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DIFFÉRENCIATION PROGRESSIVE DES INDIVIDUS ET DES RACES
L’inégalité entre les divers individus d’une race est d’autant plus grande que celle cette est plus élevée. — Egalité mentale de tous les individus des races inférieures. — Ce ne sont pas les moyennes des peuples mais leurs couches supérieures qu’il faut comparer pour apprécier les différences qui séparent les races. — Les progrÈs de la civilisation tendent à différencier de plus en plus les individus et les races. — Conséquences de cette différenciation — Raisons psychologiques qui l’empÊchent de devenir trop considérable. — Les divers individus des races sont trÈs différenciés au point de vue de l’intelligence et trÈs peu au point le vue du caractÈre. — Comment, l’hérédité tend à ramener constamment les supériorités individuelles au type moyen de la race. — Observations anatomiques confirmant la différenciation psychologique progressive des races, des individus et des sexes.
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Les races supérieures ne se distinguent pas uniquement par leurs caractÈres psychologiques et anatomiques des races inférieures. Elles s’en distinguent encore par la diversité des éléments qui entrent dans leur sein. Chez les races inférieures, tous les individus, alors mÊme qu’ils sont de sexes différents, possÈdent à peu prÈs le mÊme niveau mental. Se ressemblant tous, ils présentent l’image parfaite de l’égalité rÊvée par nos socialistes modernes. Chez les races supérieures, l’inégalité intellectuelle des individus et des sexes est, au contraire, la loi.
Aussi, n’est-ce pas en comparant entre elles les moyennes des peuples, mais leurs couches élevées — quand ils en possÈdent — qu’on peut mesurer l’étendue des différences qui les séparent. Hindous, Chinois, Européens se différencient intellectuellement trÈs peu par leurs couches moyennes. Ils se différencient considérablement au contraire par leurs couches supérieures.
Avec, les progrÈs de la civilisation, non seulement les races, mais encore les individus de chaque race, ceux du moins des races supérieures, tendent à se différencier de plus en plus. Contrairement à nos rÊves égalitaires, le résultat de la civilisation moderne n’est pas de rendre les hommes de plus en plus égaux intellectuellement, mais, au contraire, de plus en plus différents.
Une des principales conséquences de la civilisation est, d’une part, de différencier les races par le travail intellectuel, chaque jour plus considérable, qu’elle impose aux peuples arrivés à un haut degré de culture, et d’autre part de différencier de plus en plus les diverses couches dont chaque peuple civilisé se compose.
Les conditions de l’évolution industrielle moderne condamnent les couches inférieures des peuples civilisés à un labeur trÈs spécialisé, qui, loin d’accroitre leur intelligence, ne tend qu’à la réduire. Il y a cent ans, un ouvrier était un véritable artiste capable d’exécuter tous les détails d’un mécanisme quelconque, d’une montre, par exemple. Aujourd’hui, c’est un simple manœuvre, qui ne fabrique jamais qu’une seule piÈce, passe sa vie à forer des trous semblables, polir le mÊme organe, conduire la mÊme machine. Il en résulte que son intelligence arrive bientôt à s’atrophier tout à fait. Pressé par les découvertes et la concurrence, l’industriel, ou l’ingénieur qui dirige l’ouvrier, est obligé, au contraire, d’accumuler infiniment plus de connaissances, d’esprit d’initiative et d’invention que le mÊme industriel, le mÊme ingénieur, il y a un siÈcle. Constamment exercé, son cerveau subit la loi qui régit, dans en cas, tous les organes, il se développe de plus en plus.
Tocqueville avait déjà indiqué cette différenciation progressive des couches sociales à une époque oÙ l’industrie se trouvait bien loin du degré de développement atteint aujourd’hui. « A mesure que le principe de la division du travail reçoit une application plus complÈte, l’ouvrier devient plus faible, plus borné et plus dépendant. L’art fait des progrÈs, l’artisan rétrograde. Le patron et l’ouvrier diffÈrent chaque jour davantage. »
Aujourd’hui, un peuple supérieur peut, au point de vue intellectuel, Être considéré comme constituant une sorte de pyramide à gradins, dont la plus grande partie est formée par les masses profondes de la population, les gradins supérieurs par les couches intelligentes , la pointe de la pyramide, par une toute petite élite de savants, d’inventeurs, d’artistes, d’écrivains, groupe infiniment restreint vis-à-vis du reste de la population, mais qui, à lui seul, donne le niveau d’un pays sur l’échelle intellectuelle de la civilisation. Il suffirait de le faire disparaitre pour voir disparaitre en mÊme temps tout ce qui fait la gloire d’une nation. « Si la France, comme le dit justement Saint-Simon, perdait subitement ses cinquante premiers savants, ses cinquante premiers artistes, ses cinquante premiers fabricants, ses cinquante premiers cultivateurs, la nation deviendrait un corps sans ame, elle serait décapitée. Si elle venait au contraire à perdre tout son personnel officiel, cet événement affligerait les Français parce qu’ils sont bons, mais il n’en résulterait pour le pays qu’un faible dommage. »
Avec les progrÈs de la civilisation, la différenciation entre les couches extrÊmes d’une population s’accroit fort rapidement ; elle tend mÊme, à un certain moment, à s’accroitre suivant ce que les mathématiciens appellent une progression géométrique. Il suffirait donc, si certains effets de l’hérédité n’y mettaient obstacle, de faire intervenir le temps pour voir les couches supérieures d’une population séparées intellectuellement des couches inférieures par une distance aussi grand que celle qui sépare le blanc du nÈgre, ou mÊme le nÈgre du singe.
Mais plusieurs raisons s’opposent à ce que cette différenciation intellectuelle des couches sociales, tout en devenant trÈs grande, s’accomplisse avec autant de rapidité qu’on pourrait théoriquement l’admettre. En premier lieu, en effet, la différenciation ne porte guÈre que sur l’intelligence, peu ou pas sur le caractÈre ; et nous savons que c’est le caractÈre, et non l’intelligence, qui joue le rôle fondamental dans la vie des peuples. En second lieu, les masses tendent aujourd’hui, par leur organisation et leur discipline, à devenir toutes-puissantes. Leur haine des supériorités intellectuelles étant évidente, il est probable que toute aristocratie intellectuelle est destinée à Être violemment détruite par des révolutions périodiques, à mesure que les masses populaires s’organiseront, comme fut détruite, il y a un siÈcle, l’ancienne noblesse. Lorsque le socialisme s’étendra en maitre sur l’Europe, sa seule chance d’exister quelque temps sera de faire périr, jusqu’au dernier, tous les individus possédant une supériorité capable de les élever, si faiblement que ce soit, au-dessus de la plus humble moyenne.
En dehors des deux causes que je viens d’énoncer et qui sont d’ordre artificiel, puisqu’elles résultent de conditions de civilisation pouvant varier, il en est une beaucoup plus importante — parce qu’elle est une loi naturelle inéluctable — et qui empÊchera toujours l’élite d’une nation, non pas de se différencier intellectuellement des couches inférieures, mais de s’en différencier par trop rapidement. En présence des conditions actuelles de la civilisation qui tendent, de plus en plus, à différencier les hommes d’une mÊme race, se trouvent en effet les pesantes lois de l’hérédité, qui tendent à faire disparaitre, ou à ramener à la moyenne, les individus qui la dépassent trop nettement.
Des observations déjà anciennes, mentionnées par tous les auteurs de travaux sur l’hérédité, ont prouvé en effet que les descendants de familles éminentes par l’intelligence subissent tôt ou tard — tôt, le plus souvent, — dégénérescences qui tendent à les supprimer tout à fait.
La grande supériorité intellectuelle ne parait donc s’obtenir qu’à la condition de ne laisser derriÈre soi que des dégénérés. En fait, ce n’est qu’en empruntant sans cesse aux éléments placés au-dessous d’elle, que peut subsister la pointe de la pyramide sociale dont je parlais plus haut. Si l’on réunissait dans une ile isolée tous les individus composant cette élite, on formerait, par leurs croisements, une race atteinte de dégénérescences variées et condamnée par conséquent à disparaitre bientôt. Les grandes supériorités intellectuelles peuvent se comparer à ces monstruosités botaniques créées par l’artifice du jardinier. Abandonnées à elles-mÊmes, elles meurent ou retournent au type moyen de l’espÈce, qui, lui, est tout-puissant, parce qu’il représente la longue série des ancÊtres.
L’étude attentive des divers peuples montre que si les individus d’une mÊme race se différencient immensément par l’intelligence ils se différencient assez peu par le caractÈre, ce roc invariable dont j’ai déjà montré la permanence à travers les ages. Nous devons donc en étudiant une race la considérer à deux points de vue fort différents. Au point de vue intellectuel elle ne vaut que par une petite élite à laquelle sont dus tous les progrÈs scientifiques littéraires et industriels d’une civilisation. Au point de vue du caractÈre c’est la moyenne seule qu’il importe de connaitre. C’est du niveau de cette moyenne que dépend toujours la puissance des peuples. Ils peuvent à la rigueur se passer d’une élite intellectuelle mais non d’un certain niveau de caractÈre. Nous le montrerons bientôt.
Ainsi, tout en se différenciant intellectuellement de plus en plus à travers les siÈcles, les individus d’une race tendent toujours au point de vue du caractÈre à osciller autour du type moyen de cette race. C’est à ce type moyen, qui s’élÈve fort lentement, qu’appartient la trÈs grande majorité des membres d’une nation. Ce noyau fondamental est revÊtu — au moins chez les peuples supérieurs — d’une mince couche d’esprits éminents, capitale au point de vue de la civilisation, mais sans importance au point de vue de la race. Sans cesse détruite, elle est renouvelée sans cesse aux dépens de la couche moyenne qui, elle, ne varie que fort lentement, parce que les moindres variations, pour devenir durables, demandent à Être accumulées dans le mÊme sens par l’hérédité pendant plusieurs siÈcles.
Il y a plusieurs années déjà que j’étais arrivé, en m’appuyant sur des recherches d’ordre purement anatomique, aux idées qui précÈdent sur la différenciation des individus et des races, et pour la justification desquelles je n’ai invoqué, aujourd’hui, que des raisons psychologiques. Les deux ordres d’observation conduisant aux mÊmes résultats, je me permettrai de rappeler quelques-unes des conclusions de mon premier travail. Elles s’appuient sur des mensurations exécutées sur plusieurs milliers de cranes anciens et modernes appartenant à des races diverses. En voici les parties les plus essentielles :
Le volume du crane est en rapport étroit avec l’intelligence, lorsque, laissant de côté les cas individuels, on opÈre sur des séries. On constate alors que ce qui distingue les races inférieures des races supérieures, ce ne sont pas de faibles variations dans la capacité moyenne de leurs cranes, mais bien ce fait essentiel que la race supérieure contient un certain nombre d’individus au cerveau trÈs développé, alors que la race inférieure n’en contient pas. Ce n’est donc pas par les foules, mais bien par le nombre de ceux qui s’en distinguent, que les races diffÈrent. D’un peuple à l’autre, la différence moyenne du crane — sauf quand on considÈre les races tout à fait inférieures — n’est jamais bien considérable.
En comparant les cranes des diverses races humaines, dans le présent et le passé, on voit que les races dont le volume du crane présente les plus grandes variations individuelles sont les races les plus élevées en civilisation ; qu’à mesure qu’une race se civilise, les cranes des individus qui la composent se différencient de plus en plus ; ce qui conduit à ce résultat que ce n’est pas vers l’égalité intellectuelle que la civilisation nous conduit, niais vers une inégalité de plus en plus profonde. L’égalité anatomique et physiologique n’existe qu’entre individus de races tout à fait inférieures. Entre les membres d’une tribu sauvage, tous adonnés aux mÊmes occupations, la différence est forcément minime. Entre le paysan, qui n’a que trois cents mots dans son vocabulaire, et le savant, qui en a cent mille avec les idées correspondantes, la différence est, au contraire, gigantesque.
Je dois ajouter à ce qui précÈde que la différenciation entre individus produite par le développement de la civilisation se manifeste également entre les sexes.Chez les peuples inférieurs ou dans les couches inférieures des peuples supérieurs, l’homme et la femme sont intellectuellement fort voisins. A mesure au contraire que les peuples se civilisent, les sexes tendent de plus en plus à se différencier.
Le volume du crane de l’homme et de la femme, mÊme quand on compare uniquement, comme je l’ai fait, des sujets d’age égal, de taille égale et de poids égal, présente les différences trÈs rapidement croissantes avec le degré de la civilisation. TrÈs faibles dans les races inférieures, ces différences deviennent immenses dans les races supérieures. Dans ces races supérieures, les cranes féminins sont souvent à peine plus développés que ceux des femmes de races trÈs inférieures. Alors que la moyenne des cranes parisiens masculins les range parmi les plus gros cranes connus,la moyenne des cranes parisiens féminins les classe parmi les plus petits cranes observés, à peu prÈs au niveau de ceux des Chinoises, à peine au-dessus des cranes féminins de la Nouvelle-Calédonie
Je dis intelligentes, sans ajouter instruites. C’est une erreur spéciale aux peuples latins de croire qu’il y ait parallélisme entre l’instruction et l’intelligence. L’instruction implique uniquement la possession d’une certaine dose de mémoire, mais ne nécessite pour Être acquise aucune qualité de jugement, de réflexion, d’initiative ni d’esprit d’invention. On rencontre trÈs fréquemment des individus abondamment pourvus de diplômes quoique trÈs bornés, mais on rencontre, aussi fréquemment, des individus fort peu instruits et possédant pourtant une intelligence élevée. Les couches supérieures de notre pyramide seraient donc formées d’éléments empruntés à toutes les classes. Toutes les professions renferment un trÈs petit nombre d’esprits distingués. Il parait probable cependant, en raison des lois de l’hérédité, que ce sont les classes sociales dites supérieures qui en renferment le plus et c’est sans doute en cela surtout que réside leur supériorité.
Dr Gustave le Bon. Recherches anatomiques et mathématiques sur les variations de volume du cerveau et sur leurs relations avec l’intelligence. In-8°, 1879. Mémoire couronné par l’Académie des sciences et par la Société d’anthropologie.
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