉRATURE ET SENTIMENT DANS L’OEUVRE POÉTIQUE D’ALPHONSE DE LAMARTINE

la littérature



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LITTÉRATURE ET SENTIMENT DANS L’OEUVRE POÉTIQUE D’ALPHONSE DE LAMARTINE

Introduction …………………………………………….. .5

1. L’amour profane ……………………………………….6

2. Le sentiment religieux …………………………………8

3. La nature ……………………………………………….10

Conclusion ………………………………………………..11

Bibliographie …………………………………………………..12

Introduction

Le romantisme est un courant littéraire qui, par opposition au siècle des Lumières, prône le culte du moi et la liberté d’expression. La poésie romantique n’est pas une poésie à vocation universelle, mais une qui met la sensibilité du moi au-dessus tout. Le sentiment n’est plus un élément rencontré çà et là, mais devient raison pour écrire.

La poésie d'Alphonse de Lamartine est une poésie du sentiment, mot pris tant dans son sens d'attachement durable à une personne ou à une idée, mais aussi dans le sens de passion et de sensation. Car la poésie de Lamartine marie inconstance et durabilité, révolte et repentir, et ces pairs d'opposés dominent les trois axes interconnectés des Méditations poétiques: l'amour profane, le sentiment religieux et l'exaltation ressentie au milieu de la nature.

1. L'amour profane

Comme pour tous les romantiques, l'amour est un thème récurrent chez Lamartine. L'amour pour une femme marque une grande partie de son oeuvre, mais il ne s'agit pas d'un sentiment accompli, mais un qui est coupé avant même de fleurir. C'est un thème d'inspiration biographique, car dans sa jeunesse il a perdu sa bien-aimée en faveur de la mort.

Chez Lamartine, l'amour est bonheur, purification, mais surtout souffrance. Le bonheur dure très peu, car la cruelle mort ravit prématurément l'être aimé, qui n'est qu'une image fugitive, mais qui a de profondes réverbérations dans la vie du poète. L'amour résiste pour toujours, même si son objet n'existe plus matériellement, et ce sentiment durable, qui ne se laisse pas vaincu ni par le temps ni par la mort rappelle Pétrarque, avec lequel Lamartine s'identifie dans un commentaire au poème L'isolement[1].

Mais ta jeune et brillante image

Que le regret vient embellir,

Dans mon sein ne saurait vieillir;

Comme l'ame, elle n'a point d'age[2]

Cette strophe du poème Souvenir contient cette image de la femme fugitive, mais elle renferme aussi le grain d'une idée qu'on retrouve chez Baudelaire d'une manière plus prononcée. Le regret embellit l'image de la bien-aimée, car la souffrance exalte le sentiment de la vie, lorsque Baudelaire considère qu'il n'y a de vraie beauté que dans la souffrance, tandis que les joies parfaites sont communes et vulgaires.[3]

La femme aimée n'appartient plus à ce monde, elle est invoquée comme un être céleste, et le poète croit sentir dans les rayons de la lune les caresses tendres de l'ame de celle qui n'est plus. Elle est associée à la lumière, ce qui lui crée une image angélique:

Mon amour n'a pas de nuit

Et tu luis toujours dans mon ame souvenir[4]

Il s'adresse a elle en l'appellant « habitante du ciel, passagère en ces lieux » et la prie comme s'il priait Dieu:

Sois mon appui, mon guide, et souffre qu'en tous lieux

De tes pas adores je baise la poussière[5]

Parce que le bonheur ne dure pas, le poète exhorte l'être humain a jouir pleinement de chaque moment:

Aimons donc, aimons donc! de l'heure fugitive,

Hatons-nous, jouissons![6]

Mais le plus intense le sentiment d'amour, le plus exacerbe le regret. Mais la souffrance entame la purification de l'ame et de la poésie. Cette influence cathartique est avouée par Lamartine dans la préface des Méditations poétiques.

A peine mes deux volumes étaient-ils copies, que le mensonge, le vide, la légerté, le néant de ces pauvretés sensuelles plus ou moins bien rimées m'apparut. La pointe de feu des premières grandes passions réelles n'eut qu’à toucher et à brûler mon coeur, pour y effacer toutes les puérilités et tous ces plagiats d'une fausse littérature. Des que j'aimais, je rougis de ces profanations de la poésie aux sensualités grossières. L'amour fut pour moi le charbon de feu qui brûle, mais qui purifie les lèvres

Apres quoi il déclare avoir brûle ces deux volumes, sans regret ni pitié.

Pour qu'un sentiment donne naissance à une oeuvre littéraire de qualité, il doit être profond et ne pas voisiner les sensations, mais sortir des abimes de l'ame.

Pour conclure, nous pouvons affirmer que la poésie d’Alphonse de Lamartine est une poésie du sentiment, parce que sa création poétique n’est véritablement née qu’après le contact avec le vrai amour.

2. Le sentiment religieux

La souffrance par amour conduit à la révolte contre un destin cruel et contre Dieu. Dans la poésie de Lamartine, le sentiment religieux occupe une place très importante. Dans son enfance, la mère du poète lui a inculqué un profond amour et respect pour l'être suprême, mais a l'age adulte ce fort sentiment se transforme parfois dans son appose. Le Désespoir est un poème qui mérite son nom, car ici le poète reproche à Dieu de ne pas avoir répandu le bonheur sur le monde:

Tu le pouvais sans doute,

Tu ne l'as pas voulu[8].

Et lui adresse des propos touchant au blasphème:

Sa bonté de son oeuvre est absente:

Vous cherchez votre appui? l'univers vous présente

Votre persécuteur []

Dieu cruel, fallait-il nos supplices

Pour ta félicité?[9]

Dans un commentaire a ce poème, Lamartine essaye de justifier sa tirade antidéiste comme naturelle pour un homme dans sa situation: « Il y a des heures ou la sensation de la douleur est si forte dans l'homme jeune et sensible, qu'elle étouffe la raison L'excessive douleur a son délire, comme l'amour »[10].

Et pour confirmer l'idée que seul un sentiment profond et véritable peut engendrer de la vraie littérature, Lamartine confesse qu'il aime plus Le désespoir que le poème réplique La providence à l'homme, qu'il écrit pour obéir à sa mère et pour lui complaire. De plus, il avoue: « Il y avait bien d'autres strophes plus acerbes, plus insultantes, plus impies. Quand je retrouvai cette méditation, et que je me résolus à l'imprimer, je retranchai ces strophes. L'invective montait jusqu'au sacrilège ».

D'autres fois, cette révolte devient plus calme, et se mêle de résignation. Le sentiment de la futilité de la vie donne naissance au regret d'être né.

Ô néant! ô seul dieu que je puisse comprendre!

Mais puisque je naquis, sans doute il fallait naitre.

Si l'on m'eut consulte, j'aurais refuse de l'être

Mais le sentiment religieux de Lamartine semble suivre le chemin d’une montagne russe, car la foi et la raison ont le pouvoir de vaincre le sentiment de désespoir. Elles guérissent l'ame et l'enveloppent d'un rayon d'espoir. De cette foi nait une attitude presque stoïque face à la mort, qui n'inspire plus de peur, mais qui apparait comme un soulagement, un « libérateur céleste »[12].

« Toute foi est un calmant, car toute foi est une espérance »[13], mais parfois il n'est pas suffisant d'avoir foi. Il y a toujours quelque chose qui manque à l'être humain, et l'espoir d'accomplissement peut devenir fatigant:

Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance

N'ira plus de ses voeux importuner le sort[14]

Au désespoir et au sacrilège s'oppose l'amour de Dieu, qui est comblant et ineffable: « C'est peu de croire en toi, bonté, beauté suprême! »[15]. Mais c'est une adoration plutôt rationnelle que sentie.

3. La nature

Toutes ces avalanches de sentiments - amour profane, désespoir, amour divin, exaltation - comblent le poète dans un cadre qui résonne parfaitement avec sa sensibilité: la nature.

Si on lit les commentaires de l'auteur sur les Méditations poétiques, on remarque que presque tous les poèmes qui font partie de ce recueil ont été écrits au milieu de la nature. Certains en préservent l'atmosphère, le frémissement des arbres, les chansons des oiseaux, éléments qui deviennent portes parole de la louange que la voix lyrique veut apporter au Créateur de l'univers.

Mais la nature est aussi le prétexte de sentir et d'exprimer la fragilité de l'être humain face à une entité pérenne. Le temps fuit et éloigne le poète des moments de bonheur passes au bord du lac[16]. Le paysage reste le même, seul le coeur du poète change. L'écoulement du temps lui a rempli l'ame d'un autre sentiment: le regret, qui est exacerbe par le souvenir. Lamartine croit que l'homme peut revivre un sentiment passe a travers les souvenirs et que c'est là la grandeur de l'ame humaine.

Des fois, la nature se trouve en concordance avec les états d'ame du poète, par exemple les couleurs de l'automne, le feuillage mort, le silence semblent être un reflet de la tristesse provoquée par une perte, mais aussi de l'enthousiasme d'un nouveau commencement[17].

D'autres fois, la nature semble indifférente aux douleurs humaines, ou bien c'est l'ame qui n'éprouve « ni charme, ni transport »[18] devant le tableau de la nature, parce qu'elle est privée d'amour.

Très souvent on remarque la position du poète au-dessus de toute la nature - sur la montagne ou sur un rocher[19] - d'ou il peut la contempler sans s'y intégrer. Ainsi, la nature déclenché la méditation philosophique, et apporte a la surface des sentiments comme l'amour, soit-il profane ou divin.

Conclusion

Alphonse de Lamartine avoue être né impressionnable et sensible et c'est la son éphigie. Les choses extérieures laissent en lui une vive empreinte, et ces images revues et repeintes à travers l'imagination, se transforment en sentiment.

Je suis le premier qui ai fait descendre la poésie du Parnasse, et qui ai donne a ce qu'on nommait la muse, au lieu d'une lyre a sept cordes de convention, les fibres même du coeur de l'homme, touchées et émues par les innombrables frissons de l'ame et de la nature

Lamartine n’écrit que quand il est pressé par ce que d’autres poètes appellent inspiration, mais que pour lui est pur sentiment, comblant et ineffable.

Bibliographie

Charles Baudelaire, Journaux intimes. Paris: Editions G. Crès et Cie, 1920. - 20p., sur ftp://ftp.bnf.fr/020/N0206339_PDF_1_200.pdf

Alphonse de Lamartine, Méditations Poétiques, sur https://www.poesies.net/lamartinemeditpoetiques.txt



Alphonse de Lamartine, Méditations Poétiques, sur https://www.poesies.net/lamartinemeditpoetiques.txt

Ibid.

Charles Baudelaire - https://www.wikipoemes.com , Journaux intime. Paris: Editions G. Crès et Cie, 1920. - 20p., sur ftp://ftp.bnf.fr/020/N0206339_PDF_1_200.pdf

Alphonse de Lamartine, op. cit., Souvenir

Ibidem, Invocation

Ibidem, Le lac

Ibidem, Préface

Alphonse de Lamartine, op. cit., Désespoir

Ibidem.

Alphonse de Lamartine, op. cit., commentaire au poème Désespoir

Alphonse de Lamartine, op. cit., La foi

Ibidem, L’immortalité

Ibidem, commentaire au poème L’immortalité

Ibidem, Le vallon

Ibidem, La prière

Alphonse de Lamartine, op. cit., Le lac

Ibidem, L’automne

Ibidem, L’isolement

Comme dans les poèmes L’isolement et Le soir

Alphonse de Lamartine, op. cit., Préface



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