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Le livre Thrse Raquin (1867), de Emile Zola

literature



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Le livre Thrse Raquin (1867), de Emile Zola.

Introduction



a.) Prsentation du roman

Au XIXme sicle, il y a trois genre littraire :

le romantisme (Chateaubriand, Hugo, )

le ralisme (Balzac, Flaubert, )

le naturalisme (Zola qui trouve ce style dans ce roman, Maupassant, )

Thrse Raquin est le premier grand roman du jeune Zola, il a 27 ans. Ce roman a t publi d'abord en feuilletons dans un journal et Zola a su par un dcoupage habile de son texte, rveiller l'attention et piquer la curiosit du lecteur mais aussi trouver son propre style : le naturalisme. La publication de ce roman est un succs d'estime et de scandale. Un succs d'estime, car trs bien accueilli par ses confrres crivains et un scandale, car cet ouvrage est traite de 'littrature putride', de ne dcrire que des scnes obscnes. On traite l'auteur de Thrse Raquin d'un 'misrable hystrique qui se plait taler des pornographies'. Cest un roman bas sur la psychologie.

b.) Biographie dEmile Zola

Portrait peint par son ami Manet.

N Paris le 2 avril 1840, de Franois Zola, et dmilie Aubert, mile Zola passe son enfance et son adolescence Aix-en-Provence. Au collge Bourbon, il a pour trs proches camarades Paul Czanne et Jean-Baptiste Baille. Revenu Paris avec sa mre, il entre en 1858 au lyce Saint-Louis, mais choue au baccalaurat. Suivent alors deux grandes annes de relative inaction. Il entre en 1860 la Librairie Hachette, o il sera chef de la publicit de 1862 1866. Il y fait la connaissance de nombreux crivains et journalistes, lit Taine, Stendhal, Balzac, Flaubert, et publie ses premiers contes, articles et romans. Son premier roman, La Confession de Claude parait en 1865. Puis Emile Zola publie successivement Le Vu dune morte (1866), Thrse Raquin , coup denvoi de lesthtique naturaliste (1867) cest ce livre qui va faire scandale cette poque, Les Mystres de Marseille (1867), et Madeleine Frat (1868). Thrse Raquin prfigure le style qui sera celui utilis pour Les Rougon-Macquar. Zola pouse Alexandrine Meley le 31 mai 1870. C'est en 1871 qu'il commence composer le cycle des Rougon-Macquar qu'il va achever en 1893. Il publie La Fortune des Rougon et La Cure(1871), Le Ventre de Paris (1873), La Conqute de Plassans (1874), La Faute de labb Mouret (1875), Son Excellence Eugne Rougon (1876), et enfin LAssommoir (1877). C'est par ce roman que Zola rencontre le succs et le scandale. Le succs permet aux Zola de s'installer. Zola publie Nana , Pot-Bouille (1882), Au bonheur des dames (1883), La Joie de vivre (1884), Germinal (1885), Luvre  (1886), La Terre (1887). En 1888, une jeune femme, Jeanne Rozerot, devient sa seconde compagne, et lui donne deux enfants. Zola achve ainsi Les Rougon-Macquart (Le Rve , 1888 ; La Bte humaine, 1890 ; LArgent , 1891 ; La Dbacle , 1892 ; Le Docteur Pascal , 1893), et apparait dsormais comme le maitre incontest du grand roman naturaliste aprs Balzac, Stendhal et Flaubert. Deux autres cycles romanesques, plus courts, prennent immdiatement la suite : le cycle des Trois Villes (Lourdes, 1894 ; Rome , 1896 ; Paris , 1898), encore tourn vers lobservation des socits contemporaines, et celui des Quatre vangiles  (Fcondit , 1899 ; Travail , 1901 ; Vrit , 1903 ; notes pour Justice ), qui reste inachev. Les dernires annes de Zola sont domines par laffaire Dreyfus et ses contrecoups. Larticle publi dans LAurore sous le titre ' Jaccuse ! ' dclenche une campagne do surgiront la cassation du procs de 1894, mais aussi la condamnation de Zola un an de prison, et son exil Londres, du 8 juillet 1898 au 5 juin 1899. Aprs le second procs dAlfred Dreyfus, sa nouvelle et stupfiante condamnation, et sa grace, Zola continue son action, pour obtenir la rhabilitation de lofficier (La Vrit en marche , 1901). Le 29 septembre 1902, il meurt asphyxi, chez lui, cause d'une chemine bloque. Cette mort serait accidentelle, mais tant donn le nombre d'ennemis qu'avait pu se faire Zola (notamment chez les anti-Dreyfusards) la thse de l'assassinat n'a jamais t totalement carte. Aprs sa mort, une enqute est ralise mais n'aboutit aucune conclusion probante. Alfred Dreyfus est rhabilit en 1906. Zola est enterr au cimetire de Montmartre Paris. Ses cendres sont transfres au Panthon de Paris le 4 juin 1908.

Analyse du roman

Zola nous peint dans ce roman le Paris de cette poque et surtout la vie, les sentiments de Thrse Raquin, sa passion, ses tourments. La description d'un dpt mortuaire est un document traumatisant du naturalisme. Plus que tout, Thrse Raquin se veut le fruit de la mthode exprimentale qui analyse la confrontation entre des personnages de caractres diffrents. Zola russit avec brio dmontrer les effets du dterminisme, particulirement sur Thrse et sur Camille mais aussi Laurent.

Ce roman a un schma narratif qui peut tre exploit de diffrentes faons.

La trame narrative :

- situation initiale : Installation Paris qui va tre un norme changement dans la vie simple et paisible que menaient les Raquin.

- lment perturbateur : Camille retrouve Laurent son ami denfance et linvite diner.

- pripties : - la relation cache de Thrse et Laurent

- la dcision dliminer Camille

- le meurtre

- le temps de latence entre les deux personnages

- le mariage de Thrse et Laurent

- les cauchemars et les remords ds au meurtre de Camille

- la dcision dliminer tous les survivants de cette histoire :

* meurtre du chat Franois

* tentatives dassassinats mutuels

- dnouement avec le suicide des deux maris

- situation finale : Satisfaction de Mde Raquin qui regarde immobile et savoure le suicide de Thrse et Laurent.

Schma actanciel du point de vue de Thrse :

Schma actanciel de Laurent :

La gestion du temps dans ce roman

Lessentiel de ce roman se fait sous la forme linaire ( = chronologiquement.). Lhistoire dure six ans. Zola exprime clairement la dure ( 5 mois aprs, ) mais il ny a aucune datation prcise. Cest un rcit qui sest droul dans un pass proche. Les datations qui reviennent le plus souvent sont celles du jeudi car toutes les actions sy droulent (la rencontre avec Laurent, les suicides de Thrse et Laurent, ). Les bons dans le temps permettent de mettre en avant des instants ou moments importants de lhistoire. E.Zola utilise des ellipses temporelles qui permettent davancer plus rapidement dans le rcit pour mettre en lumire certains moments de laction, et en nen laissant dautres dans lombre.

Exemple : le lendemain, aprs 3 heures, au bout de deux ans,

E.Zola  fait des rythmes diffrents en fonction de laction, avant larrive de Laurent, llment perturbateur, le temps passe lentement, trois ans. Mais une fois la rencontre faite avec Laurent, le temps va passer de plus en plus vite, cela donne une ide de fatalit innductable. Pour cela lauteur utilise des ellipses courtes qui sont les plus nombreuses (le lendemain,) mais aussi des ellipses longues (huit jours, six mois, trois ans, ). Il ny a pas de prolexes car ils nont aucun futur possible, ils doivent suivre leurs destins. Par contre il y a quatre analepses :

Chapitre 2, 25 ans Vernon, une vie paisible et calme.

Chapitre 5, caractre de camille et les 10 annes que Laurent a pass Paris.

Chapitre 24, la mdiocrit des personnages aprs la mort de Camille, 4 annes o ils se rendaient, le jeudi soir, que craintivement dans la maison en deuil.

Chapitre 31, le poison, 15 jours.

Le temps est ici utilis pour montrer le ct tragique de lhistoire, mais aussi vers la fin de lhistoire le temps sacclere pour crer une athmosphre durgence et de piges qui va se ressrer sur les deux amants.

On peut dire que le temps est un lment trs important de ce roman car il permet de crer des athmosphres diffrentes selon laction.

Les lieux dans ce rcit

Les lieux sont assez proche, il y trois grands lieux dans cette histoire :

Vernon, lieu denfance de Camille, Thrse et Laurent. Il y a que le chapitre 2 qui se droule cet endroit.

Paris, lieu de toutes les actions part le meurtre de Camille. 29 chapitres se droulent au total dans cette ville (la mercerie, le passage du Pont Neuf, appartement des Raquin, chambre de Laurent, atelier de Laurent et son ami, le marchand de vin et la morgue.).

Saint Ouen, lieu du meurtre de Camille, seul le chapitre 11.

Un lment commun tous les lieux, cest la Seine. La Seine est lment qui montre le temps qui passe. Les lieux intrieurs dominent largement (la mercerie, appartement des Raquin, la morgue, ) ce qui va plonger le roman vers lintriorit des personnages et qui va faire de ce roman un roman psychologique. Mais on peut remarquer une absence de description des lieux part le Pont Neuf et la rive de Saint Ouen.

Les personnages du roman

Thrse Raquin indique par son titre mme l'importance accorde par l'auteur l'action d'un personnage dans son rcit. Zola dit lui-mme que dans Thrse Raquin, il a voulu tudier des tempraments et non des caractres. Zola dit aussi: je cite: 'J'ai choisi des personnages souverainement domins par leurs nerfs et leur sang, dpourvus de libre arbitre, entrains chaque acte de leur vie par les fatalits de leur chair. Thrse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus.' lire p.18.

Personnages principaux :

Thrse

C'est la nvrose et l'hystrie de Thrse qui tiennent le rle principal. Son existence est rduite aux fluctuations de son temprament: nerveux au point d'tre hystrique. Elle est capable de maitrise d'elle-mme et il lui arrive de se transformer en une 'veuve inconsole' lire p. 132. Elle recherche le bonheur partout et elle va vite se rendre compte que ce nest pas Laurent qui va le lui apporter. Elle a tous les traits d'une vraie hrone. Son comportement est parfois trs ironique avec Madame Raquin. Thrse assume le mal, elle ne se rvolte pas.

Laurent

Laurent est dcrit physiquement comme un homme grand, carr des paules, le visage frais et comme un grand gaillard. Sur son visage on peut voir un front bas signe de dbilit, des cheveux noirs, des joues pleines dsir de bien vivre et des lvres rouges qui montrent un dsir sanguinaire. Zola enchaine sur la description des mains et du cou qui rappelle le meurtre de Camille. Laurent est volontairement prsent pour tre antipathique. Les prcisions apportes par les adjectifs annoncent un personnage attach la matire ; en lui rien nindique lintelligence mme si le regard est montr comme calme et droit cest pour mettre en valeur un manque dmotion et de sentiments. Il est aussi prsent comme un tre frustre, grossier, proche de lanimal ; cest ce que suggre la comparaison ( cou de taureau ). Laurent est totalement li Thrse d'un bout l'autre du roman. Laurent est d'un temprament sanguin et vivant en brute. Il est possd par sa maitresse ce qui le pousse tuer Camille. Aprs le meurtre, Laurent se transforme: ses nerfs se dveloppent , l'emportent sur l'lment sanguin et sa nature se modifie. Il perd sa lourdeur et son calme. Il devient nerveux et angoiss.

Thrse et Laurent forment dans ce roman une entit difficilement dissociable. Au dbut, ils vivent en harmonie, puis ils voluent chacun diffremment, mais tous les deux aboutissent la dpression qui dans une crise suprme les anantit.

Camille

Petit, chtif, d'allure languissante, les cheveux d'un blond fade, la barbe rare, le visage couvert de taches de rousseurs, il ressemble un enfant malade et gat. La faiblesse de sa constitution et son aspect souffreteux le dsignent comme un tre sans nergie, prmaturment puis. Il lui manque l'nergie vitale et la puissance virile que possdent sa jeune femme et son ami d'enfance. Il ne dcouvre sa force que dans la Seine au moment de mourir. A la morgue, Camille est dcrit comme un tableau, clin dil au portrait de Laurent. Aprs une vie mdiocre, il acquiert une fois mort une grandeur et une puissance redoutables en venant hanter les poux criminels et que pour eux, il finit par habiter le chat tigr de Madame Raquin. Camille ne veut quune chose, faire carrire. Cest cela qui va pousser les Raquin a dmnag Paris. Camille est un anti-hro. Cest cause de son go que les problmes vont commencer.

Madame Raquin

Mde Raquin est une vieille femme de soixante ans. Elle a un visage gras et placide. Comme Camille, il lui faut affronter la mort pour devenir enfin vivante. Cette mort, pour elle, c'est la paralysie qui va lui donner l'existence d'un cadavre tout-puissant. Elle survit la mort de tous les siens.

Franois, le chat

Le chat de Madame Raquin est un gros chat tigr, dot d'un prnom humain Franois. Ce chat est une bte humaine, en fait un vrai personnage. Le chat est beaucoup plus humain que les joueurs de dominos du jeudi qualifis de 'cadavres mcaniques' par Thrse. Le chat est parfois identifi Thrse dont le temprament nerveux voque celui d'un flin. Le chat sait tout de la vie des amants meurtriers. Au point que Laurent croit que Camille est entr dans le chat qu'il tue. Le chat est une puissance diabolique, il hante Thrse. Il est lui-mme hant par le spectre de Camille.

Personnages du jeudis soir :

Michaud

Il tait commissaire de police Vernon. Il habitait dans la mme maison que Madame Raquin. A sa retraite, il est parti pour aller vivre Paris. Il arrive toujours lheure. Il a un fils qui est aussi policier.

Michaud pense que cest lui qui a eu le premier lide de marier Thrse et Laurent.

Olivier Michaud

Il est un grand homme de trente ans qui est sec et maigre. Il travaille la prfecture de Police. Il a une femme, Suzanne.

Suzanne Michaud

Elle est la femme dOlivier. Au contraire de lui, elle est petite, lente et maladive. Vers la fin du livre, elle restera des aprs-midis entiers parler Thrse.

Grivet

Il est employ au Chemin de fer dOrlans. Il y travaille depuis plus de vingt ans. Il distribue la besogne aux autres employs. Aprs six mois, les visites sont devenues un devoir pour lui. Il gagne souvent aux dominos.

Rsum du livre

Thrse vit avec son mari Camille et sa belle-mre madame Raquin depuis son plus jeune age. En effet, enfant elle fut recueillie et leve par madame Raquin qui a tout de suite considre Thrse comme l'pouse de son fils ador Camille. Mais Thrse n'aime pas l'existence qu'elle mne ct d'un poux la sant trs fragile, elle est pleine de vie contrairement lui. Elle se sent l'troit dans la mercerie noire et mal are de sa belle-mre.

Cependant un jour Camille rentre chez lui accompagn d'un ancien camarade qu'il a rencontr son travail : Laurent. Ce jeune peintre sans talent et forte allure, veille en Thrse des passions inassouvies et devient vite son amant.

Las de se cacher pour s'aimer, les deux amants chafaudent un horrible plan : se dbarrasser du mari gnant. Laurent a tout prvu : le lieu, le moment et surtout la manire. Il met son plan excution en invitant Camille et Thrse faire une ballade. Devant attendre avant de manger dans un petit restaurant situ au bord de l'eau, Laurent propose au couple de louer une barque. Une fois arriv au milieu de l'eau, Laurent attrape Camille et le jette l'eau. Celui-ci se noie rapidement et Laurent fait chavirer la barque en ayant, au pralable, pris Thrse dans ses bras. Il explique tous que la barque a chavir et qu'il a pu sauver que Thrse, n'ayant rien pu faire pour son ami. Il passe pour un hros mme aux yeux de madame Raquin totalement anantie par la disparition de son fils.

Les deux amants attendent alors pour pouvoir s'aimer librement. Cependant, depuis le meurtre, leurs sentiments ont chang, le souvenir de Camille les hante. Ils se marient tout de mme, mais finissent par se har mutuellement et se reprochent la dchance de leur vie. Ils vivent galement dans la peur que leur crime soit rvl depuis que madame Raquin a dcouvert la vrit. Cependant la chance est avec eux, car la pauvre femme, malade, finit par devenir impotente et perd la parole. Seuls ses yeux vivent encore et les deux poux ne supportent plus leurs regards accusateurs.

Las de cette vie, Laurent et Thrse finissent par se suicider en s'empoisonnant sous les yeux de madame Raquin.

Etude des chapitres importants dans Thrse Raquin

Chapitre 1 :

E.Zola commence par une description de 1 chapitre. Cette description sert indiquer le caractre et la personnalit des protagonistes, elle suit un plan classique, elle commence par une vue densemble puis petit petit elle va se ressrer sur la mercerie. La description comporte, surtout au dbut, des termes valuatifs traduisant la rpulsion que doit inspirer le dcor. Il est prsent le soir, et qualifi de  sinistre  (ligne 1) qui impose un aspect mlancolique.  Coupe-gorge  voque quon y risque sa vie (Camille sera assassin, mais ailleurs) et lide de la mort est confirme par la comparaison avec une  galerie souterraine , et des  lampes funraires . On distingue aussi un champ lexical inquitant annonant limage rcurrente de la fosse :  au fond ,  trous ,  trouent lombre ,  au fond  (rpt ),  senfonaient  et  profondes . Ces dernires notations peuvent dj annoncer la noyade de Camille, surtout si lon considre limportance donne lhumidit :  souffles humides ,  suaient lhumidit . Cette dernire remarque sapplique des  boiseries vertes , qui prfigurent le visage  verdatre et convulsionn  de Camille la Morgue. Lobscurit vient aggraver cette impression de malaise :  grandes ombres ,  vaguement claire ,  ombre . Elle demeure mme  vers midi en t , puisquon distingue un profil dans les tnbres et quon ne voit pas le corps de Thrse, au milieu dune boutique o rgne la nuit et qui se caractrise par ses petites dimensions :  petit  comptoir,  escalier en forme de vis , et limpression que tout y est serr, ltroit : vitrines  plaques contre les murs , marchandises  empaquetes, serres  dans une pice  nue, glaciale , dpourvue de couleurs, lexception encore du vert. Ce dcor est dj un tombeau, on peut deviner que Thrse y touffe et cest l que lhistoire se terminera tragiquement. La sollitude des personnages est indique par un endroit o les gens ne passent que pour aller plus vite et non pour visiter ou se promener. Thrse Raquin est le personnage ponyme, elle est prsente comme un profil et non comme une personne (aucun pronom personnel utilis pour qualifier Thrse), ce nest pas Thrse qui est dcrit mais son image, on pourrait la dessiner.

Le chapitre 1 se finit sur un mystre.

Chapitre 5 :

Camille prsente tout le monde Laurent, son ami denfance.

Le jour (un jeudi) est dj diffrent des autres, puisque cest celui des  rceptions du jeudi , o Madame Raquin reoit quatre personnes (Michaud, son fils Olivier et sa femme, et un collgue de Camille, Grivet). Thrse dteste ces soires, mais elles plaisent Camille. Camille est un enfant gat, et on voit ici le jeune homme tout nerv par cette rencontre qui lenchante. On peut penser quil prouve une vive admiration pour Laurent : rvle par lanaphore de  Laurent , lexpression de son admiration de la sant, des tudes et de la carrire de Laurent :  Lui, il se porte bien  (on sait que Camille se porte mal)  il a tudi  (Camille na reu quun enseignement lmentaire).  Il gagne dj 1.500 francs  (on sait au chapitre III que Camille gagne 100 francs par mois, ce qui reprsente 1.200 francs par an, alors quil est entr aux chemins de fer dOrlans depuis trois ans). Ce sont deux personnages que tout oppose. Dailleurs, le  grand gaillard  ragit fort peu toute cette agitation ; il contraste par son calme :  Il souriait paisiblement ,  rpondait dune voix claire , avec des  regards calmes et aiss . Il rpond  carrment , cest--dire avec simplicit. Les autres protagonistes, pendant que Camille parle, sont indiffrents, y compris Thrse, dont lair placide est indiqu au dbut.

Cest partir du moment o Laurent perd le statut de curiosit ramene par Camille et o il nest plus question de son statut social que Thrse sintresse lui. Thrse, ici, cest son regard qui se traduit par tout un champ lexical :  regardait ,  vu ,  contemplait ,  arrta ses regards ,  considrer ,  lexaminait ,  ses yeux . Ce quelle prouve se rsume dans la formule  Elle navait jamais vu un homme . Cette apparition provoque son tonnement, son  admiration , sa  curiosit  ; la pudeur que lui a transmise son ducation se volatilise :  elle soublia considrer les grosses mains  ; ce qui limpressionne, cest la sant de Laurent,  grand, fort, le visage frais ,  ses joues pleines, ses lvres rouges, sa face rgulire . Cest aussi sa force : il est  puissant , avec de  grosses mains , des  doigts carrs  ; il peut  assommer un buf , il possde  des muscles ronds et dvelopps, tout un corps dune chair paisse et ferme.  ; son aspect brutal ( front bas ,  poings normes , avec la reprise du mot  poings  la fin du passage) lui donnent eux-mmes une apparence animale, quon retrouve dans la comparaison  cou de taureau . On observe que le motif du cou

apparait ds ce passage. 

Un commencement de dsir, transcrit de manire clinique par  de petits frissons , cest--dire une manifestation exclusivement physique. On voit le mari qui prsente joyeusement sa femme son futur amant, analyse psychologique plus rsolument naturaliste dans le dernier paragraphe, par la description en focalisation interne de la naissance du dsir chez Thrse, dont la sensualit, jusqualors totalement anesthsie, va enfin sveiller.

Chapitre 11 :

Cest le chapitre o Camille est tu par Laurent sous les yeux de Thrse.

Au dbut, Camille est prsent  couch plat ventre , dans une attitude tout fait sereine, en dpit dune certaine crainte que lui inspire leau. La progression de la tension commence par le silence des protagonistes :  Laurent ne rpondit pas  et limmobilit passive de Thrse. Le seul bruit est le chant lointain des canotiers. Les notations descriptives du dcor sont trs limites, mais prparent le drame :  La barque allait s'engager dans un petit bras, sombre et troit, s'enfonant entre deux iles.  Ce petit bras sombre nest pas sans faire penser au passage du Pont-Neuf, dcrit au dbut du roman.

Zola joue sur les points de vue narratifs. Comme dans lensemble du rcit le point de vue est omniscient (focalisation zro), mais on remarque quau dbut, le personnage dont on connait les penses  de lintrieur  est Camille :  Camille se tourna et vit la figure effrayante de son ami, toute convulsionne. Il ne comprit pas ; une pouvante vague le saisit. Il voulut crier, et sentit une main rude qui le serrait la gorge. . On est galement inform des motions de Thrse :  Elle ne pouvait fermer les yeux : une effrayante contraction les tenait grands ouverts, fixs sur le spectacle horrible de la lutte. Elle tait rigide, muette. ,   La crise qu'elle redoutait la jeta toute frmissante au fond de la barque. Elle y resta plie, morte. . Spectatrice du meurtre quelle a prmdit, elle le regarde sexcuter avec une terreur qui augmente celle du lecteur. En revanche, on na presque aucune information sur les penses de Laurent, sinon la mention  avec inquitude , qui peut tre une simple expression de son visage. Cette absence dune vision  de lintrieur  le rduisent sa force physique et sa ruse quasi animale.

Laurent parvient lancer Camille dans leau. Cest le thme de la morsure au cou. Il a t souvent question du  cou de taureau  de Laurent. Au dbut du mme chapitre, on a lu que  les rayons du soleil mordaient le cou  de Laurent. La cicatrice de cette morsure le poursuivra ensuite comme un remord physique.

Les choses semblent revenir la normale la fin de ce passage, mais dj Laurent doit dissimuler la morsure de Camille, tandis que Thrse svanouit, victime de ses nerfs ; ces premiers  dsordres organiques  prludent la folie qui semparera des deux protagonistes dans la suite du roman.

Chapitre 21 :

Premire nuit : la nuit de noces. Thrse et Laurent nprouvent plus aucune passion mutuelle. Ils narrivent pas parler dun autre sujet que de Camille. Le portrait que Laurent a fait de Camille les terrorise ; ils croient que Camille revit travers son portrait et les observe. Ils narrivent pas dormir de la nuit, terroriss.

Ce passage se droule dans un huit-clos entre un animal et deux personnes, Thrse et Laurent. La peur de ce dernier est le centre du passage, le champ-lexical de la peur et de la folie. La vue et louie sont des lments importants de ce passage ( guettait ,  folie hallucinatoire , grattement sec et irrgulier, ). On peut dire que la vue est un lment indispensable  pour construire langoissse. Il croit que Camille sest rincarn dans le chat Franois.

Ce passage un rythme rapide, grace des phrases simples, des manques de coordination, asyndtes. Mais aussi un rythme binaire et ternaire. Il y a aussi un procd de dramatisation.

Chapitre 32 :

Lors de ce chapitre, qui est le dnouement, nous pouvons diviser ce passage en deux grandes parties. Ce chapitre va avoir un dnouement analys chirurgicalement.

I.  Une consolation dans la mort 

Les deux poux  se firent piti et horreur . Cette piti rciproque se traduit par une  crise suprme . Celle-ci nest pas loccasion dun repentir ni dune rdemption qui rendraient les protagonistes sympathiques au lecteur. Ceux-ci la subissent, comme le montre la construction de la phrase : cest le mot  crise  qui est en position de sujet, tandis que les hros sont reprsents par les pronoms complments dobjet  les .

Thrse et Laurent sont pour une fois en accord : ils font union totale.

La rconciliation est explique par la lassitude et du dgot :  ils se sentirent tellement las et curs deux-mmes, quils prouvrent un besoin immense de repos, de nant , anaphore.

Le point de vue du narrateur tral, point de vue omniscient rvle les sentiments des personnages. En revanche le lecteur bnficie dune focalisation interne entre ces deux phrases ;  Et brusquement Thrse et Laurent clatrent en sanglots. Une crise suprme les brisa, les jeta dans les bras lun de lautre, faibles comme des enfants. ,  Thrse prit le verre, le vida moiti et le tendit Laurent qui lacheva dun trait.  ; cette focalisation permet encore de runir les poux en faisant voir quau moment de mourir, ils partagent les mmes sentiments. Le lexique fait place la tendresse dune enfance retrouve :  clataient en sanglots ,  dans les bras lun de lautre ,  faibles comme des enfants ,  quelque chose de doux et dattendri ,  une consolation . Le dernier sentiment rapport par le narrateur est la gratitude rciproque, autre indice dune suprme rconciliation dans la mort. Les modalits de la complicit entre Thrse et Laurent nont pas non plus chang depuis le dbut de leur relation : cest encore Laurent qui fournit le moyen pratique de donner la mort, le poison, bien prfrable au couteau de Thrse, celui-ci restant pourtant rvlateur de son  temprament . Cest dailleurs Thrse qui fait le premier pas vers la mort, o Laurent la suit aussitt.

II. Le tragique.

Dans cette histoire o la fatalit des tempraments tient lieu de tragique, les points communs avec la tragdie sont nombreux. Ds la premire phrase, le mot  dnouement , plusieurs fois employ, invite un rapprochement avec un dnouement final.

On notait galement plus haut les termes  horreur et piti , employs dans la phrase;  terreur et piti  sont les ressorts de la tragdie.

Le destin est lune des caractristiques du tragique : ici, les hros sont prisonniers dune situation dont la seule issue est le suicide : ils semblent sy rsoudre aprs un dernier dbat  Ils pleurrent, sans parler, songeant la vie de boue quils avaient mene et quils mneraient encore, sils taient assez laches pour vivre , mais le lecteur sait que leur sort est scell depuis longtemps par une fatalit gntique plus puissante que leur volont. Le spectacle est mis en scne par lembrassement final, par ce dernier regard chang, dramatis par la prsence du couteau et du verre de poison.

Le narrateur ne sattarde pas, sinon pour voquer la chute de Thrse sur Laurent. videmment, on retrouve ici lultime occurrence du leitmotiv du cou de Laurent et de la cicatrice de la morsure de Camille, traduction et vecteur physique des remords de Laurent, et vengeance posthume du noy, signe du destin encore.

Mais cest surtout la vengeance de Mme Raquin quon voit sexercer ici. Elle prouve enfin la  joie cuisante  de la vengeance quelle se promettait alors. On relve dans ces deux paragraphes un champ lexical du regard :  yeux , dans la premire et la dernire phrase,  contemplant ,  regards , qui trouve son cho dans le regard de pardon chang entre Thrse et Laurent. Mais les yeux de Mme Raquin sont, dans le premier paragraphe,  fixes et aigus , comme pour mieux voir et prcipiter une mort imminente, et ils traduisent la fin un triomphe :  ne pouvant se rassasier les yeux, les crasant de regards lourds. . On peut dire que les yeux de Mde Raquin sont comme ceux du lecteur, attentifs.

On constate enfin que la dernire scne du roman, comme la description du passage du Pont-Neuf au dbut, nest claire que dune lumire  jaunatre , dont le suffixe pjoratif confirme le caractre triqu et touffant du milieu o sest droule cette histoire quon a trouve parfois sordide.

Cette fin de tragdie permet toutefois de saisir une des originalits de Thrse Raquin : la simplicit de laction, mene par une destine implacable. Le lecteur, comme le spectateur dune tragdie, peut ressentir de la terreur, mais il nprouve gure de piti.

Recherche iconographique pour illustrer Thrse Raquin

L'Impressionnisme - XIXme sicle

Vers 1862, de jeunes peintres jugeant quils ne pouvaient pas crer leur propre style cause de rgle trop rigide d l'enseignement des Beaux-Arts, ils s'associent Paris autour de Claude Monet. Sur la voie trace par Eugne Boudin et par les peintres de Barbizon ( Millet, Diaz ) ils excutent leurs tableaux en plein air, sur le motif et tentent de saisir les manifestations fugaces de l'atmosphre, les effets de lumire, les sensations visuelles. C'est l'occasion de la premire exposition du groupe, chez le photographe Nadar, en 1874, qu'un journaliste invente le mot ' Impressionniste', ironisant sur le tableau de Monet: ' Impressions, soleil levant'. L'Impressionnisme marque l'avnement dans la peinture franaise d'un genre nouveau: le paysage et ses modulations lies aux heures, aux saisons, aux cadrages. Cest un mouvement pictural qui se dveloppa partir de la fin du 19me sicle en raction contre les conceptions accadmiques de l'art. Ils mettent au point une nouvelle dmarche pour capter le jeu de la lumire et les apparences jugitives de l'instant, posant les couleurs par touche distinctes.

Critique du livre

Thrse Raquin crit par E.Zola est un roman bas sur la psychologie. Malgr un thme peu attractif, lauteur russit nous passionner et nous tenir en haleine durant tout le roman sans que nous nous ennuyons pendant une minute.

Jai apprci la belle criture de Zola, ses descriptions de personnages , de paysages et aussi le suspense, la tension qui monte jusquau dnouement. Ce livre me laisse une impression: comme un frisson dans le dos et me pose une question, comment des tres humains peuvent en arriver l ?

Trs bon livre donc, lire, mme pour ceux qui ne sont fans ni de Zola ni de littrature classique. Le style est simple, le livre se lit facilement, l'histoire est excellement bien mene et trs passionnante!!

Conclusion

Ce roman est fortement influenc par le naturalisme. Dans un tel roman, ce sont les conditions psychologiques, les milieux et les circonstances qui dterminent la personne. A lpoque de Zola, cela est trs nouveau, mais pour le roman moderne cest normal. Zola donne aux personnages beaucoup dinstinct. Dans le cas extrme, ce sont des personnages entrains chaque acte de leur vie par le fatalisme de leur chair et de leur temprament.

A la lecture de Thrse Raquin, on a parfois limpression dadmirer les tableaux des peintres impressionnistes comme Czanne, Manet, Pissaro que Zola frquentait beaucoup. Zola dcrit les paysages, les quais de la Seine avec le mme got que ces peintres.

Pour finir on peut dire que Thrse Raquin est un des chefs duvre dE.Zola, et mme de lhistoire du roman.



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