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'Le Devoir conjugal' : de la conceptualisation à la diffusion

la sociologie



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DOCUMENTE SIMILARE

'Le Devoir conjugal de la conceptualisation à la diffusion

1. Introduction

a conjugaison française semble difficile à apprendre et à mémoriser parce qu’elle implique un certain nombre d’irrégularités. En réalité, 82% des verbes suivent deux patrons verbaux. Mais le tout se complique lorsqu’on considÈre la fréquence lexicale : alors que les verbes du 1er groupe avec changements orthographiques et du 3e groupe qui sont irréguliers représentent 17% des verbes dans l’ensemble, cette proportion s’élÈve à 32% parmi les 1 000 verbes les plus fréquents. Ainsi, prÈs d’un verbe sur trois employés dans la vie courante est irrégulier. C’est de ces irrégularités que nait le besoin de conjugueurs.



Les conjugueurs existent depuis longtemps :1843 marque la premiÈre édition de l’ouvrage fort populaire de Louis-Nicolas Bescherelle sous forme imprimée. Les limites posées par l’impression empÊchant de présenter l’ensemble des verbes du français, on a le plus souvent recours à des modÈles verbaux depuis le début du 20e siÈcle. L’Art de conjuguer dans la collection Bescherelle est l’exemple le plus connu de ce type d’ouvrage. Ces ouvrages comportent généralement deux parties essentielles : une liste de verbes et un ensemble de modÈles verbaux, habituellement accompagnés de remarques sur certaines variations de conjugaison. Notons en passant que le Bescherelle ne compte pas 12 000 verbes comme le suggÈre son sous-titre mais plutôt prÈs de 7 000.

Les conjugueurs informatisés existent depuis le milieu des années 80. Ils présentent deux avantages : ils ne sont pas limités par le volume d’information que représente la conjugaison de tous les verbes et ils permettent des possibilités infinies de recherche des verbes. Certains conjugueurs ont depuis quelques années apparu sur Internet. Les fonctions exploitées varient grandement de l'un à l’autre, mais les possibilités de recherche sont toujours trÈs limitées et les processus de conception ne sont presque jamais expliqués. Je décrirai plus loin les plus connus des conjugueurs disponibles sur Internet, mais je présenterai d’abord la base de données du Devoir Conjugal (Beaudoin, 2000).

Le Devoir conjugal inclut un trÈs grand nombre de verbes, fait l’élision là oÙ c’est nécessaire, présente tous les temps verbaux contemporains, présente les verbes pronominaux avec les pronoms appropriés et donne de l’information de base sur les verbes : transitivité, verbes impersonnels, fréquence lexicale, groupe verbal, auxiliaire, verbes défectifs, remarques diverses, etc. Il permet de repérer les verbes conjugués de façon similaire. Le site possÈde aussi un outil de recherche sophistiqué : il admet les caractÈres joker, ce qui rend possible, par exemple, la production d’une liste de tous les verbes se terminant en mer ou de ceux débutant par entre. L’outil de recherche peut également effectuer des recherches selon plusieurs critÈres, puis trier le résultat de la recherche selon l’infinitif, le groupe verbal, l’auxiliaire ou la fréquence lexicale. Ces fonctions ne sont pas négligeables puisqu’elles permettent de faire ressortir certaines régularités auparavant difficiles à établir.

Le processus de développement de la base de données du Devoir conjugal a impliqué plusieurs étapes. Il faut établir d’emblée que la base de données a d’abord été construite par rÈgles à partir d’une liste de verbes et d’informations sur ces verbes. Ces rÈgles ne prédisent cependant pas parfaitement les conjugaisons ; il a ainsi fallu apporter des corrections, notamment pour certains verbes du 3e groupe. Je décrirai en détail ce processus dans la section suivante, mais il se résume en deux grandes phases : d’abord, la construction des conjugaisons par rÈgles, puis la transformation permettant d’incorporer certaines irrégularités.

2. Processus de développement de la base de données

2.1. Phase bases de données relationnelles dynamiques

Plusieurs facteurs linguistiques rendent difficile la construction d’une base de données de conjugaison. Un verbe est composé de plusieurs morphÈmes qui sont interdépendants ; on ne peut pas, par exemple, séparer dans la forme le morphÈme du temps et celui de la personne. De plus, l’existence de l’élision et des verbes essentiellement pronominaux compliquent la construction d’un conjugueur. Ces complications pourraient Être contournées en construisant une base de données par saisie de chaque conjugaison de chaque verbe individuellement. En employant cette méthode, une base de données de l’envergure du Devoir conjugal prendrait des années à saisir. Or, le risque d’erreurs de saisie grandit à chaque fois qu’on touche le clavier. J’ai rapidement opté pour la construction des données à partir de rÈgles. Une telle stratégie implique de saisir l’infinitif des verbes ainsi que certaines informations essentielles (modÈle verbal, verbes essentiellement pronominaux ou non, élision, auxiliaire et base), puis de développer des rÈgles de construction des conjugaisons.

Ce processus suppose des corrections à posteriori (environ 300 verbes sur l’ensemble) mais comporte plusieurs avantages : la stratégie est plus rapide, elle comporte moins d’erreurs de saisie, les erreurs de rÈgles se corrigent plus aisément que des corrections à apporter à plusieurs verbes, il est rapide d’ajouter des verbes et il est plus facile d’organiser une révision systématique à la fin du développement. De plus, ce processus force le chercheur à effectuer une analyse du systÈme verbal puisque les rÈgles ne sont pas disponibles. Enfin, cette démarche fait ressortir certaines régularités autrement peu évidentes. L’information résultant de cette analyse est ensuite disponible pour les utilisateurs.

J’ai donc construit quatre bases de données qui ont été mises en relation. Ces bases de données ont été construites sur FileMaker Pro (2001) (dénommé FileMaker par la suite), un logiciel simple et relativement efficace pour la gestion de bases de données. Voici une courte description de chacune d’elles.

La base 'Verbe'

La base 'Verbe' est la base principale qui répertorie les infinitifs, les bases verbales, de l’information sur la pronominalité, sur l’élision, sur l’auxiliaire, sur le canevas de conjugaison et sur des morphÈmes additionnels de conjugaison. Cette information a été saisie à partir de divers ouvrages (Bescherelle (1991), Robert électronique (Rey-Debove & Rey, 1996), Verbum (Saint-Pierre & Jacob, 1996), dictionnaire des noms communs de l'ABU (nd), Bergeron (1980), etc.). C’est cette base de données qui recevra les conjugaisons construites par rÈgles. D’autres informations ont été ultérieurement ajoutées (racine, groupe verbal, transitivité[1], pronominalité, fréquence lexicale[2], modÈle de conjugaison de Bescherelle pour fin de comparaison et des remarques).

La base 'Élision'

La base 'Élision' est celle des pronoms. Elle compte neuf fiches qui consignent les pronoms sujets et objets réfléchis, essentiels à la conjugaison : une fiche pour le verbe aller, une fiche pour les verbes non pronominaux sans élision conjugués avec avoir, une fiche pour les verbes non pronominaux sans élision conjugués avec avoir ou Être, une fiche pour les verbes non pronominaux sans élision conjugués avec Être, une fiche pour les verbes non pronominaux avec élision conjugués avec avoir, une fiche pour les verbes non pronominaux avec élision conjugués avec avoir ou Être, une fiche pour les verbes non pronominaux avec élision conjugués avec Être, une fiche pour les verbes essentiellement pronominaux sans élision et une fiche pour les verbes essentiellement pronominaux avec élision. En plus de chaque forme de pronom personnel sujet et réfléchi, il faut trois autres formes de la 1re personne du singulier du pronom sujet et deux autres formes pour les pronoms réfléchis (sauf pour les 1Ère et 2e personnes du pluriel). Ces pronoms additionnels sont nécessaires à la présentation de certains temps composés : le plus-que-parfait et le passé composé diffÈrent des autres temps composés quant aux pronoms ; de plus, la 1e personne du singulier du passé composé diffÈre des autres temps. Les pronoms on et ils ont été retenus pour la 3e personne du singulier et du pluriel pour simplifier la présentation et parce qu’ils sont plus inclusifs du féminin et du masculin que il et elle et leur pluriel respectif. De plus, certains verbes impliquant une réciprocité ne peuvent prendre que le on comme pronom sujet à la 3e personne du singulier.

La base 'Auxiliaires'

C'est la base de données qui fournit les diverses formes conjuguées des auxiliaires avoir et Être.

La base 'Terminaisons'

Cette base est celle des terminaisons verbales des divers modÈles qui s’ajouteront aux bases verbales pour construire les conjugaisons. En tout, 68 modÈles ont été isolés dont un qui couvre à lui seul plus de 5 500 verbes du 1er groupe avec ou sans changements orthographiques. Les modÈles ont été développés à partir de divers ouvrages (Bescherelle, Robert et Verbum). Une analyse en cours de route a permis d’établir que les 68 modÈles retenus étaient tous différents les uns des autres. Les canevas ne correspondent pas tous à ceux des ouvrages consultés, qui manquaient de précision et menaient à des erreurs. On trouvera dans le tableau 1 la liste des verbes types pour ces 68 modÈles.

aimer
envoyer
finir
haÃr
avoir
Être
aller
tenir
acquérir
sentir
vÊtir
couvrir
cueillir
assaillir
faillir
défaillir
bouillir

dormir
courir
mourir
servir
fuir
gésir
recevoir
voir
prévoir
pourvoir
savoir
devoir
pouvoir
mouvoir
pleuvoir
falloir
valoir

vouloir
asseoir
seoir
surseoir
choir
rendre
rompre
prendre
battre
mettre
peindre
vaincre
traire
faire
plaire
connaitre
naitre

croitre
accroitre
croire
boire
clore
conclure
absoudre
coudre
moudre
suivre
vivre
lire
dire
rire
écrire
confire
cuire

Tableau 1 : liste des verbes types pour les 68 modÈles du Devoir conjugal

La base de données principale (Verbe) doit inclure les conjugaisons. Ces conjugaisons ont été construites par des rÈgles à partir de l’information comprise dans l'ensemble des bases de données. La rÈgle type pour la construction d’un verbe simple a la structure donnée dans le tableau 2.

Pronom
sujet
et réfléchi

Base du verbe

MorphÈmes additionnels

Terminaison

Tableau 2 : rÈgle type pour la construction d’un verbe simple

Les pronoms sont tirés de la base 'Elision' en fonction des caractéristiques du verbe : avec ou sans élision, verbe essentiellement pronominal ou non, conjugué avec Être ou avoir. Lorsque le verbe pouvait Être conjugué avec l’un ou l’autre des auxiliaires, nous avons choisi de présenter l’auxiliaire avoir puisqu’il est généralement plus fréquent. La base du verbe correspond habituellement à la racine du verbe, sauf pour les verbes du 1er groupe avec changements orthographiques et pour certains verbes du 3e groupe. Pour les verbes du 1er groupe avec changements orthographiques, il faut effacer une partie de la fin de la racine et la remplacer par un ou deux morphÈmes additionnels ; ces morphÈmes étaient laissés vides pour les verbes sans changements orthographiques. Il existe trois types de changements orthographiques :

  1. alternance de voyelles selon que la syllabe finale est muette ou prononcée (comme pour élever qui devient j’élÈve) :

Racine : élev Base : él MorphÈmes :ev/Èv

  1. adoucissement de la consonne phonétique du début de la syllabe finale (comme pour manger qui devient je mangeais et pour placer qui devient je plaçais) :

Racine : mang Base : man MorphÈmes : g/ge

  1. redoublement de la consonne graphémique du début de la syllabe (comme pour jeter qui devient je jette) :

Racine : jet Base : je MorphÈmes : t/tt

Certains verbes du 1e groupe combinent des changements du type 1 et 2, comme le verbe assiéger. Cependant, les changements de types 2 et 3 se produisent pour les mÊmes temps verbaux et sont mutuellement exclusifs, ce qui permet en fait d’utiliser les mÊmes morphÈmes. Les changements de type 1 appellent donc les variables Morph1 et Morph2, alors que les changements de type 2 et 3 amÈnent les variables Morph3 et Morph4. Un morphÈme additionnel appelé Morph5 a dÛ Être créé pour le futur simple. Le tableau 3 donne en guise d’exemple les rÈgles pour la construction du présent de l’indicatif.

1e p.s.

elision::persC1s & elision::refl1s & base & morph2 & morph4 & terminaison::indpre1s

2e p.s.

elision::pers2s & elision::refl2s & base & morph2 & morph4 & terminaison::indpre2s

3e p.s.

elision::pers3s & elision::refl3s & base & morph2 & morph4 & terminaison::indpre3s

1e p.p.

elision::pers1p & elision::refl1p & base & morph1 & morph3 & terminaison::indpre1p

2e p.p.

elision::pers2p & elision::refl2p & base & morph1 & morph4 & terminaison::indpre2p

3e p.p.

elision::pers3p & elision::refl3p & base & morph2 & morph4 & terminaison::indpre3p

Tableau 3 : exemple de rÈgles pour la construction de conjugaisons

Pour lire ces rÈgles, il faut savoir que 'elision::' et 'terminaison::' signifient qu’il s’agit de données prises dans les bases 'elision' et 'terminaison', respectivement. Prenons quelques exemples (cf. tableau 4) : manger, s’extasier, abasourdir, se repentir et admettre.

Nom du champ

manger

s’extasier

accéder

se repentir

admettre

persC1s

je

je

j’

je

j’

pers2s

tu

tu

tu

tu

tu

pers3s

on

on

on

on

on

pers1p

nous

nous

nous

nous

nous

pers2p

vous

vous

vous

vous

vous

pers3p

ils

ils

ils

ils

ils

refl1s

m’

me

refl2s

t’

te

refl3s

s’

se

refl1p

nous

nous

refl2p

vous

vous

refl3p

s’

se

base

man

extasi

acc

repen

adm

morph1

éd

morph2

Èd

morph3

ge

morph4

g

indpre1s

e

e

e

s

ets

indpre2s

es

es

es

s

ets

indpre3s

e

e

e

t

et

indpre1p

ons

ons

ons

tons

ettons

indpre2p

ez

ez

ez

tez

ettez

indpre3p

ent

ent

ent

tent

ettent

Tableau 4 : morphÈmes utilisés en guise d’exemples

J’ai ajouté à l’information essentielle de la base de données le groupe verbal, la fréquence lexicale (Baudot, 1992), la transitivité, le modÈle de conjugaison de Bescherelle et des remarques pour plusieurs verbes. C’est durant la saisie des informations complémentaires que la vérification a débuté.

manger

s’extasier

accéder

se repentir

admettre

je mange

je m’extasie

j’accÈde

je me repens

j’admets

tu manges

tu t’extasies

tu accÈdes

tu te repens

tu admets

on mange

on s’extasie

on accÈde

on se repent

on admet

nous mangeons

nous nous extasions

nous accédons

nous nous repentons

nous admettons

vous mangez

vous vous extasiez

vous accédez

vous vous repentez

vous admettez

ils mangent

ils s’extasient

ils accÈdent

ils se repentent

ils admettent

Tableau 5 : résultat de l’application des rÈgles du tableau 3 aux morphÈmes du tableau 4.

La vérification préliminaire doit Être rigoureuse et systématique car tout oubli, toute erreur dans les rÈgles ou les données peut avoir des répercussions sur des centaines de verbes qu’il faudrait corriger manuellement une fois la base rendue statique. On a donc revu une dizaine de verbes de chaque canevas verbal. Plusieurs erreurs ont été détectées puis corrigées. J’ai ensuite effectué une deuxiÈme série de vérifications aprÈs ces corrections initiales. D’autres erreurs ont été repérées puis les changements nécessaires ont été apportés. La base était alors prÊte à Être rendue statique.

2.2. Phase base de données statique

Une base de données de conjugaison dynamique construite par rÈgles comporte des avantages comme celui de pouvoir ajouter facilement des verbes. Toutefois, il existe en français plusieurs exceptions de conjugaison, notamment pour le participe passé. Or, une base dynamique ne permet pas de modifier les champs construits par rÈgles. Il a donc fallu exporter les données vers une base de données statique. Suivant cette opération, toute une série de corrections ont eu lieu. J’analyserai séparément les différents types de corrections qui se sont avérées nécessaires.

Participes passés

Le participe passé de quelques verbes est invariable : bailler, bayer, déplaire, Être, falloir, luire, mentir, nuire, plaire, pleuvoir, pouvoir, reluire, repleuvoir, rire, s'entre-nuire, se complaire, sourire et suffire. De plus, le participe passé des verbes conjugués avec l’auxiliaire Être prend la marque du pluriel aux trois personnes du pluriel (il y en a 209). Le participe passé des verbes mouvoir, croitre, devoir et redevoir prend un accent circonflexe au masculin singulier ; celui du verbe résoudre est résolu ; celui de suffire ne prend pas de t final ; celui de circoncire se termine avec s plutôt que t comme écrire ; le participe passé d’inclure, d’occlure et de reclure se termine avec s ; absoudre et dissoudre font respectivement absous (absoute au féminin) et dissous (dissoute au féminin) au participe passé. Finalement, le participe passé de luire, de nuire et de leurs dérivés ne prend pas de t final et est invariable.

Verbes défectifs

Plusieurs verbes sont défectifs, c’est-à-dire qu’une proportion importante de leur conjugaison est inusitée : accroire, apparoir, assavoir, avenir, bienvenir, braire, bruire, chaloir, comparoir, courre, douer, endÊver, ester, férir, forclore, forfaire, gésir, issir, malfaire, messeoir, occire, oindre, poindre, querir, quérir, rassir, ravoir, reclure, saillir (dans le sens d’avancer, de ressortir), seoir, sourdre, stupéfaire, tistre et titre. La plupart de ces verbes sont sortis de l’usage.

Verbes impersonnels

Les verbes impersonnels sont seulement conjugués à la 3e personne du singulier : advenir, apparoir, barder, brouillasser, bruiner, brumasser, brumer, chaloir, crachiner, dracher, falloir, grÊler, greneler, neigeoter, neiger, pleuvasser, pleuviner, pleuvioter, pleuvoir, pleuvoter, pluviner, regeler, reneiger, repleuvoir, résulter, tistre, titre, tonner, urger, vaser, venter, verglacer. De plus, les verbes impersonnels n’ont pas d’impératif. Il a donc fallu éliminer les autres conjugaisons puisqu’elles sont impossibles. Les verbes qui s’emploient de façon personnelle ou impersonnelle (agir, appartenir, sembler, suffire et tarder) sont présentés à la forme personnelle. Une remarque à cet effet les accompagne.

Particularités de conjugaison

Finalement, certains verbes comportent des anomalies diverses de conjugaison : absoudre et dissoudre (sans passé simple et sans subjonctif imparfait), asseoir et rasseoir (deux conjugaisons possibles), choir (sans subjonctif présent, sans imparfait, seulement 3e p.s. au subjonctif imparfait), clore et dérivés (n'existent qu'à certains temps et certaines personnes), les verbes en entre- (plusieurs de ces verbes ne s'utilisent au singulier qu'avec on, donc pas de 1re p.s., de 2e p.s. et pas de il ou elle : s'entrebattre, s’entredéchirer, s’entredétruire, s’entredévorer, s’entre-égorger, s'entre-frapper, s’entre-haÃr, s'entre-heurter, s'entre-louer, s'entremanger, s'entre-nuire, s'entreregarder, s’entretuer), courbaturer (deux participes passés possibles), croitre (prend un accent circonflexe à plusieurs temps et plusieurs personnes), déchoir (sans impératif, sans participe présent et sans imparfait), dire et redire (dites et redites au présent de l’indicatif et à l’impératif présent), échoir (sans impératif), faillir (archaÃque aux temps simples), foutre et contrefoutre (varient légÈrement des autres verbes du mÊme modÈle et ne sont pas d’usage à certains temps à l'écrit), frire (ne se conjugue qu'aux personnes du singulier à certains temps ; faire frire est utilisé ailleurs), maudire (se conjugue comme un verbe du 2e groupe sauf pour son participe passé maudit), paitre et repaitre (sans temps composés, sans passé simple et sans imparfait du subjonctif), pouvoir (pas d’impératif), prévaloir (subjonctif présent différent des dérivés de valoir), rompre et ses dérivés (prennent un t aprÈs le p à la 3e personne du singulier du présent de l’indicatif), taire (pas d'accent circonflexe sur le i à la 3e p.s. du présent de l'indicatif) et finalement vÊtir (deux conjugaisons possibles).

Erreurs de saisie

Plusieurs erreurs de saisie ont eu lieu, notamment des erreurs quant à la base ou aux morphÈmes additionnels. Puisque la correction d'erreurs peut entrainer d'autres erreurs, une vérification finale a été effectuée sur les verbes du troisiÈme groupe et les verbes les plus fréquents des 1er et 2e groupes. Aucune erreur n'a été détectée. À cette base statique s'est alors ajoutée une autre base statique dans le but de rendre disponibles les conjugaisons similaires.

3. Le site Internet

FileMaker donne accÈs au contenu des bases de données à partir de pages de la Toile par le biais d’un langage scripté appelé CDML. Ce langage, intercalé à mÊme les codes HTML, permet de lire, ajouter, modifier ou effacer de l’information des bases de données. J’ai construit quelques pages pour la Toile permettant d’effectuer des recherches dans la base de données de verbes. L’adresse Internet du site du Devoir Conjugal est www.pomme.ualberta.ca/devoir.

La fenÊtre de droite de la page d’accueil du site Internet donne des informations fondamentales sur le site et la base de données. À la gauche de la fenÊtre principale de cette mÊme page se trouve une page qui permet des recherches simples sur l’infinitif des verbes. L’usager entre l’infinitif du verbe recherché puis clique sur le bouton 'conjugaison' ou appuie sur la touche de retour pour obtenir la conjugaison complÈte pour ce verbe. Il peut n’utiliser que les premiÈres lettres du verbe ou faire appel à l’astérisque comme caractÈre joker. Cette derniÈre permet de déterminer une portion du verbe comme indéfinie. L’usager peut ainsi trouver tous les verbes se terminant par ger en entrant *ger  dans le champ de verbe. Il peut aussi trouver tous les verbes contenant la séquence ach en entrant *ach Tous les verbes correspondant à la recherche seront affichés. La saisie des caractÈres accentués n’est pas nécessaire puisque FileMaker ne les considÈre pas pour les recherches. Par exemple,  tacher  et tacher sont équivalents pour la recherche et les deux mots seraient présentés à l’usager. Ceci est avantageux pour les apprenants de langue seconde puisqu’ils ne connaissent pas toujours ce genre d’homonymes et font parfois des erreurs. Si plus d’un verbe correspond à une recherche, la liste de ces verbes sera alors présentée plutôt que la conjugaison d’un seul verbe. Une liste des verbes qui se conjuguent de la mÊme façon que le verbe retrouvé est disponible au bas de la fenÊtre de conjugaison.

Une fonction de recherche spécialisée est aussi disponible. Elle permet la recherche selon un ou plusieurs critÈres : infinitif du verbe (les astérisques sont ici aussi admises), groupe verbal, auxiliaire verbal, pronominalité, transitivité, impersonnalité, présence ou absence dans le Robert électronique, fréquence lexicale, élision et remarques. L’usager peut également déterminer si les critÈres sont combinés ou non (AND ou OR logiques), le nombre maximal de verbes présentés, le champ selon lequel les verbes seront triés et l’ordre du tri. Tout comme pour la recherche simple, la saisie des caractÈres accentués est facultative et les verbes seront présentés sous forme de listes si plus d’un verbe correspond à la recherche.

Une derniÈre fonction de recherche permet aussi d’effectuer une recherche sur les formes conjuguées. L’utilisateur peut entrer la forme conjuguée d’un verbe soit dans le champ général de recherche, soit dans un des champs spécifiques comme par exemple celui de la 1re personne du singulier du présent de l’indicatif. La recherche sur un champ spécifique est plus rapide que celle sur tous les champs.

Le Devoir conjugal comporte une fonction qui permet de construire des verbes du 1e ou du 2e groupe. L’usager doit alors donner quelques informations de base sur le verbe puis cliquer sur le bouton 'construction'. Le verbe est alors construit suivant les rÈgles antérieurement décrites. Cette fonction, quoique peu utilisée, est incluse d’une part pour permettre aux usagers d’essayer de construire des néologismes et, d’autre part, pour vérifier les rÈgles du conjugueur dynamique qui fait appel aux mÊmes rÈgles que la base de données ayant servi à construire la base de données qui donne vie au Devoir conjugal.

Il existe quelques autres sites Internet de conjugaison française. Je décrirai ici les cinq sites les plus connus pour en faire ensuite une comparaison avec le Devoir conjugal.

Le projet ARTFL (Olson, nd) a été le premier conjugueur disponible sur la Toile. La base de données sur laquelle repose le site Internet contient un trÈs grand nombre de verbes (sans Être complÈte) et permet d’obtenir 6 temps verbaux. Il est cependant compliqué d’entrer les caractÈres accentués qui sont pourtant obligatoires. On ne fait pas l’élision et on ne met pas non plus les pronoms objets des verbes pronominaux.

CERIL (2001) est un conjugueur comportant un grand nombre de verbes (tout comme le Bescherelle, les auteurs du CERIL comptent chaque acception de chaque verbe séparément ; par exemple, prÊcher, qui peut Être transitif ou intransitif, compte comme deux verbes). La base de données sur laquelle repose le site Internet est extraite du DELAS[ , un dictionnaire électronique contenant 90 000 mots. Les conjugaisons sont présentées aux onze temps verbaux les plus importants, un temps à la fois. Le site ne comporte aucune fonction de recherche.

Le French verb conjugation reference (2000) est une liste de 251 verbes choisis par menu déroulant (évitant ainsi les problÈmes de caractÈres accentués). La conjugaison est donnée pour chacun des verbes en 12 temps verbaux. On y donne la traduction en anglais des verbes choisis.

Le site French verb conjugation (Fluher, 1996) est un site modeste mais en croissance constante fonctionnant par base de données. Il contient 442 verbes qui sont conjugués en 8 temps verbaux. Il ne discerne pas les verbes pronominaux et ne fait pas l’élision. Il est compliqué d’entrer les caractÈres accentués qui sont cependant obligatoires.

Verbix (2000) est un site commercial de conjugaison qui offre des conjugueurs dans plusieurs langues. L’interface sur la Toile est parmi les mieux construites. La base de données qui l’active contient un grand nombre de verbes sans toutefois Être complÈte. Toutes les conjugaisons verbales sont données ainsi que la traduction en plusieurs langues lorsqu’elle est disponible. De plus, l’élision est faite de façon appropriée. On présente cependant les verbes essentiellement pronominaux sans pronoms objets. Il faut saisir les caractÈres accentués, mais ce processus est simple et l’usager peut les noter d’une façon alternative si le clavier ne permet pas les caractÈres accentués. La base de données comporte finalement une particularité qui peut Être trompeuse pour les usagers non avertis : le site 'construit' la conjugaison des verbes mal orthographiés ou inexistants sans mention spéciale. Ainsi, le verbe jeter saisi avec deux  t  donnera  je jettais, tu jettais, il jettait, etc. Il serait peut-Être préférable de préciser que le verbe n’existe pas tel qu’écrit.

Le seul site qui se compare au Devoir conjugal est celui de Verbix. Les deux sites partagent plusieurs forces qui ne se retrouvent pas ailleurs : exhaustivité, présentation de tous les temps verbaux, etc. Si Verbix a l’avantage de fournir la traduction des verbes, il comporte cependant deux faiblesses : il présente les verbes essentiellement pronominaux sans les pronoms objets appropriés et donne de façon insidieuse la conjugaison de verbes qui n’existent pas ou qui sont mal orthographiés. Le Devoir conjugal permet par ailleurs des recherches plus poussées, que ce soit par l’inclusion d’astérisques ou par le biais de la recherche spécialisée ou de formes conjuguées. Finalement, la flexibilité quant aux accents le rend plus adapté aux usagers dont la langue maternelle n'est pas le français. Dans les huit premiers mois d'existence du site seulement, il a reçu plus de 30 000 visites.

4. Conclusion

Le projet dont il est question a déjà nécessité beaucoup de travail et il n’est pas tout à fait achevé. Je compte y ajouter certains régionalismes admis (ajouter des canadianismes, des belgicismes, des helvétismes et des africanismes) et la traduction des verbes à l’infinitif. Je désire aussi incorporer des remarques quant aux rectifications de l’orthographe adoptées en 1990 (voir (APARO, 1996) pour un résumé de ces rectifications).

Le Devoir conjugal est donc un site de conjugaison qui se compare avantageusement aux autres conjugueurs disponibles sur Internet, notamment par son exhaustivité et ses capacités de recherche. La base de données qui lui donne vie compte pour l’instant prÈs de 7 500 verbes conjugués à tous les temps verbaux courants. Les verbes comportent aussi une quantité importante d’information complémentaire (remarques, transitivité, pronominalité, etc.) que l’on ne retrouve nulle part ailleurs. C'est donc une référence à la fois pratique et complÈte.

Références

Bibliographie

ABU (nd). Dictionnaire des noms communs. Site du CNAM : Association des bibliophiles universels. Page à partir de laquelle on peut télécharger le dictionnaire, consultée en juin abu.cnam.fr/DICO/mots-communs.html

APARO (1996). Vadémécum de la nouvelle orthographe (2e édition revue). Bruxelles : Association Pour l'Application des Recommandations Orthographiques. Consulté en janvier www.fltr.ucl.ac.be/fltr/rom/vdm.html

Baudot, J. (1992). Fréquences d’utilisation des mots en français écrit contemporain. Montréal : Presses de l’Université de Montréal.

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