L΄évolution des phobies

L évolution des phobies

1.Causes

Les phobies sociales et les phobies spécifiques se retrouvent parfois chez les membres d'une même famille, ce qui indique la présence d'un facteur génétique. Certaines personnes naissent avec une prédisposition à l'anxiété, ce qui les rend particulièrement à risque de développer des phobies.

Les phobies peuvent se développer en réponse à des pressions ou à la suite d'un événement traumatisant.. C'est ce qu'on entend par l'état de stress post-traumatique. Dans d'autres cas cependant, des peurs irrationnelles peuvent se développer sans aucun événement déclencheur. Les adultes reconnaissent généralement que leurs peurs sont irrationnelles ou excessives, et cela peut constituer un facteur d'isolement pour eux : ils ne parlent pas à leur famille ou à leurs amis d'une peur qu'ils jugent ridicule.

Les phobies font aussi partie du processus naturel de développement. La plupart des enfants passent par des périodes où ils ont peur de l'obscurité, des monstres ou des inconnus. Beaucoup d'adolescents ressentent aussi une anxiété relativement à leur image de soi et à la façon dont les autres les perçoivent. Ces peurs ou anxiétés sont normales et s'atténuent habituellement avec le temps. Dans certains cas cependant, elles peuvent persister ou même devenir incapacitantes.

2. Symptômes

L'anxiété qu'une personne phobique ressent est évidente dès qu'elle se trouve dans une situation particulière. L'anxiété peut se manifester par des symptômes physiques aussi bien que mentaux.

Sur le plan mental, l'anticipation d'une situation particulière ou le désir d'éviter cette situation peut rendre une personne tellement inquiète qu'elle ne peut plus dormir, se sent fatiguée et irritable, ou peut même avoir de la difficulté à se concentrer sur d'autres sujets.

Des symptômes physiques accompagnent souvent l’intense anxiété due a une phobie : ils sont de type rougissement, transpirations profundes, tremblements et autres symptômes de l 'anxiété, comme les difficultés a parler,, des nausées et autres troubles gastrigues. L’anxiété liée à la peur peut provoquer aussi une transpiration abondante, une respiration bruyante, une accélération du rythme cardiaque (palpitations), des étourdissements ou même l'évanouissement. L'anxiété peut aussi causer une tension ou une douleur musculaire, et interférer avec la digestion, entrainant par exemple de la diarrhea. Ces symptômes visibles intensifient la crainte de désapprobation et les symptômes elles-mêmes peuvent devenir un foyer supplémentaire de crainte. La crainte des symptômes puet créer un cycle vicieux : car toutes les personnes atteintes de phobies craignent de ressentir les symptômes, plus elles risquent de les développer.

On peut identifier des phobies particulières lorsque la peur suscitée par certaines situations - ou leur simple évocation - est assez intense pour que les gens perdent leur capacité d'y faire face. Les efforts déployés par ces personnes pour éviter ces situations peuvent devenir débilitants et perturber gravement leur vie.

Les attaques de panique peuvent dégénérer en phobies. Le trouble panique est caractérisé par des sentiments de panique et de terreur extrêmes et soudains. L'attaque peut provoquer une accélération du rythme cardiaque, et la personne se sent faible et étourdie, transpire et peut même s'évanouir. Ces épisodes de panique peuvent se produire à n'importe quel moment de la journée ou de la nuit et s'accompagnent souvent de nausées, de douleurs à la poitrine, d'un sentiment d'irréalité et de perte de contrôle. Le trouble panique n'est pas une phobie, mais plutôt un trouble anxieux. Cependant, subir une attaque de panique dans l'ascenseur peut entrainer l'apparition d'une peur des ascenseurs ou des espaces clos; la peur de subir une attaque de panique dans des lieux publics peut faire en sorte que la personne évite ces endroits, d'où le développement d'une agoraphobie. De même, les attaques de panique peuvent devenir des symptômes de phobies, qui se déclenchent lorsque la personne est exposée aux objets ou aux situations redoutés.

Il existe deux types de phobies sociales : en général, la phobie inclut toutes les situations sociales en dehors du cercle familial, et peut être associée à une faible estime de soi et à la peur des critiques. Le fait d'éviter des situations sociales mène souvent à l'isolement. Par ailleurs, on observe un autre type de phobie sociale chez les personnes qui sont normalement à l'aise dans des situations sociales informelles, mais deviennent excessivement nerveuses, anxieuses et agitées lorsqu'elles sont le centre de l'attention. Ce genre de phobie touche les personnes qui doivent agir ou parler en public, même lorsqu'elles ont déjà l'habitude d'être sous les feux des projecteurs..

L'agoraphobie survient, dans la plupart des cas, lorsque la personne croit qu'elle n'a aucune issue ou aucune possibilité de s'échapper vers un lieu sûr (habituellement sa maison). Les personnes atteintes sont effrayées à l'idée de se retrouver dans des lieux publics, des magasins, dans une foule, ou encore de voyager seules; elles sont sujettes à des attaques de panique lorsqu'elles doivent sortir seules.

La phobie peut regrouper différentes peurs qui se chevauchent, et il en résulte une peur excessive de quitter la sécurité de sa maison. Pour cette raison, l'agoraphobie est considérée comme le plus incapacitant des troubles anxieux.

Si elles ne sont pas traitées, les phobies spécifiques se développent généralement chez de jeunes adultes et persistent pendant de nombreuses années. Lorsque les personnes atteintes arrivent facilement à éviter les situations phobogènes, la phobie a peu de répercussions sur leur vie.

Cependant, lorsqu'elles doivent prendre des mesures excessives pour éviter l'objet de leurs peurs, la phobie devient un obstacle à un fonctionnement normal.

C'est là qu'il est important de chercher de l'aide. Des médicaments ou différentes formes de thérapies permettront aux personnes phobiques de travailler et de mener une vie sociale normale.

3. Prévention et traitement

Le traitement pourra être soit biologique, soit psychologique.

Les interventions biologiques se font avec des médicaments antidépresseurs efficaces dans le traitement des divers symptômes associés aux phobies sociales, aux attaques de panique, et à une dépression concommitente. Les agents antidépresseurs (benzodiazépines) et les bêta-bloquants peuvent aussi jouer un rôle dans le traitement. Les médicaments disponibles sont :

• Les inhibiteurs spécifiques du recaptage de la sérotonine (ISRS), qui modifient les niveaux de sérotonine dans le cerveau, et ont moins d'effets indésirables que les autres antidépresseurs.
• Les antidépresseurs tricycliques utilisés à faible dose, qui sont couramment utilisés pour traiter les troubles anxieux; cependant ces médicaments ont des effets secondaires, notamment étourdissements, somnolence, sécheresse de la bouche et gain de poids.
• Les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMO) donnent de bons résultats dans le traitement des troubles de panique et des phobies sociales. Ces médicaments exigent du patient qu'il se soumette à un régime alimentaire restrictif, ce qui peut devenir dérangeant. Mais ne pas adhérer à ce régime peut entrainer de très sérieuses réactions.
• Les bêtabloquants - normalement utilisés dans le traitement des maladies cardiaques - sont efficaces dans le traitement de la phobie sociale. Ils sont spécifiquement prescrits pour les personnes qui doivent agir ou parler en public et qui ont besoin d'une aide de courte durée pour maitriser les symptômes physiques de la phobie.
• Les benzodiazépines sont des médicaments anti-anxiété efficaces qui peuvent être utiles pour le traitement à court terme de l'anxiété, ou pour intervenir rapidement lors d'une attaque de panique aiguë, ou pendant un traitement de comportement, lorsque la personne tente de confronter ses phobies spécifiques ou des situations redoutées.

La psychothérapie est une intervention psychologique non médicamenteuse efficace dans le traitement des phobies sociales, des troubles de panique, et des phobies spécifiques.

La thérapie cognitive est une intervention psychologique spécifique, efficace dans le traitement des phobies sociales et des troubles paniques, qui vise à modifier la façon de penser et tente d'aider la personne à mieux comprendre les croyances de base qui sous-tendent ses peurs.

La thérapie comportementale(CBT) est efficace dans les cas de phobies spécifiques. Les traitements médicamenteux sont de type “antidépresseurs”, comme les inhibiteurs selectifs de la recapture da la sérotonine (SSRI), ainsi que des médicaments tells que les benzodiazépines. Certains personnes atteintes d’une forme de phobie sociale apple phobie de la représentation, peuvent etre traitées par les beta-bloquants, qui sont couramment utilises pour contrôler la tension artérielle.

La CBT est également très utile pour traiter la phobie sociale . Quand il est employé en cas de phobie sociale , ce traitement est base sur une procédure appelée thérapie d’exposition. Cette technique permet d’aider les patients à progressivement devenir plus a l’aise dans les situations qui les effraient. Les processus d’exposition comporte typiquement trois étapes

La première consiste a présenter la situation redoutée aux personnes.

La deuxième consiste a faire augmenter le risqué de desaprobation dans cette situation de façon que les personnes prennent conscience qu’elles peuvent prendre en charge le rejet ou la critique.

La troisième étape comporte l’enseignement de techniques permettant de faire face à la disapprobation. Au cours de cette étape , les personnes imaginent leur pire crainte et sont encourages a developer des réponse constructives a cette crainte et a la desaprobation perçue.

La thérapie cognitivo-comportamentale des phobies comporte également un entrainement à la gestion de l’anxiété. La restructuration cognitive constitue un autre aspect important du traitement, elle permet d,aider les individus a identifier leurs erreurs de jugement et a developer des appréhensions plus rationnelles de la probabilité de danger en situations sociaux.

Les thérapies de soutien comme la thérapie de groupe, ou la thérapie de couple ou familiale permettant d’informer les parents au sujet des troubles, sont aussi utiles. Parfois des personnes atteintes d’une phobie peuvent également tirer profit d’une formation aux compétences sociales. La personne qui en est atteinte est exposée graduellement à ses phobies afin d'apprendre à les confronter et à gérer l'anxiété qu'elles génèrent. Le fait d'affronter sa peur dans la sécurité d'un milieu thérapeutique aide le patient à domestiquer ses phobies et l'amène graduellement à mettre en perspective ses peurs - et ses réactions à ses peurs.

Parler d'une peur spécifique peut contribuer à diminuer l'anxiété intense qui lui est associée. La famille et les amis proches peuvent offrir un soutien utile, notamment lorsque l'anxiété se développe à la suite d'un événement vécu traumatisant. Les groupes d'entraide permettent aux participants de verbaliser leur propre histoire et d'élargir leurs horizons en écoutant celles des autres, et de voir comment ils s'y prennent pour vivre avec leurs peurs. De plus, les techniques de relaxation et de gestion du stress - apprises auprès de professionnels ou de groupes, ou encore dans des livres et des vidéos - peuvent se révéler très utiles dans la maitrise de l'anxiété.