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Première tentative de conceptualisation (contribution de Fayol)
Fayol est, au même titre que Taylor, l’un des grands pionniers du management. Leurs doctrines se sont croisées, l’un (Taylor) partant de la base (les ateliers de production), l’autre (Fayol) partant du sommet (comment administrer et donc diriger une entreprise). Cet ingénieur français qui a été pendant trente ans directeur de la Société industrielle et minière de Commentry a aussi été le premier à proposer une approche rationnelle des activités de direction. Dans “Administration industrielle et générale”, ouvrage paru en 1916, Henri Fayol écrit que toutes les opérations dans une entreprise peuvent se répartir en six groupes représentant autant de fonctions:
- fonction technique : production, fabrication, transformation;
- fonction commerciale: achat, vente, échanges;
- fonction financière : recherche et gérance des capitaux ;
- fonction de sécurité : protection des biens et des personnes ;
- fonction de compatibilité : inventaire, bilan, prix de revient, statistique ;
- fonction administrative : administrer, c’est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler.
Cette typologie a certaines lacunes: la compatibilité est sans doute plus un service qu’une fonction à part entière, la gestion du personnel n’est pas envisagée en tant que fonction autonome
Malgré cela, elle a constitué et constitue encore un repère en matière de structuration et d’analyse des entreprises. Et surtout, elle identifie une fonction spécifique d’administration correspondant à la fonction de direction de l’entreprise, et donc aux différentes activités de managers. Pour Fayol, cette fonction administrative est essentielle car c’est elle qui définit les programmes, constitue le corps social de l’entreprise, coordonne les efforts et harmonise les actes. De la qualité de « l’administration » (on peur aussi lire « management ») va dépendre la capacité de l’entreprise à dégager un excédent et donc à se développer.
Le projet de Fayol était de préciser les contours de ce qu’il concevait comme le profile type du manager efficace. C’est d’ailleurs lui qui aurait le premier introduit le terme de management dans un ouvrage de langue française. Dans sa position de centre de décision relativement autonome, c’est bien le manager qui oriente les activités de l’organisation et qui porte la responsabilité de la réalisation des objectifs. Contrairement à une idée reçue, assez courante à son époque, Fayol pense que le manager (le dirigeant) ne se contente pas :
d’une part, de commander, c’est-à-dire assurer par sa personnalité et sa connaissance de l’administration de l’entreprise la bonne marche de celle-ci et la direction des individus qui y travaillent.
d’autre part, de contrôler, c’est-à-dire vérifier l’application des programmes d’action et des ordres grâce à des procédures rigoureuses et à un système de sanctions.
Le manager doit aussi :
prévoir, autrement dit envisager un programme adaptable afin de préparer l’avenir,
organiser, activité consistant à mettre en place les structures et procédures nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise,
coordonner activité consistant à assurer le lien et harmoniser les efforts des membres de l’organisation.
La mise en œuvre de ces activités du manager s’appuie, selon Fayol, sur une série de principes développés tout au long de son ouvrage. Certains de ces principes sont bien connus : l’autorité, la discipline, l’équilibre à définir entre centralisation et décentralisation, l’unité de commandement (« un agent ne doit recevoir des ordres que d’un seul chef »), la ligne hiérarchique(« la série des chef qui va de l’autorité supérieure aux agents inférieurs »). D’autres principes évoqués par Fayol sont moins souvent relevés alors qu’ils ont une certaine modernité, par exemple le principe d’équité et surtout la valorisation de l’initiative, Fayol reconnaissant ainsi, en pleine période de domination du modèle taylorien-fordien, l’apport potentiel de tous les individus dans l’entreprise, et pas seulement de ceux qui disposent de l’autorité: « l’initiative de tous, venant s’ajouter à celle du chef et, au besoin, la suppléer, est une grande force pour les entreprises ».
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