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Le management: definition et évolution
Si l’on observe l’évolution des sociétés humaines de l’Antiquité à nos jours, une caractéristique frappante en est l’augmentation considérable de la production et des échanges aussi bien au niveau global que par tête. Le progrès technique a été l’une des conditions permissives de ce phénomène. Ce développement s’est accompagné d’une croissance de la taille et de la complexité des entreprises qui en sont le moteur. Il en est résulté l’émergence progressive des problèmes nouveaux, qui ont eux-mêmes entraîné l’apparition des méthodes permettant de leur apporter des solutions spécifiques.
La nécessité d’assurer la cohérence politique des sociétés avait conduit à l’instauration des règles, au demeurant fort diverses selon les lieux et les époques, régissant leur organisation. Certaines de ces règlements étaient d’ordre économique, puisque la spécialisation des tâches dans les sociétés avait pour corollaire qu’une partie de ses membres (gouvernants, administrateurs, membres du clergé ou soldats, par exemple) ne participât pas directement aux activités productives et ne puisse subsister que par un prélèvement, qu’il fallait organiser, sur le fruit de ces dernières.
Les questions soulevées par la croissance des organisations marchandes se sont pourtant avérées profondément différentes de celles que l’on avait rencontrées et résolues dans le domaine politique. Les intérêts en jeu y sont moins fondamentaux, étant plus privés que collectifs, et relevant, pour l’essentiel, de l’ordre patrimonial. L’individu ne s’efface pas devant l’entreprise à laquelle il appartient, et le contrat qui l’unit à elle est personnel et non pas social. Sous la pression de l’évolution de l’économie s’est développé, peu à peu, un ensemble de procédures et de règles de comportement, dont l’objet est de permettre d’assurer le fonctionnement des entreprises aussi efficace que possible. Le domaine ainsi couvert est celui de management.
Dans son acception économique, le verbe “manager” signifie “diriger une affaire”. Les synonymes les plus proches sont administrer, conduire, gérer. Manager vient en effet de l’anglais –to manage- qui signifie diriger, conduire, administrer, manier mais aussi parvenir à s’arranger, se débrouiller. Le substantif “management”est défini comme “l’ensemble des techniques d’organisation et de gestion d’une affaire, d’une entreprise”. Quant au manager lui-même, il est assimilé à un chef, un dirigeant.
Malgré un emploi souvent abusif et sans nuance, le verbe “manager” introduit au moins trois nuances essentielles qui permettent de le distinguer nettement du fait de “gérer”:
o implicitement, la notion de management fait référence à un contexte plutôt dynamique, en mouvement, qui oblige à des choix non déterminés à l’avance et non programmables, à prendre des initiatives en fonction du contexte, à réagir à des situations nouvelles, voire à les anticiper. Ce n’est pas un hasard si le terme est utilisé de plus en plus systématiquement depuis que l’environnement concurrentiel est considéré comme toujours plus complexe et turbulent; il est ainsi appliqué à toute une série de thèmes qui se caractérisent justement par l’incertitude, l’instabilité, le risque: management stratégique, management de projet, management de l’innovation, management interculturel, management des compétences etc. A priori, donc, la signification du verbe “manager” a pris ses distances avec l’acception courante du terme “gérer”, ce dernier étant caractérisé contraire par l’idée de routine, de stabilité, de mise en oeuvre appropriée d’outils et de principes fondés sur une approche rationnelle de l’organisation.
o de plus, la notion de management valorise le rôle de la personne qui agit: les caractéristiques mêmes du manager sont au moins aussi importantes que la pertinence des techniques qu’il manipule. Certes, le bon manager sera bien celui qui saura utiliser de manière efficace ses connaissances théorétiques et les instruments pratiques qu’il a à sa disposition; mais les principes et les outils ne sont rien indépendamment de la personne qui le choisit, les met en oeuvre de manière opportune, les modifie ou les transgresse, le cas échéant. Autrement dit, contrairement à une tendance récurrente dans la littérature de gestion, le management ne se réduit pas à un catalogue de théories et de bonnes pratiques. C’est aussi un ensemble de comportements, de savoir-faire, par définition peu normés et difficilement formalisables. C’est une compétence qui ne s’acquiert pas seulement par l’apprentissage classique, formation et expérience; elle résulte de caractéristiques intrinsèques des individus, innées pour certaines, et qui souvent n’apparaissent et ne sont validées que lorsque l’individu est en situation concrète de manager.
o non seulement la notion de management renvoie à la personne même du manager, mais elle fait référence, implicitement, aussi aux personnes managées. Certains auteurs le définissent d’ailleurs comme la manière dont sont mises en oeuvre les ressources humaines de l’entreprise par son encadrement. Depuis les travaux d’auteurs comme Douglas Mc Gregor, on sait que :
la conception que les dirigeants ont de la nature humaine influence leur leadership, c’est-à-dire leur mode d’exercice de’autorité et, à l’inverse,
la façon dont réagissent les individus dans l’organisation oriente le style de leadership des dirigeants.
Il existe bien une relation dialectique entre les acteurs du management, responsables et subordonnés, et cette relation est au coeur des problématiques du management. D’où l’importance accordée dans ce cours aux individus, aux relations sociales dans l’organisation, à la gestion des hommes et des compétences.
Manager, on le voit, suppose des connaissances théoriques, la maîtrise de divers principes et techniques relatifs au pilotage et à la gestion des organisations et suppose aussi des dispositions spécifiques des managers. Pour reprendre une expression convenue, le management est donc tout à la fois une science en raison des connaissances théoriques et des outils rationnels mobilisés, et un art car il fait appel à des dispositions personnelles et suppose intuition et créativité.
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