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RELATIONS SÉMANTIQUES SYNTAGMATIQUES

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RELATIONS SÉMANTIQUES SYNTAGMATIQUES

Les relations sémantiques syntagmatiques s’instaurent entre des unités linguistiques se trouvant en rapport de combinaison, donc qui sont présentes ensemble (co-occurrentes) dans la chaine discursive.



7.1. Les combinatoires

Utiliser une langue naturelle pour communiquer, oralement ou par écrit, ce n’est pas prononcer ou écrire des mots isolés, mais élaborer des « discours » sur des sujets déterminés, en enchainant les mots (unités lexicales simples) dans des unités complexes: syntagmes (groupes de mots), phrases / énoncés, textes. L’ensemble des phrases / des discours possibles dans une langue naturelle est pratiquement infini, ce qui témoigne d’une propriété fondamentale des langues naturelles: la créativité.

Grammaticalité et acceptabilité

La chaine du discours obéit cependant à des rÈgles; on ne peut pas enchainer n’importe quelle unité à n’importe quelle autre unité, n’importe comment. Ainsi, l’ énoncé

La fille de mes amis est vive, intelligente et drôle

est grammaticalement correct, ses constituants s’enchainent selon les rÈgles morphosyntaxiques du français (ordre des mots, accord etc.) et sémantiquement acceptable, car il respecte aussi les rÈgles sémantiques de combinaison entre les unités linguistiques. Par contre, l’énoncé

Les filles de mes amis est vive, intelligente et drôle

est incorrect, car il transgresse la rÈgle de l’accord. L’énoncé

La piscine de mes amis est vive, intelligente et drôle

mÊme si grammaticalement correct, est sémantiquement inacceptable, parce qu’il transgresse une rÈgle sémantique de compositionnalité: le sujet et l’attribut possÈdent des traits sémiques qui s’opposent directement: animé / inanimé.

On peut en conclure que s’il y a dans toute langue naturelle une combinatoire grammaticale des mots (= des rÈgles morphosyntaxiques), il y en a aussi une combinatoire lexico-sémantique (= des rÈgles sémantiques).

NB. Une combinatoire est, selon la définition qu’en donnent A.J. Greimas et J. CourtÈs « une formation constituée par la présence de plusieurs éléments, telle qu’elle est produite à partir d’éléments simples». Des combinatoires de dimension variée forment l’axe syntagmatique du langage.

La combinatoire lexico-sémantique est fondamentalement orientée vers les représentations que l’on se fait de l’univers référentiel, et régie par des rÈgles manifestées au niveau des relations sémantiques.

Le sens « grammatical »

La syntaxe est considérée comme autonome par rapport à la sémantique. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a aucune relation sémantique, par exemple, entre le verbe d’une phrase et son sujet, entre un nom et l'adjectif qui le détermine etc.

Le lien entre syntaxe et sémantique apparait encore plus clairement dans les noms que l’on donne aux circonstants, et qui sont des noms de catégories sémantiques: lieu, temps, cause, conséquence, maniÈre, etc. D’ailleurs, les marqueurs des rapports circonstanciels ont le plus souvent un contenu sémantique évident:

ex. avant / aprÈs, depuis, parce que, à condition que, etc.

Les catégories morphologiques ne sont pas non plus dépourvues de sens, mÊme s’il s’agit d’un sens trÈs abstrait: singulier, pluriel, masculin, féminin etc.

D’autre part, pour comprendre le sens d’une phrase, il ne suffit pas de connaitre le seul sens des mots qui la composent; il faut aussi prendre en considération leur position syntaxique. Ainsi, les phrases

Un chasseur méchant a poursuivi un loup blessé.

Un loup méchant a poursuivi un chasseur blessé.

Un loup blessé a poursuivi un chasseur méchant.

Un chasseur blessé a poursuivi un loup méchant.

formées des mÊmes unités, ont toutes des sens différents, dont l’interprétation est orientée par la syntaxe.

Les relations sémantiques syntagmatiques

Cependant, ce qui nous intéresse plus particuliÈrement dans ce cours, ce sont les rÈgles sémantiques qui régissent la combinatoire lexicale. Celle-ci est formée de lexÈmes coprésents (= présents ensemble, co-occurrents) dans un mÊme syntagme ou dans un mÊme énoncé. Les rÈgles sémantiques sont des rÈgles de combinaison entre les sémÈmes recouverts par ces unités lexicales.

La possibilité de combinaison entre les lexÈmes est assurée par la présence dans les sémÈmes qu’ils recouvrent de sÈmes compatibles, formant une base classématique commune.

ex. Le verre est plein d’eau.

Les sémÈmes verre, plein et eau présentent dans leur base classématique des sÈmes de la catégorie contenant / contenu. De mÊme, le contenu d’un verre est normalement liquide, sÈme présent dans eau.

L’existence d’une base classématique commune assure la compatibilité sémantique des unités lexicales, leur possibilité d’Être présentes ensemble sur l’axe syntagmatique. Plus précisément, pour que deux sémÈmes soient compatibles, il faut qu’il ne contiennent pas de sÈmes qui s’opposent directement.

ex. La table chante.

est inacceptable à cause de l’incompatibilité déterminée par la présence dans les sémÈmes « chanter » et « table » des sÈmes opposés animé et inanimé. Dans

La table chante une belle chanson

la présence du sémÈme « chanson » ajoute au sÈme animé le sÈme subordonné humain, qui renforce « le sentiment » d’inacceptabilité éprouvé par les récepteurs d’un tel énoncé.

La compatibilité sémantique au sens strict dépend en fait des rapports référentiels, de la façon dont les locuteurs se représentent l’univers de référence. Ainsi, l’énoncé

La neige rouge recouvrait la salle à manger.

est normalement inacceptable, parce que « nous savons » que la neige est blanche et qu’elle ne tombe pas à l’intérieur des maisons. C’est pour cela que, lorsque nous rencontrons effectivement un tel énoncé, disons, dans un texte littéraire, nous sommes automatiquement provoqués à en trouver une interprétation qui le rende acceptable (par exemple « il s’agit d’un texte de science-fiction »), i.e. à concevoir un « monde possible » oÙ cet énoncé soit acceptable.

Il existe cependant aussi une compatibilité purement linguistique, déterminée par les possibilités combinatoires que chaque lexÈme possÈde dans une langue naturelle donnée. Ainsi, on dit en français

faire / accomplir une bonne action mais

commettre une mauvaise action

alors qu’en roumain, c’est le mÊme verbe qui se combine avec les deux compléments:

a face o fapta buna / rea

La combinaison des sémÈmes sur l’axe syntagmatique est appelée aussi amalgame sémique. Cet amalgame n’est que trÈs rarement une simple addition de sémÈmes; le sens des syntagmes, des phrases / des énoncés est le plus souvent un sens global et non la simple somme des sens des lexÈmes constitutifs. Ainsi, dans

La derniÈre année nous avons été confrontés à une explosion des conflits sociaux.

« explosion » perd les sÈmes « phénomÈne physique » « projeter des fragments » tandis que « conflit social » acquiert des sÈmes comme « intensité » et « brutalement »

(def. explosion = le fait de se rompre brutalement en projetant parfois des fragments).

7.1.1. Les niveaux fonctionnels

Du point de vue de leurs possibilités combinatoires, les lexÈmes de toute langue naturelle présentent des variations considérables. Il faut envisager ici deux niveaux fonctionnels:

- le niveau intrasyntagmatique

- le niveau intersyntagmatique

Au niveau intrasyntagmatique (= à l’intérieur des syntagmes), il faut faire la distinction entre

- les lexÈmes à trÈs vastes latitudes combinatoires (combinatoire libre)

- les lexÈmes à latitudes combinatoires moyennes (combinatoire limitée)

- les lexÈmes à latitudes combinatoires trÈs limitées, réduites parfois à un seul autre lexÈme (combinatoire figée):

ex.   nez aquilin, ignorance crasse, hareng saur, porte cochÈre, soie grÈge / couleur grÈge, race canine / dent canine / faim canine, cligner des yeux / de l’œil, hocher la tÊte.

Les exemples ci-dessus illustrent le phénomÈne de solidarité lexicale, défini par le fait qu’ un trait du lexÈme déterminé est récurrent dans le lexÈme déterminant. On peut dire aussi que le déterminé est le classÈme de son déterminant. (« nez » est le classÈme de « aquilin »: « aquilin » est défini comme «nez aquilin: busqué et asez fin; cf. en bec d’aigle » (Le Petit Robert)

La combinaison de plusieurs lexÈmes (= unités lexicales simples) forme une unité lexicale complexe ou lexie complexe. Les unités lexicales complexes se laissent classifier en

- unités compositionnelles, dont le sens est la somme des sens de chaque constituant;

ex. manger une pomme

- unités non compositionnelles, qui ont un sens global ne pouvant Être déduit de la somme des sens de leurs constituants.

ex. pendre la crémaillÈre = célébrer par un repas son installation dans un nouveau logement

7.1.2. Le figement

Un autre critÈre de classification des unités lexicales complexes est leur degré de figement. Selon ce critÈre on distingue:

- les unités libres (discursives), qui peuvent se recombiner avec n’importe quelles autres unités, dans les limites de l’acceptabilité sémantique:

ex. boire de l’eau / du vin / du thé etc.

- les unités semi-figées, caractérisées par une certaine liberté de combinaison:

ex. courir un risque, un danger

- les unités figées (locutions, expressions idiomatiques), qui ont un sens global unique et une syntaxe fixe:

ex. Être sur la sellette = Être accusé

Il faut remarquer le fait que le figement est un processus graduel: entre les pôles constitués par les unités libres et les unités figées se situe toute un échelle de combinaisons oÙ le degré de figement des unités est variable.

Certaines unités lexicales complexes illustrent le phénomÈne de stéréotypie lexicale (attirance lexicale, affinité combinatoire): il s’agit d’un rapport constant « d’affinité élective » qui s’établit, par exemple, entre un nom et certains autres noms, verbes ou adjectifs qui peuvent Être employés avec lui, entre un verbe et certaines locutions adverbiales, entre un adjectif et une structure comparative intensive etc. Se forment ainsi des combinaisons statistiquement fréquentes, dont certains dictionnaires syntagmatiques se proposent d’ailleurs de rendre compte. (NB: c’est de ce genre de stéréotypes lexicaux qu’est formée ce qu’on appelle « la langue de bois »).

ex. courir à perdre haleine, entamer une conversation, apaiser / calmer / assouvir sa faim, étancher sa soif, éclater de rire, fondre en larmes, remercier vivement / profondément / énormément, maigre comme un clou.

Ces unités lexicales complexes sont libres et compositionnelles: leur sens est la somme des sens de leurs constituants et chacun des constituants peut se combiner avec d’autres unités; cependant, elles doivent Être apprises globalement, comme des « macro-mots », d’autant plus que, le plus souvent, il apparait dans ce domaine des divergences par rapport à la langue maternelle:

ex.   a multumi din inima / din suflet, a izbucni in ris / in plins, a-si potoli foamea / setea etc., par rapport aux exemples français ci-dessus.

Quant aux unités figées, appelées aussi lexies figées, expressions / locutions figées, expressions idiomatiques, elles ont un caractÈre non compositionnel; les éléments qui les composent ont une distribution unique ou trÈs restreinte (ils se combinent seulement entre eux ou avec un trÈs petit nombre d’autres éléments).

ex. ouvrir l’œil = faire bien attention, donner un coup de main = aider, n’avoir garde de = s’abstenir soigneusement.

Les lexies figées peuvent appartenir, du point de vue morphosyntaxique, à la classe nominale (du sang froid, une main de fer), verbale (ouvrir l’œil, n’avoir garde de), adjectivale (vieux jeu), adverbiale (à tout hasard). Elles occupent les mÊmes positions et assurent les mÊmes fonctions que des noms, des verbes, des adjectifs ou des adverbes simples. Chacune de ces sous-classes présente des particularités distinctes. Suivons à ce propos la démonstration de Teodora Cristea (2001, pp. 152 – 156):

Les lexies nominales : les noms composés

Les noms composés bénéficient d’une définition sémantique traditionnelle, en tant qu’unités lexicales complexes qui ont un sens unique. Pourtant cette définition est insuffisante pour délimiter de façon rigoureuse ces unités; aussi a-t-on fait appel à des critÈres syntaxiques aussi. On a élaboré des tests, comme par exemple ceux destinés à identifier les noms composés formés d’un substantif et d’un adjectif:

● la prédicativité = l’impossibilité pour l’adjectif de figurer en position d’attribut :

ex. a. matiÈre grasse : *la matiÈre est grasse.

● la résistance à la nominalisation

ex. du fer blanc : - * la blancheur du fer

● la résistance à la variation en nombre

ex. l'instant présent ne s’emploie qu’au singulier ; les sables mouvants ne s’emploie qu’au pluriel.

● la résistance à l'adjonction d'un adverbe quantifiant

ex. on ne saurait dire *du fer trÈs blanc,* des sables extrÊmement mouvants

● la résistance à l'adjonction d'un autre adjectif

ex. du fer blanc - *du fer blanc et rouge

● la résistance à l'effacement de l'adjectif

ex. Être le bras droit de qn. - *Être le bras de qn.

● les restrictions distributionnelles

Le nom est figé

ex. Il est le bras droit du directeur - * Il est la main droite du directeur

L'adjectif est figé

ex. une grande surface = « un grand magasin » *J’ai acheté cette robe dans une petite surface

Les lexies verbales

Les lexies verbales (unités verbales complexes) peuvent Être libres, semi-figées ou figées. Les unités des deux derniÈres catégories ont des propriétés syntactico-sémantiques qui les distinguent des unités de la premiÈre catégorie.

Les unités verbales complexes présentent les formules suivantes:

1) V + (Pd)N: ajouter foi, prÊter l'oreille, prendre la parole, etc.

2) V+ Prép (Pd)N: fondre en larmes, éclater de rire, se tenir sur ses gardes, etc.

3) V + Adj + (Pd)N: jouer gros jeu.

4) V + N1 + Prép N2: prendre le taureau par les cornes, etc.

5) V + N + Prép. + Pd + N: avoir qqch. sur le bout de la langue

Plusieurs situations se présentent:

- tous les éléments sont figés: pendre ses jambes à son cou, pendre la crémaillÈre, etc.

- le complément du verbe est figé: donner / passer un savon à qn.

- le centre verbal est figé: perdre la tÊte / la boussole / le nord / la tramontane.

- le complément est figé en nombre: avoir une dent contre qn.

Les lexies verbales figées résistent à des manipulations de nature syntaxique:

● l'effacement de l'adjectif

ex.   jouer gros jeu - *jouer jeu

● la passivisation, la mise en relief et le clivage

ex.   Le petit a avalé sa langue.

Sa langue a été avalée par le petit.

*C'est sa langue qui a été avalée par le petit.

*Sa langue, le petit l'a avalée.

● la substitution synonymique

ex.  briser la glace et non *casser la glace (expression possible, mais non figée).

Entre le figement d'une lexie non compositionnelle et le nombre de manipulations auxquelles elle peut Être soumise il existe un rapport inverse: plus le nombre de ces manipulations est réduit, plus la lexie est figée.

Certains chercheurs sont d’avis qu’il faut faire une différence entre les expressions figées idiomatiques et les métaphores intégrées à des unités lexicales complexes: dans le cas des expressions idiomatiques, une double interprétation serait possible – interprétation littérale /vs./ interprétation non-littérale, idiomatique:

ex. se mordre les doigts (p. ex. d’impatience = interprétation littérale) / regretter (= interprétation idiomatique);

mouiller sa chemise (la tremper = interprétation littérale) / s’impliquer dans une action (= interprétation idiomatique).

Dans le cas des métaphores, seule l’interprétation non-littérale serait possible:

ex. tondre un oeuf = Être trÈs avare

mettre la puce à l’oreille de qn. = lui révéler un secret

7.2. L’isotopie

Une des conditions du fonctionnement du discours est la cohésion sémique des énoncés qui le constituent, appelée isotopie.

L’isotopie est définie par A-J. Greimas (1996) comme « un ensemble redondant de catégories sémantiques qui rend possible la lecture uniforme du récit telle qu’elle résulte des lectures partielles des énoncés et de la résolution de leurs ambiguÃtés qui est guidée par la recherche de la lecture unique ». Ce qui revient à dire que dans l’interprétation de la signification de tout discours, le récepteur recherche « un fil conducteur » qui lui permette une lecture unique: il retrouve ce fil conducteur dans l’isotopie, c’est à dire dans la redondance (= répétition, itération) de certaines unités le long de la chaine discursive.

Cependant, comme le montre Fr. Rastier (Systématique des isotopies), les isotopies se manifestent dans le plan de l’expression aussi. « On appelle isotopie toute itération d’une unité linguistique; l’isotopie élémentaire comprend deux unités le nombre des unités constitutives d’une isotopie est théoriquement indéfini ».

On peut identifier:

A. Des isotopies de l’expression

au niveau phonologique: rime, assonance, allitération

au niveau lexical: les isotopies sont produites par la redondance de lexÈmes codés de la mÊme façon par le systÈme de valeurs social (p.ex., qui appartiennent à un mÊme registre de langue – soutenu, familier etc.) Selon Rastier, ce que l’on appelle le ton d’un texte correspond en général à un type d’isotopie lexématique (ironique, par exemple). Rastier cite aussi un cas de coÃncidence entre les isotopies lexématiques et les isotopies sémiologiques: dans un poÈme de G.M. Hopkins intitulé The Windhover, l’isotopie apparente se résume par « un faucon s’élÈve, puis fond ». Pourtant la présence dans le texte d’un grand nombre de lexÈmes d’origine française marque une connotation à la fois aristocratique et sacrée, d’oÙ la découverte d’une seconde isotopie qui se résumerait par « le Christ va au ciel et vient sur terre », dont la présence est confirmée (plutôt signalée, dirions-nous) par la dédicace To Christ our Lord.

au niveau syntaxique: l’accord sujet – verbe, nom – déterminant, les anaphoriques etc.

ex. Vous m’avez rendu un grand service, je vous en remercie.

B. Des isotopies du contenu (au niveau sémantique).

Ce sont ces derniÈres qui nous intéressent dans ce cours.

Rastier classe les isotopies du contenu en isotopies classématiques, isotopies sémiologiques et isotopies sémantiques.

- Les isotopies classématiques sont constituées par la redondance de classÈmes et permettent, par exemple, de distinguer en contexte entre les différents sens d’un mot polysémique.

ex. La cuisiniÈre est enrhumée / La cuisiniÈre est émaillée

Dans le premier exemple, c’est l’isotopie du classÈme /+Animé/ dans cuisiniÈre et enrhumé qui permet d’identifier le sens cuisiniÈre = femme qui a pour fonction de faire la cuisine.

Dans le deuxiÈme exemple, c’est l’isotopie du classÈme /-Animé/ dans cuisiniÈre et émaillé qui permet d’identifier le sens cuisiniÈre = fourneau de cuisine servant à chauffer, à cuire les aliments.

- Les isotopies sémiologiques sont:

- des isotopies sémémiques ou horizontales. Il s’agit de l’itération de sÈmes communs aux noyaux sémiques de plusieurs sémÈmes recouverts par des mots distincts présents dans un texte. Ce genre d’isotopies permettraient d’identifier, selon Rastier, le sujet d’un texte ou d’une séquence textuelle. Naturellement, le mÊme texte peut présenter plusieurs isotopies sémémiques.

ex.   Dans un texte ayant pour sujet, disons, l’écologie, des sÈmes comme /nature/, /environnement/, /pollution/ etc. vont faire partie du sens de plusieurs unités du texte, en tant que sÈmes périphériques par rapport aux autres sÈmes nucléaires. On se rend compte que ces sÈmes définissent un champ sémantique.

- des isotopies métaphoriques ou verticales. Il s’agit d’isotopies élémentaires ou de faisceaux isotopiques élémentaires établis entre deux sémÈmes ou groupes de sémÈmes appartenant à des champs distincts. C’est en ce sens que l’on a parlé de la métaphore comme d’une rupture d’isotopie: elle établit une équivalence au niveau des sÈmes nucléaires centraux et une opposition au niveau des sÈmes nucléaires périphériques ou des classÈmes.

ex.   dans une métaphore lexicalisée « banale », comme au pied de la montagne, une équivalence est établie entre les sÈmes « extrémité inférieure de » (du corps humain / de la montagne), l’opposition se manifestant entre les classÈmes /+animé/ et /-animé/.

Il arrive que dans un mÊme texte on puisse identifier plusieurs isotopies sémémiques (horizontales), articulées entre elles par des isotopies métaphoriques (verticales): chaque nouvelle métaphore amÈne un champ sémantique nouveau, qui s’ajoute aux autres champs sémantiques présents dans le texte. Les textes poétiques surtout sont un bon exemple de ce genre de réseaux isotopiques.

ex. Baudelaire écrit dans son poÈme « La Musique »

La musique souvent me prend comme une mer

Vers ma pale étoile

Sous un plafond de brume ou par un vaste éther

Je mets à la voile

La poitrine en avant et les poumons gonflés

Comme de la toile

J’escalade le dos des flots amoncelés

Que la nuit me voile

La métaphore du premier vers, musique = mer, introduit deux isotopies sémémiques; univers marin et navigation, dont les traits sont portés par les unités étoile, plafond de brume, éther, flots, respectivement mettre à la voile, toile, escalader.

- Les isotopies sémantiques sont, selon Rastier, des redondances d’unités formelles du contenu: les sémÈmes appartenant à un mÊme champ sont articulés entre eux par des relations logiques identifiables: le champ sémémique est structuré en code. Les différents codages des champs sémémiques sont souvent, chez un écrivain, isomorphes, ce qui permet d’identifier ses « micro-univers mythiques ». Ainsi, ces deux vers de Mallarmé:

Le sépulcre solide oÙ git tout ce qui nuit,

Et l’avare silence et la massive nuit

manifesteraient selon Rastier une telle isotopie, car chaque sémÈme occupe une mÊme place dans des champs divers: la mort s’opposant à la vie:

objets: sépulcre /vs./astre

mouvement: git (= immobilité) /vs./ se meut; avare (qui retient = immobilité) /vs./ prodigue

procÈs: nuit (du verbe nuire) /vs./ guérit

sons: silence /vs./ tonnerre

consistance: massive (=solide) /vs./ immatériel, diaphane

moments du jour: nuit /vs./ jour

couleurs: noir (connoté par nuit) /vs. / blanc

La prise en considération des différentes catégories d’isotopies ouvre des voies fructueuses à l’analyse des textes, y compris (et peut-Être surtout) des textes littéraires.

7.3. Les tropes

L’approche des tropes se situe à la frontiÈre de la sémantique et de la stylistique - ou de la « rhétorique» au sens que donnent à ce terme les représentants du Groupe μ (Rhétorique générale, 1972). Les manuels de rhétorique ou de stylistique appellent figures ou tropes certaines utilisations apparemment surprenantes des unités lexicales: selon la définition classique de Dumarsais, « des figures par lesquelles on fait prendre à un mot une signification qui n'est pas précisément la signification de ce mot » (1988, Des tropes ou des différents sens.) Et Dumarsais d’ajouter: « il n'y a rien de si ordinaire et de si commun que les figures dans le langage des hommes. Ainsi, bien loin que les figures s'éloignent du langage ordinaire des hommes, ce serait au contraire les façons de parler sans figures qui s'en éloignerait, s'il était possible de faire un discours oÙ il n'y eÛt que des expressions non figurées ».

Les tropes sont donc des procédés sémantiques du langage ordinaire, pouvant Être définis comme des métasémÈmes, à savoir des sémÈmes construits par la violation intentionnelle des rÈgles du systÈme linguistique. La tradition rapporte les tropes au sens figuré des unités lexicales. La stylistique structurale les considÈre comme faisant partie de la catégorie des figures microstructurales. Le signifiant d’un trope renvoie à un signifié autre que son signifié habituel, et qui n’a pas de signifiant présent dans le segment de discours. À ce titre, les tropes ont les caractéristiques suivantes:

ils se signalent de soi dans l’énoncé;

ils sont obligatoires pour l’acceptabilité sémantique des énoncés oÙ ils apparaissent;

ils sont isolables sur des constituants isolés de ces énoncés.

Ces tropes, qui semblent attribuer à un lexÈme un autre sens que celui de son sémÈme et qui sont par conséquent facilement considérés comme des obstacles à toute analyse en sémÈmes représentent en réalité des façons particuliÈres d'utiliser un sémÈme donné. Le langage figuré est un type particulier de discours, caractérisé par la présence de figures: il y a figure si, dans un fragment de discours, l’effet de sens produit ne se réduit pas à celui qui résulte du simple arrangement lexico-syntaxique. La figure serait donc la différence entre le contenu informatif des énoncés et les moyens langagiers mis en oeuvre pour leur production. Au niveau de la réception, il se pose la question d’identifier la figure, d’en décoder le mécanisme, de l’interpréter.

Les tropes, en tant que phénomÈnes de discours caractérisés par le dynamisme, impliquent des opérations du type de l’adjonction et/ou de la suppression de sÈmes.

Selon le type de rapports entre les signifiés concernés, il convient de distinguer entre deux tropes fondamentaux: métonymie et métaphore.

7.3.1. La métonymie

La métonymie est fondée sur un jugement de contiguÃté: sont utilisés l’un à la place de l’autre deux signifiants dont les signifiés sont contigus en vertu de rapports de contiguÃté spatiale, temporelle ou causale, du type:

1° la cause pour l'effet;

ex. Ma Muse (= ma poésie) voudrait plaire (A. Chénier)

2° l'effet pour la cause;

ex. Les bontés que vous avez eues pour moi (= les effets de la bonté)

3° le contenant pour le contenu;

ex. boire un verre d’eau

4° le nom du lieu de production pour le produit;

ex. le bordeaux, le champagne, la faÃence

5° le signe pour la chose signifiée;

ex. le drapeau = la patrie

6° le nom abstrait pour le nom concret;

ex. une beauté = une femme qui a de la beauté

7° les parties du corps regardées comme le siÈge des sentiments ou des passions pour ces passions et ces sentiments;

ex. donner son coeur à qn. = lui donner son amour, avoir du nez = avoir du flair

8° le nom d’un auteur, d’une star, pour l’oeuvre ou pour la vie de l’auteur, de la star;

ex. lire du Proust, raconter Piaf

9° le trait caractéristique pour l’objet possédant ce trait;

ex. une 2CV (= voiture dont la puissance est de deux chevaux-vapeur)

10° le matériau pour l’objet fabriqué;

ex. les cuivres = les instruments de musique en cuivre

11° l’action pour l’époque à laquelle elle s’effectue;

ex. les vendanges = l’epoque des vendanges

12° l’instrument pour la personne qui s’en sert

ex. Être une bonne fourchette

Avec la métonymie, le lexÈme ne change pas de sémÈme, mais il change de référent. Son sémÈme désigne non pas son référent usuel, mais un référent qui est objectivement ou culturellement lié à celui-ci et qui correspond normalement au sémÈme d'un autre lexÈme. Il s’agit d’un changement de désignation (de compréhension au sens logique).

7.3.2. La synecdoque

La synecdoque est traditionnellement définie comme une figure par laquelle on donne une signification particuliÈre à un mot, qui, dans le sens propre, a une signification plus générale, ou, au contraire, on donne une signification générale à un mot qui, dans son sens propre, n'a qu'une signification particuliÈre. Elle est une figure par laquelle on prend le genre pour l'espÈce, ou l'espÈce pour le genre, le tout pour la partie, ou la partie pour le tout, la matiÈre pour l’objet fabriqué.

La synecdoque fait par conséquent correspondre le sémÈme d'un lexÈme à un référent qui est normalement désigné par un autre lexÈme, comme la métonymie; mais sa particularité vient de ce que les deux éléments de la réalité ainsi rapprochés ne sont pas indépendants l'un de l'autre: il y a entre eux, comme le disent Jean Molino et Joëlle Gardes, « une inclusion logique (l'espÈce dans le genre), ou matérielle (la partie dans le tout) ». À la différence de la métonymie, la synecdoque opÈre un changement dans l’extension: elle substitue à un lexÈme un autre lexÈme d’extension différente.

ex.   une voile pour un navire;

les flots pour la mer;

un toit pour une maison;

l’arbre pour le platane;

une fourrure pour un manteau de fourrure.

On distingue plusieurs grands types de synecdoques:

la synecdoque généralisante (inclusion de l’espÈce dans le genre, par suppression de sÈmes spécifiques):

ex.   Il faut sortir l’animal = le chien

la synecdoque particularisante (addition de sÈmes spécifiques):

ex.   Jean est le bras droit du directeur

la synecdoque du type pars pro toto:

ex.  une tÊte couronnée = un roi, un empereur,

une mini-jupe = une femme portant une mini-jupe

Pour les rhétoriciens du Groupe μ, la synecdoque relÈverait d’une modalité particuliÈre de décomposition d’un tout (référentiel ou matériel) en parties. Ce processus connaitrait deux modes fondamentaux:

la somme logique (rapport de disjonction, du type ou A ou B) par exemple arbre = peuplier ou chÊne ou saule etc.

le produit logique (rapport de conjonction du type et A et B) par exemple arbre = branches et feuilles et tronc et racine.

La synecdoque illustrarait le premier de ces modes de décomposition, le second étant réservé à la métonymie.

7.3.3. La métaphore

Si on classait les tropes les plus importants selon leur distance par rapport au sens premier, propre, dénotatif des lexÈmes, on porrait affirmer que la métonymie et la synecdoque, qui portent sur la référence, se placent justement au niveau dénotatif. La métaphore, par contre, relÈve à la fois de la dénotation et de la connotation. Elle se manifeste par une rupture de l’isotopie dénotative et l’instauration d’une nouvelle isotopie, connotative. Cependant la métaphore est difficile à définir, car elle correspond à des réalités assez différentes suivant la structure syntaxique qui la supporte.

Dans une vieille tradition grammaticale, la métaphore est définie comme une comparaison abrégée. Par rapport à la phrase:

Achille est impétueux comme un lion

on obtient par une série d'ellipses d'abord la comparaison sans tertium comparationis:

Achille est comme un lion

puis la métaphore in praesentia, par effacement de comme:

Achille est un lion

Achille, un lion

Ce lion d'Achille

et enfin la métaphore in absentia, par suppression du terme propre:

Ce lion

Un mot pris dans un sens métaphorique perdrait donc sa signification propre, et en prendrait une nouvelle en vertu la comparaison que l'on fait entre le sens propre de ce mot et ce qu'on lui compare.

P. Fontanier (1968) définit la métaphore comme la figure qui consiste à « présenter une idée sous le signe d'une autre idée plus frappante ou plus connue, qui, d'ailleurs, ne tient à la premiÈre par aucun autre lien que celui d'une certaine conformité ou analogie ».

Selon la conception romantique, la métaphore construit une ressemblance qui n'est pas donnée à l'avance et qui est donc à la fois subjective et entiÈrement créatrice. Jean Molino et Joëlle Gardes illustrent ces deux pôles de la métaphore respectivement par:

Source ineffable de lumiÈre. Verbe en qui l'Eternel contemple sa beauté; Astre dont le Soleil n'est que l'ombre grossiÈre, Sacré Jour, dont le jour emprunte sa clarté; LÈve-toi (Racine)

et par:

L'été, c'est le regard de Dieu (Hugo)

Aurore à gueule de tenailles (René Char).

Robert Martin (1983), par contre, illustre le sens métaphorique par le mot cuirasse, en reprenant les deux définitions sémiques que le Dictionnaire du Français Contemporain attribue au lexÈme cuirasse, mais en leur donnant la réécriture suivante:

1) « Partie de l'armure / S1 / qui / s11'/ protÈge / s11'' / le buste / s1 2 / »

2) « Attitude morale / S2 / qui protÈge des blessures d'amour-propre, des souffrances, etc. / s22 / » oÙ les S majuscules notent des sÈmes génériques, et les s minuscules des sÈmes spécifiques. Il définit la métaphore par l'existence d'une similitude entre les deux significations concernées, en précisant que cette similitude est entrainée par « l'identité d'au moins un des sÈmes spécifiques »: les sÈmes / s11'/ « qui » et / s11 / « protÈge » d'un côté, et le sÈme / s21' / « qui protÈge » de l'autre. Ceci voudrait dire que la métaphore correspond à une intersection sémique entre le sens propre et le sens métaphorique.

Le Groupe μ conçoit aussi la métaphore comme une sorte d'intersection sémique entre deux sémÈmes: Cette jeune fille est un bouleau s’expliquerait par le trait « flexible », qui serait commun à « jeune fille » et à « bouleau ».

Jean Molino, Françoise Soublin et Joëlle Tamine (1979) affirment au contraire que «la métaphore n'est pas la mise en évidence d'un sÈme commun, elle est la possibilité de trouver de nouveaux sÈmes communs». La métaphore fait apparaitre, c'est-à-dire fait aussi bien découvrir qu'inventer, de nouveaux traits sémiques, et non pas des sÈmes communs. S'il y a métaphore, c'est à la fois parce qu'il n'y a rien de commun entre les sémÈmes des termes mis en rapport syntaxique et par conséquent sémantique, et parce que ce rapport syntaxique oblige l'interlocuteur à construire ou à imaginer un trait sémique commun, en fonction du contexte, de la situation référentielle désignée par les sémÈmes en question, et aussi, bien entendu, de la situation énonciative dans laquelle sont employés ces deux sémÈmes.

Quand un locuteur dit par exemple Achille est un lion, il met en relation syntaxique de prédicat à sujet deux constituants, ce qui, au niveau du sens, revient à attribuer au référent du sujet la propriété du prédicatif. Le récepteur envisage cet énoncé comme étant a priori pertinent, et construit donc un contexte d'interprétation permettant une interprétation satisfaisante. Pour cela, il cherche, à partir des propriétés sémantiques susceptibles d'Être attribuées au référent désigné par le lexÈme lion, celle qui conviendrait sémantiquement au référent désigné par le sujet Achille de l'énoncé. Ce sera, suivant les cas, la propriété d'Être courageux, d'Être farouche ou d'Être puissant, etc.

Michel Le Guern (1973) oppose la métaphore et la métonymie, en montrant que, « alors que le mécanisme de la métonymie s'expliquait par un glissement de la référence, celui de la métaphore s'explique au niveau de la communication logique par la suppression, ou plus exactement par la mise entre parenthÈses d'une partie des sÈmes constitutifs du lexÈme employé ». Ceci semble vouloir dire que d'une part le lexÈme n'a plus le sens qui correspond aux sÈmes de son sémÈme, puisque ceux-ci sont partiellement ou mÊme totalement mis entre parenthÈses, mais que d'autre part ces sÈmes mis entre parenthÈses ne sont pas pour autant réellement supprimés: c'est à partir d'eux qu'il est possible de découvrir ou de construire le sens métaphorique que reçoit le lexÈme.

La cause de ce dépassement du sémÈme n'est pas purement sémantique; mais ce dernier est rendu nécessaire par les données syntaxiques qui impliquent une relation sémantique apparemment incompatible avec la signification des lexÈmes engagés dans cette relation syntaxique. La métaphore est donc un phénomÈne sémantico-syntaxique; selon J.Gardes-Tamine (1979), « il s'agit d'un fait de langage, enraciné dans la syntaxe ». Le sens métaphorique que prend un lexÈme dans une construction syntaxique donnée n'est rien d'autre qu'un effet de sens imposé par son contexte grammatical, et construit à partir et de son sémÈme et de la signification de son contexte syntaxique. Selon IrÈne Tamba-Mecz (1981), « le sens figuré s'avÈre donc Être un sens relationnel synthétique, résultant de la combinaison d'au moins deux unités lexicales engagées dans un cadre syntaxique défini et se rattachant à une situation énonciative déterminée. () La seule différence entre un sourire barricadé et une porte barricadée tient au fait que nous considérons comme logiquement et pratiquement possible de barricader une porte, mais n'admettons qu'en imagination de barricader un sourire »

Types de métaphores

Nous avons déjà cité les deux types de métaphores appelées respectivement métaphore in praesentia

ex. Cette femme est une déesse.

et métaphore in absentia

ex.  Cette déesse

Un autre type particulier est constitué par les métaphores synesthésiques. Les métaphores synesthésiques sont des métaphores adjectivales, du type:

Cette couleur est chaude.

Cette note est sombre.

dans lesquelles l'adjectif qui évoque une qualité sensible correspondant à un sens particulier (vue, toucher etc.) est transposé dans un autre registre sensible. S. Ullmann (1969) donne d'autres exemples de ces métaphores, qui sont passées dans la langue commune: « on parle de voix claire et sombre, de couleurs et de sons nourris, de couleurs criardes, de bruits aigus, d'odeurs grasses et lourdes, etc. ».

Une couleur, qui se voit, ne saurait normalement Être chaude, c'est-à-dire faire éprouver une sensation tactile de chaleur. Mais comme la couleur reçoit l'attribut de chaud, on est amené à dire que l'énoncé en question signifie non pas que la couleur brÛle celui qui la touche, mais qu'elle suscite une impression visuelle qui est comparable à l'impression tactile que produit la chaleur: elle peut Être agréable à l'œil, insupportable ou vive, comme la chaleur peut l'Être au toucher. L'adjectif, tout en signifiant apparemment tout autre chose que ce que signifie son sémÈme, garde néanmoins d'une certaine façon les caractéristiques sémantiques propres de son sémÈme.

On fait également une distinction entre la métaphore cognitive et la métaphore connotative. La métaphore cognitive est un trope lexicalisé, illustrant le phénomÈne de polysémie naturelle. Elle est consacrée par l'usage, entrée dans le vocabulaire. Les métaphores lexicalisées sont celles que les dictionnaires donnent comme faisant partie des significations du mot. Il arrive mÊme qu'une réalité n'ait de dénomination que figurée; elle est alors appelée catachrÈse.

ex. ailes d'avion, tÊte d’un convoi, pied de la montagne, etc.

N.B. La catachrÈse peut s'appuyer sur d'autres types de figure que la métaphore, en particulier sur la métonymie et la synecdoque (v. les exemples cités pour ces figures).

Parmi ces métaphores, celles oÙ on passe du concret à l'abstrait sont souvent les plus frappantes, car le sens dérivé finit souvent par Être extrÊmement éloigné du sens premier.

ex. ressortir les idées principales d’un texte

la profondeur de ces idées

éclat de voix, éclat de rire, l'éclat du soleil

La métaphore connotative est le produit de la créativité individuelle, notamment celle des poÈtes.

ex.  BergÈre ô tour Eiffel (Apollinaire)

Il existe aussi des degrés de métaphorisation «intermédiaires», que les dictionnaires enregistrent avec la mention FIG.

ex.  tuer son temps à feuilletter une revue

Enfin, mentionnons les métaphores filées, propres au langage poétique et qui sont formées d’un enchassement de métaphores empruntées au mÊme champ sémantique:

ex. BergÈre ô tour Eiffel, le troupeau des ponts bÊle ce matin (Apollinire)

Il est toujours difficile de savoir pourquoi telle métaphore particuliÈre est faite et telle autre non. Cependant on peut relever certaines tendances nettes, par exemple: entre les désignations visant le monde humain et celles concernant le monde végétal, il y a en français de constants échanges métaphoriques. Les uns vont du végétal à l'homme.

ex. arbre généalogique, arbre moteur

ramifications nerveuses; ramifications d'un complot

souche d'une famille

tronc du corps humain

branches du savoir

Les autres vont de l’homme au végétal.

ex. pied de l’arbre

Du point de vue du receveur, l'identification d'un sens métaphorique différent du sens propre ou la reconnaissance d'une métaphore occasionnelle supposent le recours au contexte ou à la situation. Le sens propre est, en l'absence d'indication contraire, le premier qui vient généralement à l'esprit. S'il ne s'adapte ni à la situation ni au contexte, il y a lieu de rechercher une interprétation métaphorique. Tel est le cas quand, par exemple, on parle du feu du regard: les regards n'étant pas combustibles, seul le sens figuré échappe à l'absurdité; la mise en rapport de feu avec un mot figurant dans le contexte, regard, guide la compréhension.

D'autre part, l'énonceur doit veiller à ce que le receveur ait le moyen de trouver la bonne interprétation. Les auteurs de dictionnaires, par exemple, sont d'autant plus tenus de présenter un mot en contexte, de l'insérer dans des exemples, qu'ils veulent faire saisir un sens figuré. C'est pourquoi les exemples sont alors plus nombreux que dans la rubrique consacrée au sens propre.

Aux tropes majeurs que sont la métaphore, la métonymie et la synecdoque s’ajoutent d’autres «figures de sens», telles:

le pléonasme = la répétition sous diverses formes d’une mÊme signification: un nain minuscule

l’oxymoron ou oxymore = l’alliance de deux mots de sens incompatibles: Cette obscure clarté.. (Corneille)

APPLICATIONS

71. Mettez d’accord les deux colonnes:

1. une gousse

a. de pois

2. une écaille

b. d’ail

3. une carapace

c. d’escargot

4. une cosse

d. d’huitre

5. un tubercule

e. de pomme de terre

6. un bulbe

f. de vanille

7. une coquille

g. de homard

72. Chassez l’intrus dans les comparaisons usuelles suivantes:

- arriver (de façon importune) comme

a) un cheveu sur la soupe;

b) des larrons en foire;

c) un chien dans un jeu de quilles;

- courir comme

a) un fagot;

b) une gazelle;

c) un dératé;

d) le vent.

73. Mettez d’accord les mots des deux colonnes!

1. s’entendre

a. comme le monde

2. heureux

b. comme un arracheur de dents

3. bosser

c. comme un phoque

4. long

d. comme un citron / un coing

5. manger

e. comme larrons en foire

6. tÊtu

f. comme un poisson dans l’eau

7. souffler

g. comme une mule

8. mentir

h. comme un nÈgre

9. vieux

i. comme quatre

10. jaune

j. comme un jour sans pain

74. Trouvez dans la colonne de droite l’équivalent des phrases (appartenant au français familier) de la colonne de gauche.

1. Il voulait un travail sup pour beurrer les épinards.

a. améliorer l’ordinaire.

2. C’est pas tes oignons!

b. c’est raté, terminé.

3. Hier, j’ai vu Jacques faire le poireau rue de la Gare.

c. je n’ai pas d’argent.

4. Bon Dieu, ce qu’il a pu Être poire!

d. ça ne te regarde pas!

5. A Paris, t’as vu l’ Poireau?

e. avoir de la chance.

6. Secouer la poÊle à marrons à ce pauv’ gars, c’est pas joli du tout!

f. attendre impatiemment.

7. Il s’est creusé le citron et il a trouvé quelque chose d’extraordinaire!

g. Être trop indulgent (fraier).

8. Il lui a balancé une orange, voilà!

h. la tour Eiffel.

9. Mais voyons, c’est bÊte comme chou!

i. donner une raclée.

10. Chou pour chou.

j. réfléchir, chercher une idée.

11. Avoir la pÊche, c’est son péché mignon!

k. donner un coup de poing.

12. ….. et il m’a vendu tout ça en salade.

l. en vrac.

13. Il a le chou farci, ce type!

m. avoir des idées en tÊte.

14. Enfin, il est allé planter des choux!

n. simple, facile.

15. Les carottes sont cuites!

o. se retirer à la campagne.

16. Dans cette affaire, il a eu de l’oignon!

p. mot pour mot.

17. Je n’ai pas un radis.

q. avoir de la chance.

75. Reconstituez les phrases suivantes.

1. Tante Mélanie faisait la sourde oreille

a. j’en ai les oreilles rebattues.

2. Je lui ai parlé à l’oreille

b. et pourtant les allusions de Marie au sujet de l’héritage étaient plus que transparentes.

3. Le chef m’a prÊté une oreille attentive

c. en entendant que l’affaire ne se ferait plus.

4. Il s’est échauffé les oreilles

d. elle avait l’oreille du président du jury

5. Ce vieux fripon de Louis s’est fait tirer l’oreille

e. pour accepter les termes de notre contrat.

6. AprÈs une heure de discussions, il a enfin montré le bout de l’oreille :

f. ça lui entre par une oreille et sort par l’autre.

7. Ton beau – frÈre parle toujours de ses ascensions dans le Tibet

g. depuis qu’il a compris que papa était favorable à une importante subvention à ce projet.

8. Cette Zizie, c’est l’éternelle tÊte de linotte:

h. pour que cette envieuse de Corinne ne m’entende pas.

9. Le jour du concours, Marie - Jeanne se sentait trÈs calme :

i. il voulait une participation de 52% à notre affaire.

76. Trouvez des équivalents des expressions soulignées.

Le vieux vicomte prétendait descendre en droite ligne des Capétiens.

La nouvelle ligne de maquillage « Horizons » a été lancée hier soir à l’exposition du Palais de Chaillot.

Elle mange trÈs peu, pour garder sa ligne.

Tu te trompes sur toute la ligne!

Ils sont enfin entrés en ligne de compte!

Son intelligence hors de ligne le désignait pour un poste important, mais il n’en fut jamais ainsi.

L’accident fut grave: le parachutiste avait touché une ligne à haute tension.

Votre pÈre est en ligne avec l’inspecteur général, ne le dérangez pas!

AprÈs la fin d’un paragraphe, on va à la ligne.

On organisa des fÊtes sur le bateau au passage de la ligne.

77. Dites ce que désigne le mot loup dans les phrases suivantes. Utilisez votre dictionnaire.

Dans les contes, il s’appelle Ysengrin. Il peut Être jeune (un jeune loup = ….…..), agressif (le grand méchant loup = …..…….), trÈs connu (Être connu comme le loup blanc = ………), mÊme … masqué (Arlequin porte d’habitude un loup sur son visage. =…….). Il lui arrive de temps en temps d’avoir des affinités…. textuelles (Il y a un loup dans votre texte. = …..……). Sur les plages, on le rencontre une pipe à la bouche (un (vieux) loup de mer = …..….) ou sous l’aspect d’un sympathique animal (un loup de mer = ..…….). Parfois il contribue mÊme à notre confort domestique (une tÊte – de – loup = .……). Notre personnage, comme tout Être vivant, peut avoir froid (un froid de loup = ……) ou faim (une faim de loup = …..….). Si les circonstances le lui imposent, il va faire beaucoup de bruit (il va crier au loup = ……..….); souvent entre chien et loup = ….…., il va marcher à pas de loup = …..…

78. Faites entrer le mot maigre dans le plus grand nombre possible d’expressions différentes. Utilisez le dictionnaire.

79. Quelle différence de sens voyez-vous entre les expressions suivantes? Essayez de mettre d’accord les deux colonnes. Attention aux intrus!

1. faire route

a. partir;

2. faire la route

b. s’écarter de la bonne direction; (fig. se tromper dans les moyens à employer, dans la méthode à suivre pour parvenir à ses fins.);

3. faire de la route

c. passer devant;

4. faire fausse route

d. partir à l’aventure avec peu de moyens;

e. se déplacer vers;

f. rouler beaucoup sur les routes.

80. Remplacez les expressions comprenant le mot monde par des synonymes appropriés.

Il n’y a pas grand monde dans cette salle de cinéma.

On ne peut jamais faire comme tout le monde!

Cette mesure judiciaire n’est pour Monsieur Tout – le – monde!!

OÙ va ce petit monde?

Il a emmené tout son monde en vacances.

- Mais, voyons, monsieur, cette loi existe depuis que le monde est monde!

- Le problÈme des pollutions atmosphériques? Oh, Marcel s’en fait tout un monde.

– OÙ allez-vous en vacances?

– En Patagonie.

– Mais…. C’est le bout du monde!

Il était trÈs prétentieux en matiÈre d’art: il disait souvent que la perfection n’est pas de ce monde.

« C’est dégueulasse, mais il faut de tout pour faire un monde. » (R. QUENEAU)

Elle fit tout un monde pour que ses théories soient acceptées.

a. Quel est le sens de l’expression broyer du noir?

b. Classez les expressions suivantes:

Être dans un bon jour – Être au septiÈme ciel – se faire de la bile – boire le calice jusqu’à la lie - faire grande chÈre et bon feu – ne pas Être dans son assiette – se pamer de joie – Être aux anges – ne plus savoir à quel saint se vouer – Être triste comme un bonnet de nuit – frétiller de joie – avoir le cœur plein / gros – bondir de joie – avoir droit à toute la peine – avoir le cafard – mener joyeuse vie – déborder de joie

Joie

Tristesse

82. Les expressions ci‑dessous se réfÈrent à deux animaux familiers. Rétablissez la forme correcte de chaque phrase et placez‑la dans le tableau suivant.

Mener une vie de……… = mener une vie misérable.

Mon petit…….. = terme d’affection.

Donner sa langue au…….. = renoncer à deviner, s’avouer incapable de trouver une solution.

Se regarder en ……… de faÃence = se regarder d’un œil fixe et irrité / Être ennemis.

Avoir ……. dans la gorge = Être enroué.

Faire …….. couchant = se montrer flatteur, obséquieux (a se gudura)

Garder à quelqu’un ……. de sa …….. = lui garder rancune.

Jeter ses louanges aux ………. = louer en vain.

La nuit, tous ……… sont gris.

Acheter …….. en poche. = acheter sans examiner la marchandise.

Avoir du …… (fr. fam.) = (en parlant d’une femme) avoir du charme, de l’attrait

Une toilette de …… = une toilette sommaire

CaractÈre de ………. = hargneux, trÈs mauvais.

A bon ……, bon rat.

Recevoir quelqu’un comme …….. = recevoir trÈs mal.

Se donner un mal de……. = faire de grands efforts.

Etre gourmand comme …….. = Être trÈs gourmand.

……….. échaudé craint l’eau froide. = redoute ce qui a déjà nui.

FidÈle comme …….. = trÈs fidÈle.

C’est de la bouillie pour …… = Se dit de ce qui est confus, incompréhensible.

Malade comme ……… = TrÈs malade.

Écrire comme ……. = écrire d’une maniÈre illisible.

A = chien

B = chat

FidÈle comme un caniche.

83. Placez dans le tableau ci-dessous les animaux des expressions imagées du texte.

« Le Français dort comme un loir, a une faim de loup, un oeil de lynx, une vie de chien. […], il lui faut Être rusé comme un renard. Quoique l’amour, dont il fait souvent son cheval de bataille, le rende gai comme un pinson et léger comme une plume, il n’aime pas faire le pied de grue et rester comme l’oiseau sur la branche. Si donc on lui pose trop de lapins, surtout par un froid de canard, il aura vite la puce à l’oreille et, loin de ménager la chÈvre et le loup, n’hésitera pas à prendre le mors aux dents et le taureau par les cornes: il sait parfois faire l’ane pour avoir du son, mais on ne lui fait pas avaler des couleuvres. Il a d’autres chats à fouetter. Il en tombera peut – Être malade comme un chien, au point d’en avoir une fiÈvre de cheval, mais il saura rester, sur ses mésaventures, muet comme une carpe, car, s’il est parfois bavard comme une pie, il sait aussi mettre un boeuf sur sa langue. Avouez que c’est un drôle de zÈbre. »

P. Daninos, Le Jacassin

MammifÈres

Oiseaux

Reptiles

Poissons

Insectes

84. Les métaphores suivantes sont passées dans le langage courant. Expliquez – en le sens!

Une mémoire de lapin.

Un rat d’hôtel.

Un appétit d’oiseau.

Une faim de loup.

Un bouc émissaire.

Un rat de l’Opéra.

TÊte de linotte.

Une tÊte de Turc.

85. Dans les phrases suivantes, soulignez les métonymies.

Il a fait ses études à Louis – le - Grand.

La Maison Blanche, le Vatican et l’Élysée ont manifesté leur profond et unanime désaccord dans l’affaire des clones humains.

« Un rat hôte d’un champ, rat de peu de cervelle » (La Fontaine, Fables, I, 9)

« Le Français dort comme un loir… » (P. Daninos, Le Jacassin)

Pendant la guerre du Golfe, elle a fait partie de la Croix Rouge.

Il se versa un deuxiÈme, puis un troisiÈme verre de curaçao.

Il admira longtemps cette Diane de bronze du parc de Fontainebleau.

CORRIGÉS

1. 1 c, 2 a, 3 b.

alternative = choix entre deux possibilités qui mÈnent à deux solutions différentes.

Dilemme = choix entre deux possibilités contraires qui ont une mÊme conclusion facheuse.

Littéral = mot à mot; conforme au texte.

Littéraire = qui a rapport à la littérature.

Variante = différence légÈre avec le texte original ou avec le modÈle type.

Variation = changement, modification, passage d’un état à un autre.

Vénéneux = qui contient du poison en parlant des végétaux.

Venimeux = qui a du venin, en parlant des animaux; qui a de la haine, en parlant d’une personne.

3. 1. c.; 2. b.; 3. a.; 4. d.

4. 1. g; 2. e; 3. d; 4. a; 5. f; 6. c; 7. b.

5. 1. un indicateur, un policier en civil; 2. une vieille bicyclette; 3. une personne acariatre; 4. face de (formule d’insulte):face de crabe / de rat / d’œuf; 5. argent, sou: Sans un radis = sans un sou.; 6. une femme sotte et méchante.

6. 1. h; 2. e; 3. d; 4. f; 5. a; 6. g; 7. b; 8. c.

7. manne.

8. a. le renard; b. le chat; c. le lion; d. la baleine; e. le boa; f. l’aigle.

Plantes aromatiques

Plantes céréaliÈres

Plantes ornementales

Plantes oléagineuses

Plantes textiles

ail

blé

chrysanthÈme

olivier

lin

menthe

riz

rose

colza

coton

persil

maÃs

iris

tournesol

chanvre

basilic

avoine

oeillet

thym

cactus

fenouil

glaÃeul

romarin

magnolia

10. 1. la distinction; 2. la tolérance; 3. la déférence; 4. la gravité; 5. l’impertinence; 6. la conduite; 7. le dévouement; 8. l’impassibilité; 9. l’attitude; 10. le dynamisme.

11. 1. un rien de temps; 2. un brin de fantaisie; 3. un doigt de vin; 4. une pointe d’humour; 5. un grain de folie; 6. une parcelle de vérité.

12. modération – simplicité – sagesse – réserve – modestie – retenue – tempérance – décence – discrétion – mesure.

13. draguer:1, 7.; une liaison: 4, 16.; s’attacher: 3, 11.; toucher: 10, 13.; tendre:2, 8.; le bout du nez: 9, 14.; tourner la tÊte: 5, 15.; estimer: 6, 12.

14. mettre le gaz = s’enfuir; il y a de l’eau dans le gaz = c’est quelque chose qui ne va pas; gazer = aller bien; gazer avec = éprouver un amour réciproque; gazeuse = bombe aérosol de peinture; gazier = homme quelconque.

15. Les solutions 2 – 5 sont correctes

16. a.

vigueur

fatigue

18. gras – graisse – grassouillet – engraisser – graisseux – grassement. Les mots qui restent appartiennent à la famille de grace.

s’élancer

chanceler

surgir

crever

se précipiter

s’essouffler

bondir

s’effondrer

se ruer

faillir

La timidité

La méchanceté

L’humour

Le désir de séduire

Bégayer

attaquer

blaguer

plaire

Ne pas oser

médire

égayer

badiner

Effaroucher

avoir le génie du mal

dérider

flatter

Effrayer

avoir un mauvais esprit

distraire

conquérir

Epouvanter

faire le mal

amuser

charmer

plaisanter

gagner

rire

20. la mobilité, le mobilier (l’ensemble des meubles déplaçables), l’immeuble, la mobilisation, l’automobile.

21. 1. champ lexical de l’argent: argent, financiÈre, parcimonie, avarice, avare, dépensiÈre; 2. champ lexical du conflit: incompatibilités, querelles, questions, conflit(s), opposition, inconciliables, antagonisme.

22. 1. enrubanner; 2. déchirure; 3. écart.

- des mots étymologiquement apparentés: enseigner, renseignement, signe, seing, signification

- des mots dérivés au moyen du suffixe -ment et désignant une action: dégrÈvement, recensement.

- des mots voisins par le sens: éducation, étude, apprentissage, corps enseignant, éducation.

- des mots coordonnés par exemple du point de vue administratif: primaire, secondaire, supérieur.

24. Pour la plupart des locuteurs ces trois lexÈmes se situent sur le mÊme axe d' opposition, celui de la dimension:

Cours d’eau

De petite taille

De taille moyenne

De grande taille

fleuve

riviÈre

ruisseau

Pour un géographe cependant, qui tient compte du lieu d'aboutissement, fleuve se définit comme un cours d'eau se jetant dans la mer; riviÈre comme un cours d'eau se jetant dans un autre cours d'eau; ruisseau ne sera qu'un cours d'eau de petite dimension dont le signifié s'oppose donc à celui des deux autres de dimensions plus vastes.

Le champ des cours d'eau comprend pour la plupart des francophones l'ensemble ci-dessus, alors qu'un nombre restreint d'entre eux disposent d'autres lexÈmes (affluent, torrent, ravine, etc )

moyens de

transport

a

b

c

a

b

a

b

c

d

bicyclette

pieds

motocyclette

automobile

autobus

trolleybus

tramway

métro

train

bateau

rames,

voiles,

vent

avion

fiacre

chevaux

traineau

chevaux

sÈmes:

1. Transport de personnes a) pour 1 personne;

b) pour quelques (peu de) personnes

Transport de marchandises

3. Transport par terre ou sous la terre a) sur des roues

b) sur des rails

4. Mouvements à l'aide a) de la vapeur

b) du moteur

c) du courant électrique

d) d'autres moyens

A. agréable, aimable, amusant, attrayant, asticoter, attrape, amuser, amusette, amusement, s'amuser, agrément, aise, à l'aise, Être à l'aise, aller, agréer, attirer, attachant, aimer, adorer, affectionner, (Être) amateur de, s'accommoder de, s'arranger de, avoir assez de, allÈgre, allégresse, animé, animation, alacrité, ardeur, attrait, appat, Être aux anges, badin, baladin, blagueur, beau, bon, bon vivant, bouffon, boute en train, badiner, badinage, (Être, se trouver) bien, botter, bien-Être, bon mot, boutade, bonheur, batifoler, blague, blaguer, béat, béatitude, bonne humeur, boire du petit lait, captiver, captivant, charme, charmer, charmant, comique, curieux, curiosité, clown, clownesque, clownerie, charrier, chiner, calembour, calembour, calembredaine, canular, charge, comédie, content_ (se) contenter, contentement, concupiscence, chanter, convenir, faire cas de, chic, charmeur, Être au septiÈme ciel, (se) divertir, divertissement, drôle, drôlerie, délectation, (se) délecter, délectable, délices, délicieux, distraction, (se) distraire, dire, désirer, désir, désirable, dérider, dilater le coeur, engageant, enchanter, enchanteur, enchantement, espiÈglerie, espiÈgle, ébats, épicurien, épicurisme, euphorie, euphorisant, euphorique, exciter, excitant, excitation, estimer, s'enticher de, avoir envie de, enjoué, enjouement, enthousiasme, enthousiaste,(s ')enthousiasmer, enthousiasmant, enthousiasmé, entrain, en train, exulter, exultation, épanoui, égayer, élégance, enivrant, ensorceler, ensorceleur, folatre, folatrer, folichon, fÊte, farceur, farce, fumiste, facétie, facétieux, félicité, faire plaisir, fasciner, fascination, fascinant, flatter, friand de, faire avec, se féliciter, se frotter les mains, en forme, fringant, frétillant, gai, gentil, goguenard, gracieux, grace, gaillard, gaillardise, galéjer, galéjade, se gausser, gaudriole, gouailler, -eur, -erie, gaité, goÛter, avoir du goÛt pour, guilleret, goguette, griser, grisant, histrion, hédonisme, heureux, hilare, hilarité, intéressant, (s ')intéresser à, impertinent, illuminer, intérÊt, ivresse, ivre de joie, joli, joyeux, joie, (mettre en-), jouissance, jovial, jovialité, joyeux drille, joyeux luron, jubilation, jubiler, jouir, loustic, lascivité, lascif, libido, libidineux, luxure, luxurieux, liesse, moqueur, se moquer, moquerie, mot pour rire, mutin, merveilleux, merveille, s'émerveiller, marrant, se marrer, niche, piquant, pimpant, pince sans rire, pitre, plaisantin, (se) plaire (à), plaisir, plaisant, plaisance, plaisanter, plaisanterie, pitrerie, passe-temps, porté sur, se passionner pour, quolibet, récréatif, récréation, (se) récréer, rigolo, rigolade, rigoler, railler, railleur, rire, risible, rigolard, ridiculiser, régal, régalant, régaler, réjouir, réjoui, réjouissant, réjouissance, revenir, ravir, ravi, ravissant, riant, rieur, rayonner, séduire, séduisant, séduction, séducteur, spirituel, sympathique, saillie, satire, (se) satisfaire, satisfaction, satisfait, sensuel, sensualité, sourire, souriant, taquin, taquiner, taquinerie, tourner en ridicule, tour, turlupin, turlupinade, triompher, triomphant, transporté (de) joie, voluptueux.

N.B. Il y a un ensemble d'environ 300 mots.

B. N° 1 2 3 4 6 16 17 19 21 22 24 27 (lieux de plaisir): locutions plus ou moins lexicalisées, comportant le mot plaisir, auxquelles on ne peut rien changer. Neutralisation de l'ordre de la distribution complémentaire. N° 7: plaisir et joie également possibles avec léger, insignifiant, doux, fort, intense, extrÊme, malin. N° 33 avec doux, caché, secret, inexprimable, indicible, durable, passager. N° 8, 9, 10 (plaisir de l'esprit), 18,23,25 (désir évident d'éviter une répétition), 41: joie et plaisir également possibles sans grande différence de sens (variation libre). Toutefois, on remarque que, dans la plupart des cas, joie a une plus forte intensité que plaisir. La neutralisation n'est donc pas absolument complÈte. C'est particuliÈrement net dans les ex. 20 et 42: se faire une joie de est caractérisé par l'intensité et la sincérité; se faire un plaisir de est une simple fonnule de politesse, faible et éventuellement insincÈre. N° 10: Il n'est pas impossible, mais paradoxal, de parler des joies de la table, de la chasse, du jeu, des sens. En effet, comme les ex. 1l, 12, 13 le montrent bien, le plaisir et, plus encore, les plaisirs, sont du domaine de la fÊte, de la sensualité, de la débauche. Les adjectifs innocent, permis, défendu, trompeur, morbide, hors-nature peuvent s'appliquer à plaisir, mais pas à joie. La joie est donc étrangÈre aux catégories du permis et du défendu; quoiqu'elle puisse Être, comme le plaisir, maligne (7), amÈre, mauvaise, cruelle, insolite(34), elle est tenue pour conforme à une certain ordre naturel; il est exclu qu'elle puisse, par l'engrenage infernal de l'accoutumance et de besoins toujours croissants, devenir comme le plaisir un 'bourreau sans merci' (12). Les plaisirs de l'amour et les joies de l'amour (10, 14, 15) s'opposent en ce que les uns procÈdent de la rencontre de deux épidermes, les autres de celle de deux personnalités. Le plaisir de souffrir (8) est signe de masochisme, alors que la joie de souffrir pourrait Être celle de l'héroÃsme et du martyre. A l'ex. 26, plaisir, moins attendu que joie a quelque chose de sadique. A l'exemple 5, il s'agit probablement des plaisirs que le bÛcheron n'a jamais pu se payer, car il n'est pas pensable qu'une vie d'homme, mÊme trÈs pauvre, ne comporte aucune expérience du plaisir ni de la joie. N° 28, 29, 30 conviennent pour joie, pas pour plaisir a tendance à s'extérioriser violemment. C'est pourquoi au n° 33, les adjectifs calme, serein, intérieur, conviennent mieux à joie qu'à plaisir pour lequel leur emploi serait pléonastique. 37: réussite aprÈs l'effort, redressement d'une destinée accablée (moissonneront dans le plaisir signifierait 'confortablement' ). 38: voir son talent enfin reconnu! L'aboutissement de tous ses espoirs! Une nouvelle vie qui s'ouvre! 39: aux yeux de Josabeth, ces enfants sont tout l'espoir du relÈvement d'Israël opprimé par Athalie - 40: il s'agit d'une fille qui parle de son pÈre dont elle est la raison de vivre ­32: Pascal est le sujet d'une expérience mystique qui comble tous ses désirs 35, 36 le mot coeur, exprimant la personnalité profonde va mieux avec joie qu'avec plaisir. Dans tous les exemples ci-dessus, il s'agit d'expériences non sensuelles mais profondes et importantes, liées à la réalisation d'une personnalité, à l'accomplissement heureux d'une destinée. Un hymne à la joie (31) est de l'ordre du coeur, un hymne au plaisir serait de l'ordre des sens. En résumé, l'opposition entre plaisir et joie est neutralisée ou ne se manifeste que par une variation d'intensité dans une bonne moitié des cas.

27. 1. offrir; 2. payer; 3. Je l’ai déjà fait et je ne veux plus recommencer.; 4. sacrifier; 5. confier, remettre; 6. accorder; 7. porter, remettre; 8. indiquer; 9. montrer; 10. apporter, fournir; 11. laisser; 12. dénoncer, trahir; 13. causer, susciter; 14. suggérer; 15. rapporter; 16. accorder, attribuer.

28. 1. réciter, déclamer; 2. dévoiler; confier; 3. prononcer; 4. révéler, dévoiler, expliquer; 5. penser; 6. répéter; 7. déclarer; 8. affirmer; 9. écrire; 10. annoncer, publier, signaler, parler; 11. divaguer, (fam.) dérailler; 12. La chose est évidente. 13. conseiller, recommander; 14. signifier; 15. plaire, tenter, (fam.) chanter.

29. a. …. . il jouit d’une bonne renommée; b. j’éprouvai, je sentis, je ressentis; c. il paraissait…il souffrait d’une rage de dents; d. . . il admet. .; e. il tient / il vend; f. elle a éprouvé. .; g. elle portait….; h. ils bénéficieraient…; i. il recevait.

30. 1. auprÈs de; 2. en tenant, en ayant (qqch.); 3. à (marque l’accord, l’association); 4. et (idée de mélange); 5. du. D’avec marque la séparation. 6. comme (idée de conformité); 7. envers, vis – à – vis de; 8. contre (idée d’opposition); 9. entre la Russie et le Japon (idée d’opposition);10. malgré; 11. en ce qui concerne (qqn.); 12. à cause de; 13. à (marquant l’accompagnement); 14. à (à l’aide de, grace à); 15. par; 16. moyennant; 17. grace au; 18. (fr. fam.) 0, en l’emportant.

31. 1. à destination de; 2. à l’occasion de; 3. au sujet de; 4. à l’égard de, envers; 5. en faveur; 6. à l’intention de; 7. quant à moi; 8. contre.

32. 1. chaque; 2. trÈs; 3. l’important, l’essentiel; 4. chaque; 5. seule; 6. toute l’œuvre de ; 8. l’ensemble.

33. 1. les classiques et les modernes; 2. grande diversité de supports publicitaires.

34. 1. nuisible, préjudiciable: # favorable, recommandé; 2. défavorable, adverse, hostile: # propice; 3. l’antonyme: # le synonyme; 4. l’opposé: # la mÊme chose; 5. l’inverse: # il fait tout ce qu’on lui demande. .; 6. vent contraire = vent qui souffle de face: # de dos;7. incompatible avec: # compatible.

35. a. une démonstration affectée; b. plateau; c. les planches;d. le décor; e. une dispute.

36. 1. d; 2. i; 3. e; 4. g; 5. a; 6. f; 7. h; 8. b; 9. c

37. 1. = apparence; 2. = gaz; 3. = apparence; 4. = musique; 5. = espace; 6. = musique; 7 = gaz.

38. 1. de couleur verte; 2. # sec; 3. qui n’est pas grillé; 4. gaillard; 5. forte, rude; 6. en argot; 7. Être habile à cultiver les plantes; 8. permettre d’entrer en action, d’agir; 9. un vin vert = jeune; 10. numéro vert = numéro de téléphone à appel gratuit en France; 11. fruits verts = qui ne sont pas mÛrs.

39. 1. J’ai construit le pont…. . 2. J’ai chômé entre deux jours fériés. 3. J’ai exécuté ces figures acrobatiques.

40. 1. le caoutchouc = substance élastique, imperméable, provenant du latex de certains arbres ou obtenue artificiellement à partir des dérivés pétroliers; 2. plante arbustive du genre ficus. 3. des élastiques; 4. chaussures de caoutchouc.

41. dessein.

1. mail = avenue plantée d’arbres servant de promenade publique. maille = boucle d’un tricot, d’un filet.

2. mari = époux; marri = attristé, faché

3. neuf = qui n’a pas servi; qui n’a pas été utilisé; nouveau = qui apparait pour la premiÈre fois ou qui est apparu depuis peu.

4. obligation = nécessité, devoir; engagement, responsabilité; obligeance = disposition à rendre service, complaisance.

43. 1. foie; 2. fois; 3. foi; 4. foie; 5. une fois; 6. une fois; 7. foie; 8. foi

44. pensée, panser.

45. 1. page (n. f.), page (n. m.) = paj sont homographes. 2. mousse (n. f.), mousse (n. m.) = mus, ucenic pe vas, (je) mousse, (il) mousse, (que je) mousse, (qu’il) mousse, mousse (impératif) sont homographes; (tu) mousses, (ils) moussent, (que tu) mousses, (qu’ils) moussent sont homophones. 3. cygne (n. m.), signe (n. m.), (je) signe, (tu) signes, (il) signe, (ils) signent, (que je) signe, (que tu) signes, (qu’il) signe, (qu’ils) signent, signe (impératif) sont homophones. 4. vingt, vin, vain, (je) vins, (tu) vins, (il) vint –passé simple-, (qu’il) vint (subj. Imparf.) sont homophones. 5. tendre (adj.), tendre (infinitif) sont homographes.

46. 1.cor; 2. dare-dare; 3. for; 4. huis; 5. bans; 6. ris; 7. hÈre; 8. vau; 9. seing.

47. 1c; 2 e; 3 a; 4 d; 5 b.

48. Un analphabÈte ne sait ni lire ni écrire. Un illettré écrit et lit avec peine(difficilement).

49. 1 e; 2 c; 3 a; 4 d; 5 b.

50. innocent; son intelligence; toujours en pleine forme, saoul, ivre.

51. dissiper; ménager; grimper.

52. 1. Une caverne = une grotte; 2. une aiguille = un pic; 3. un golfe = une baie(un petit golfe dont l’entrée a moins de largeur que le milieu, et oÙ les navires sont à l’abri de certains vents), une anse (trÈs petite baie qui s’enfonce peu dans la terre); 4. un cours d’eau = un ru (diminutif de ruisseau), un ruisseau, une riviÈre, un affluent, un fleuve; 5. une côte (bord de la mer) = un rivage; 6. une colline = un coteau (un terrain élevé, en plan incliné, moins considérable que la colline), une côte (Les Côtes de Moselle), un haut (Les Hauts de Meuse); 7. une vallée = un vallon, une combe (une petite vallée peu profonde), un bassin; 8. une cascade = une chute, une cataracte, un saut, une cascatelle(une petite cascade); 9. un pas = un col, une gorge (une vallée montagneuse étroite et aux parois abruptes parcourue par une riviÈre (Les gorges du Tarn); 10. un marais = un marécage.

53. Il ne m’en a pas dit un seul mot.

C

+

-

homme

monsieur

type

auto

voiture

bagnole

livre

volume

bouquin

écrivain

homme de lettres

plumitif

55. 1. raffut = tapage, bruit. Se bidonner = rire, se marrer; 2. les boulots = le travail; 3. piaule = chambre, piÈce, domicile; 4. les mômes = les enfants, se la taper = (ici) boire, avaler; 5. piquer = voler, chaparder. Rossignol = objet d’occasion sans valeur.

56. a. une bécane; b. dopé; c. crevé; d. une balade.

57. 1. le moins pauvre; 2. la moins laide; 3. le plus sot; 4. le moins clair; 5. le plus désagréable.

maigre

rond

mince

grassouillet

svelte

enveloppé

maigrichon

potelé

émacié

dodu

sec

plantureux

décharné

corpulent

étique

replet

filiforme

gros

squelettique

obÈse

59. 1.; expansion: développement; hiérarchie: organisation; exalté: glorifié, célébré; 2. tendance: penchant, disposition; refouler: repousser, réprimer; pulsion: élan, instinct; neutraliser:annihiler, annuler, diminuer; satisfaction:contentement.

60. 1. contempler – je contemplai; 2. dévisager – chacun dévisagea; 3. épier – Hubert m’épiait; 4. guetter – elles se guettaient; 5. lorgner – elle lorgnait; 6. observer – observer; 7. scruter – scruter.

61. 1. le résultat; 2. le fruit; 3. le retentissement; 4. les conséquences; 5. les séquelles; 6. les effets; 7. les déductions et les corollaires; 8. les tenants et les aboutissants.

62. a. Colorer = teinter d’une couleur. Colorier = peindre de plusieurs couleurs; b. Désaffection = la perte de l’affection, de l’attachement qu’on éprouvait. La désaffectation change la destination primitive d’une chose. ex. L’hôpital de campagne fut installé dans une école désaffectée.; c. Repartir = 1. partir de nouveau, 2. répliquer, répondre promptement. Répartir = distribuer, donner à chacun une part d’une chose. d. Chérif = nom donné par les Arabes aux descendants de Mahomet, prince. Shérif = 1. nom donné en Angleterre au magistrat qui représente la couronne dans chaque comté. 2. aux Etats-Unis, officier d’administration élu, chargé de maintenir l’ordre, l’exécution des sentences dans un comté.

63. Le déodorant = le produit est destiné à neutraliser les effluves corporels. Le désodorisant est un produit qui cherche à couvrir les relents domestiques (p. ex. Glade, etc.)

64. 1. La tomate et le tabac sont des plantes originaires d’Amérique. 2. Ce peintre original est originaire…. 3. …. . la marche originelle……. 4. le sens originel….

65. 1. loyal = conforme aux lois de l’honneur, à la fidélité, à l’honnÊteté; légal = conforme à la loi, à la législation; 2. déchéance = dégradation qui peut Être provisoire; décadence = déclin qui mÈne à la ruine; 3. raide = qui manque de souplesse (teapan); rigide = résistant, qui ne se déforme pas; 4. chenal = passage navigable entre un port et la mer, ou entre des iles; canal = cours d’eau artificiel.

66. savoureux.

67. nécessaire, obligatoire.

68. continentaux, rurale, exiguë.

69. 1. inutile; 2. content; 3. illicite; 4. anormal; 5. impersonnel; 6. maladroit; 7. illégal; 8. incompétent; 9. insatisfait; 10. désintéressé; 11. inexact.

70. 1. l’expansion; 2. la dilution; 3. la répulsion; 4. la décompression; 5. la rétraction; 6. la divergence.

71. 1. f; 2. d; 3. g; 4. a; 5. e; 6. b; 7. c

72. b. a.

73. 1 e; 2 f; 3 h; 4 j; 5 i; 6 g; 7 c; 8 b; 9 a; 10 d.

74. 1. a; 2. d; 3. f; 4. g; 5. h; 6. i; 7. j; 8. k; 9. n; 10. p; 11. e; 12. l; 13. m; 14. o; 15. b; 16. q; 17. c.

75. 1. b; 2. h; 3. g; 4. c; 5. e; 6. i; 7. a; 8. f;9. d.

76. 1. descendre directement; 2. ensemble cohérent de produits cosmétiques élaboré en fonction d’un mÊme type d’utilisation ou d’utilisateurs; 3. garder sa silhouette; 4. complÈtement; 5. ils ont été pris en considération; 6. sans égale, supérieure; 7. systÈme de fils ou de cables conduisant et transportant l’énergie électrique; 8. en communication téléphonique; 9. on entame un autre alinéa; 10. au passage de l’Équateur.

77. a. un jeune loup = politicien, homme d’affaires, jeune et ambitieux; b. le grand méchant loup = lupul cel rau; c. Être connu comme le loup blanc = Être trÈs connu, par allusion à la facilité avec laquelle étaient repérés ces loups beaucoup plus rares que les loups fauves (a fi cunoscut ca un popa tuns); d. un loup sur le visage = masque de velours ou de satin noir; e. un loup dans le texte = une lacune, une malfaçon; f. un vieux loup de mer = vieux marin qui a beaucoup navigué et à qui ses longs voyages ont fait les maniÈres rudes, l’esprit solitaire; g. un loup de mer = un phoque; h. une tÊte–de–loup = o perie de paianjeni; i. un froid de loup = un trÈs grand froid, un froid rigoureux; j. une faim de loup = une trÈs grande faim, une faim vorace; k. crier au loup = avertir d’un danger (parfois en exagérant l’importance); l. entre chien et loup = in amurg; m. marcher à pas de loup = a merge pe nesimtite, cu pasi furisati.

78. Exercice ouvert. A titre d’exemple:1. maigre comme un clou / un coucou / un hareng saur (ca un tar); 2. rendre maigre, devenir maigre = maigrir; 3. un morceau de maigre = un morceau de viande, de poisson qui n’a pas de graisse;4. yaourts, fromages maigres = faits avec du lait écrémé; 5. jours maigres = zile de post; 6. faire maigre = a tine post;

79. 1. e; 2. d; 3. f; 4. b

80. 1. presque personne; 2. tout le monde = chacun; 3. Monsieur Tout – le – monde = n’importe qui; 4. ces enfants; 5. tous les siens; 6. depuis toujours; 7. il exagÈre; 8. c’est le bout du monde = c’est trÈs loin: ce n’est pas le bout du monde = ce n’est pas difficile; 9. la perfection n’existe pas; 10. se dit pour excuser l’état ou les goÛts des gens; 11. faire tout un monde = s’efforcer.

81. A. broyer du noir = s’abandonner à des idées tristes.

Joie

Tristesse

Etre dans un bon jour

Se faire de la bile

Ne plus se sentir / se tenir de joie

Avoir droit à toute la peine

Déborder / bondir de joie

Etre triste comme un bonnet de nuit

Mener joyeuse vie

Ne plus savoir à quel saint se vouer

Faire grande chÈre et bon feu

Avoir le cafard

Frétiller de joie

Ne pas Être dans son assiette

Être aux anges

Avoir le cœur gros / plein

Être au septiÈme ciel

Boire le calice jusqu’à la lie

Se pamer de joie

82. A: 1; 4; 6; 7 (garder à qqn. un chien de sa chienne); 8; 11; 13; 15; 16; 19; 21. / B: 2; 3; 5; 9; 10; 12; 14; 17; 18; 20; 22.

83. 1. dormir comme un loir = dormir profondément (a dormi bustean); 2. avoir un œil de lynx = avoir une trÈs bonne vue; 3. Être gai comme un pinson = Être trÈs gai (vesel ca un cintezoi); 4. faire le pied de grue = attendre longtemps et en vain; 5. un froid de canard = un trÈs grand froid; 6. rester comme l’oiseau sur la branche = Être dans une situation difficile (a fi in pom); 7. avoir la puce à l’oreille = devenir méfiant (a intra la banuieli); 8. avoir une fiÈvre de cheval = avoir une trÈs grande fiÈvre; 9. Être / rester muet comme une carpe # bavard comme une pie (borgne); 10. mettre un bœuf sur sa langue = tenir sa langue.

Retenez aussi les expressions suivantes: ménager la chÈvre et le chou = a impaca si capra si varza; prendre le mors aux dents = a lua foc, a se infuria, a intra in viteza; faire l’ane pour avoir du son = a face pe prostul, ca sa – i mearga bine; avaler des couleuvres = a inghiti galusca; avoir d’autres chats à fouetter = a avea si alte griji.

MammifÈres

Reptiles

Oiseaux

Poissons

Insectes

Le loir

La couleuvre

Le pinson

La carpe

La puce

Le lynx

La grue

Le chien (2 fois)

Le canard

Le boeuf

L’oiseau

La chÈvre

Le cheval (2 fois)

Le renard

Le loup

Le taureau

L’ane

Le chat

Le lapin

Le zÈbre

84. 1. une mémoire de lapin = une trÈs courte mémoire; 2. un rat d’hôtel = personne qui s’introduit dans les chambres d’hôtel pour dévaliser les clients; 3. un appétit d’oiseau = un trÈs faible appétit; 4. une faim de loup = une trÈs grande faim; 5. un bouc émissaire = une personne ou un groupe sur lequel on fait retomber les fautes des autres; 6. un rat de l’Opéra = jeune danseuse, jeune danseur, élÈve de la classe de danse de l’Opéra, employé dans la figuration. 7. tÊte de linotte = personne écervelée, agissant étourdiment et à la légÈre.; 8. tÊte de Turc = à l’origine, dynamomÈtre sur lequel on s’exerçait dans les foires, en frappant sur une partie représentant une tÊte coiffée d’un turban. Sens figuré:Être la tÊte de Turc de quelqu’un, servir de tÊte de Turc = Être sans cesse en butte aux plaisanteries, aux railleries de quelqu’un.

85. 1. Il a fait ses études à Louis - le Grand. = métonymie du maitre pour l’objet: le lycée est sous le patronage de Louis XIV. 2. La Maison Blanche, le Vatican et l’Élysée…. . = métonymie du lieu pour le pouvoir qui y siÈge; 3. ……peu de cervelle = métonymie de l’organe pour la faculté mentale (l’intelligence).; 4. Le Français…. = métonymie du particulier pour le général: Les Français, en général.; 5. ……la Croix Rouge. = métonymie de l’insigne pour l’organisme. 6. …. un troisiÈme verre de curaçao = métonymie du nom de l’ile pour l’alcool qui la rend célÈbre.; 7. …cette Diane de bronze…. . . = métonymie du contenant pour le contenu: une statue de bronze de Diane de Poitiers.



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